Les 70 ans de
l'affiche rouge
L’Humanité publie un hors-série hommage au groupe Manouchian, pour
les 70 ans de l’Affiche Rouge. Un CD inédit de HK et les Saltimbanks chantant l’Affiche Rouge est inclus,
avec également un poster reproduisant l’Affiche Rouge et aussi le poème
saisissant de Louis Aragon.
Il y a 70 ans,
le 21 février 1944, les 23 membres du groupe Francs-Tireurs et Partisans
de la Main-d’Oeuvre Immigrée (FTP-MOI), dirigés par Missak Manouchian étaient
exécutés au Mont-Valérien pour cause de résistance après des mois d’insoutenables
tortures puis un jugement expéditif par un tribunal militaire allemand.
Les nazis en firent
une affiche qui par la suite devint célèbre par l’inversement de son idéologie.
L’Affiche Rouge, instrument de propagande utilisée pour contrer la Résistance,
désignant les 23 membres de groupe Manouchian d’armée criminelle,
stigmatisera l’origine étrangère de ces derniers faisant preuve d’un racisme et
d’une hostilité incomparable.
« Il est très utile de
se remémorer l’Affiche rouge, alors que sévit une sorte de chasse à l’étranger,
avec son cortège d’antisémitisme, de racisme et de haine de l’autre » souligne
Patrick Le Hyaric, le directeur de l’Humanité, dans son éditorial.
Ce hors-série de 52
pages de l’Humanité consacré aux 70 ans de l’Affiche Rouge
permet de se remémorer le sacrifice du groupe Manouchian qui suscite depuis ce
jour admiration et dignité. L’Humanité vous dévoile des
documents d’archive qui
pour la plupart ne sont jamais parus encore jusqu’à aujourd’hui, avec notamment
un portrait de Missak Manouchian, un entretien avec Julien
Lauprêtre, des témoignages poignants notamment celui de Léon
Londini ou encore Roger Trungan ainsi que divers documents.
Ce hors-série
s’accompagne d’un disque de l’artiste HK et les Saltimbanks contenant 5
chansons extraites du nouvel album « HK et les déserteurs » dont l’Affiche
Rouge (Léo Ferré), En groupe en ligue en procession (Jean Ferrat), Les
loups sont entrés dans Paris (Serge Reggiani), Noir et Blanc (Bernard
Lavilliers) et l’Auvergnat (Georges Brassens).
Safouane Abdessalem
( Pour obtenir ce numéro spécial, prendre contact avec la section PCF Poissy)
CHANSON
L'AFFICHE ROUGE
Auteurs: Louis
Aragon
Compositeurs: Léo Ferre
Editeurs: Les
Nouvelles Editions Meridian
Vous
n'avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prièr' aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vit' onz' ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuits hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui va demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle est que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant
Ni l'orgue ni la prièr' aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vit' onz' ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuits hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui va demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle est que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire