dimanche 28 février 2021

 

                  L'ITALIE, UN LABORATOIRE


L’éditorial de L’Humanité Dimanche du 25 février 2021 – par Patrick Le Hyaric.

L’Italie vient de basculer vers un scénario inédit : un gouvernement dit « d’union nationale » dirigé par Mario Draghi pour utiliser les 209 milliards d’euros du plan de relance européen. Voici donc, à la manœuvre, l’apôtre des marchés financiers, lequel fit ses classes sous les lambris dorés de la banque états-unienne Goldmann Sachs alors que celle-ci s’illustrait en inondant les marchés de créances toxiques qui allaient déclencher la crise de 2008. Il a également maquillé les comptes d’Etats européens. Et le voilà installé à la tête de la troisième puissance européenne à la demande des industriels et des banquiers avec l’ardent soutien de Mme Merkel et de M. Macron.

A la présidence de la Banque centrale européenne, il épongeait l’écroulement financier qu’il avait contribué à créer pour offrir des débouchés au capital en manque d’investissements lucratifs tout en exigeant des peuples privatisations et sacrifices sociaux, non sans avoir dépecé la Grèce au nom de la « stabilité monétaire ». Nous avons ici le prototype de ceux qui sont présentés comme les représentants d’une « élite apolitique » par ceux qui veulent cacher qu’il s’agit d’un valet du capital.

La grande nouveauté du scénario italien tient à un renversement des données d’un débat initié depuis plus d’une décennie, dans lequel, à la faveur de l’affaiblissement des partis communistes, les structurations politiques ont été déportées des enjeux des antagonismes de classe vers l’invention de catégories nouvelles : d’un côté les « européistes », représentants des « élites », de l’autre des « populistes » de droite ou de gauche censés être les opposants des premiers. Sous couvert de « gouvernement technique », l’alliance scellée sous l’égide de l’ancien président de la BCE réunit le Parti démocrate, la droite de Forza Italia, les populistes du Mouvement cinq étoiles et l’extrême droite de la Ligue du Nord. Autrement dit les représentants « des élites » et « les populistes » de toutes tendances font gouvernement ensemble.

On aura noté les cris unanimes des forces se réclamant du consensus libéral pour célébrer cette « entente » au nom d’un intérêt supérieur que l‘on voudrait faire passer pour l’intérêt général. Mais l’intérêt supérieur, ici, n’est autre que celui du grand capital européen qui compte bien faire du cas italien un cas d’école pour tous les pays européens. Car l’union nationale est la condition pour faire accepter aux peuples des « réformes » imposées par la Commission européenne. Cette « réconciliation nationale » s’opère ainsi sous les auspices du marché capitaliste et d’un nouveau degré de « financiarisation » de l’économie. Mais surtout sur le dos des travailleurs qui sont une fois de plus appelés à servir de monnaie d’échange contre les lignes de crédit de la Banque centrale européenne. Par ricochet, la voie est ainsi ouverte aux néofascistes du parti Fratelli d’Italia pour incarner l’opposition à ce consensus bruxellois droitier, mais sur des bases précisément et ouvertement… fascistes.

Le discours d’investiture de Mario Draghi en dit long sur la nature de ce consensus : une dose de xénophobie pour complaire à la Ligue du nord, une autre d’écologie pour satisfaire le Mouvement cinq étoiles, une autre encore de baisse de la fiscalité sur le capital pour neutraliser la droite berlusconienne, et enfin une ode à l’Union européenne pour s’accorder les faveurs du Parti démocrate. Le tout agrémenté d’un serment de fidélité à l’Alliance atlantique.

Les représentants des classes dominantes considèrent à juste titre qu’elles ne disposent plus de majorité populaire pour progresser vers l’étape nouvelle que réclame le système capitaliste pour son déploiement. Ils travaillent à l’alliance des anciens partis sociaux-démocrates et des forces baptisées populistes de droite ou de gauche pour tenter de s’assurer la majorité sociale et politique qui leur échappe, pour ainsi éviter toute forme de contestation trop radicale. Les mouvements sociaux discontinuent et celui des Gilets jaunes avec le soutien massif qu’ils ont reçu, comme la sourde protestation qui se répand sur les enjeux de santé fait cogiter en haut lieu et bien au-delà de la France. Ceci au prix d’une inquiétante redéfinition du champ politique qui se déporte toujours plus vers la droite et tend à gommer toute expression anticapitaliste. L’ingestion par le pouvoir macroniste et la droite des thèses de l’extrême droite en France, spectaculaire ces derniers jours, laisse augurer une nouvelle recomposition politique si ceux qui ont intérêt à un changement de politique et de société ne se lèvent pas. Entre des pans entiers d’électorat socialiste conquis en 2017 et neutralisés depuis, et M. Darmanin qui braconne sans vergogne sur les terres idéologiques de l’extrême droite, l’arc macroniste n’est en effet pas si éloigné de celui de M. Draghi. Avec, une fois encore, les réformes structurelles contre les retraites, la propriété publique et la Sécurité sociale pour viatique.

On observera dans l’actualité italienne la grande faiblesse de la force communiste. Celle se réclamant du populisme de gauche, qui, en refusant de s’organiser sur une base solide de classe et recourant à des raccourcis souvent outranciers, se trouvent finalement ballotée par le vent politique. Jusqu’à se fondre dans un gouvernement au service des puissances financières.

Ceci nous oblige à réagir. Les forces libérales, instruites par le succès de Trump et des extrêmes droites européennes, sont en train de pactiser avec ces dernières pour défricher le terrain d’une offensive redoublée contre les droits sociaux et démocratiques. Avec pour notable conséquence un glissement considérable du débat public vers l’extrême droite. La séquence xénophobe orchestrée par le pouvoir la semaine dernière — entre le rapprochement Darmanin/Le Pen, la loi séparatisme, la polémique sur Trappes puis sur un prétendu « islamo-gauchisme » l’illustre parfaitement.

Cette opération d’envergure a pour principale fonction de rendre invisible le durcissement de la lutte de classes, les désastres sociaux, la corruption de l’industrie pharmaceutique, la misère galopante et les mauvais coups en préparation contre le monde du travail, la jeunesse et les familles populaires sous prétexte des dettes contractées par l’Etat pour faire face aux conséquences de la pandémie.

Sans l’organisation d’une résistance contre la dé-civilisation capitaliste, sans force ni visée communiste rassembleuse sur un projet de civilisation nouvelle, la stratégie adoptée par les forces capitalistes risque d’entraîner notre continent vers de très sombres lendemains. Travailler à l’union populaire pour des changements de politique et de société relève d’une urgente nécessité.

 Déclaration de la section de Poissy du Parti Communiste Français

 

SÉCURITÉ, VIE DES QUARTIERS : LES HABITANTS DOIVENT PARTICIPER AUX DÉCISIONS

 

La section de Poissy du Parti Communiste Français condamne les actes et les propos dont les forces de police ont été l'objet le 13 février. 

Cette  violence  manifeste l'aggravation de la crise qui frappe notre pays : 

crise sociale -  chômage, précarité, bas salaires,  pauvreté ; crise du logement et de la ville - augmentation des loyers, insuffisance criante de logements sociaux,  rejet des classes populaires hors des centres villes ; crise politique - le pouvoir ignore les voix qui réclament justice et égalité. La casse des services publics -  hôpitaux, éducation,  transports, énergie, poste, police (baisse des moyens de la police nationale remplacée par des effectifs municipaux) -  aggrave encore ces difficultés,  créant une société de plus en plus fracturée.

Le maire de Poissy soutient ces politiques dangereuses, au niveau national comme dans notre ville. L'urbanisation se fait au détriment des familles aux revenus faibles ; ainsi les réhabilitations prévues à Beauregard vont donner lieu à une hausse  des loyers – d'autres choix sont possibles ! La municipalité se préoccupe, à juste titre, des commerces du centre - mais que fait-elle pour développer ceux des quartiers qui ferment les uns après les autres ? Qu'a-t-elle fait pour empêcher la fermeture de la poste de Noailles ?

Concernant la sécurité, aucune étude n'a pu montrer l'efficacité de la suspension d'aides aux familles de délinquants mineurs ; le maire en est certainement informé. Sa frustration et ses appels au calme seraient plus crédibles s'il cherchait réellement à trouver des solutions. 

Pour le Parti Communiste,  cela ne peut se faire qu'avec les habitants. 

Nous proposons de mettre en place des comités de quartier regroupant élus, responsables d'associations et citoyens, chargés de signaler les problèmes, de faire des propositions et d'en débattre : une prise de décision démocratique, et non parachutée d'en haut. Au-delà de la sécurité, il serait possible d'échanger aussi sur des projets, des réalisations... 

Travailler ensemble à faire de Poissy une ville apaisée, riche de sa diversité.

 

Poissy, le 22 février 2021


 

samedi 20 février 2021

Madame Vidal tente

de mettre en place

ce qui s'apparente
à une police politique.

La commission de lutte contre le racisme et pour l’égalité du Parti communiste Français soutient et partage les inquiétudes et les fortes réactions de la Conférence des Présidents d’Universités et des syndicats de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
La déclaration de la ministre de la Recherche, annonçant, sur CNwes, vouloir commanditer une enquête sur "l'islamo-gauchisme" au CNRS et à l'université, est d'une extrême gravité.
Madame Vidal tente de mettre en place ce qui s'apparente à une police politique, dirigée contre les libertés académiques fondamentales.
Rappelons que l'« islamo-gauchisme » n'existe ni dans les universités, ni au CNRS, ni ailleurs dans le monde scientifique. L'« islamo-gauchisme » est le nom qu'une poignée de militants des courants de l’extrême droite et des tendances fascistes « identitaires » soufflent à l'oreille des ministres pour disqualifier des travaux de recherche sur nos sociétés, pour plonger celles-ci dans une régression sociale, démocratique, culturelle grave.
En fait ce qui est visé c'est la notion de savoir, d'éducation et finalement de liberté et d'émancipation.
Ce prétexte évoqué, par divers ministres, démontre à quel point cela s'inscrit dans un projet politique global, dangereux, délétère.
Sont visées entre autres les études sur le genre, les sexualités, les migrations, les formes de domination et les effets à long terme de la colonisation dans les sociétés contemporaines. Ces travaux sont aujourd'hui stigmatisés par le pouvoir politique, dans un contexte de surenchère entre le Rassemblement national et le gouvernement.
En sus des lois liberticides et stigmatisantes envers les populations d’origine musulmane, il s'agit, visiblement et encore une fois de faire diversion sur la réalité des discriminations et du racisme dans notre pays.
Tout ceci est très dangereux.
Nous appelons à soutenir toutes les mobilisations pour défendre la recherche, la liberté de la recherche.

Serge GUICHARD

 


Brevets sur les vaccins 

anti-Covid, Stop. 

Réquisition !

Quarante-six organisations et plus de cent personnalités lancent cet appel que l’Humanité relaie. 

Face au Covid-19, l’urgence immédiate est à la prévention, construite avec la population, au renforcement du système de santé (lits, personnels…), et pas à la peur du gendarme, inefficace. La vaccination est un moyen central pour enrayer la pandémie. Pourtant, cette campagne piétine, le gouvernement et les pouvoirs publics ne sont pas en capacité de faire face aux besoins, par manque d’anticipation, mais surtout parce que les laboratoires pharmaceutiques se réservent la possibilité de faire de gigantesques profits grâce aux brevets sur les vaccins autorisés. Cette logique prive les plus démunis et les pays les plus pauvres de vaccin, au risque de l’émergence de variants encore plus agressifs.

Agissons ensemble pour imposer :
◆ La suspension de l’application des brevets sur les vaccins et les traitements médicaux anti-Covid, au profit d’une mutualisation des connaissances, des technologies et la multiplication de leurs transferts, des savoir-faire, de l’augmentation du nombre des producteurs, à l’échelle européenne et mondiale, sous l’égide de l’OMS.
◆ Que tous les vaccins autorisés deviennent des biens communs de l’humanité et soient accessibles à l’ensemble des populations mondiales.
◆ La réquisition des entreprises pharmaceutiques pour la production de ces vaccins et traitements médicaux selon les normes de sécurité et de qualité requises, pour fournir en quantité suffisante et gratuitement les peuples du monde entier, et éviter les pénuries.
◆ Un contrôle citoyen et une transparence totale sur les accords, les essais cliniques, la pharmacovigilance, pour des vaccins sûrs et bien testés, ainsi que la protection des données de santé.
L’argent public des citoyens ne peut servir à payer deux fois, lors du développement puis lors de la production et commercialisation, les entreprises pharmaceutiques et ainsi alimenter leurs profits.
◆ Un plan d’urgence de vaccination mondiale coopératif est nécessaire, dans le cadre de la politique mondiale commune publique de la santé sous l’égide de l’OMS.
Nous soutenons l’initiative citoyenne européenne de pétition, en direction de la Commission européenne, « Pas de profit sur la pandémie ».

Nous vous appelons à signer massivement, en France, la pétition suivante :

 https://www.wesign.it/fr/sante/brevets-sur-les-vaccins-anti-covid-stop-requisition-

 

• Brevets sur les vaccins : stop ! 

• Tous les vaccins autorisés doivent devenir 

"biens communs "de l’humanité ! 

• Réquisition des entreprises pour la production des vaccins et des traitements anti-covid ! 

• Contrôle citoyen sur les accords, brevets, essais cliniques, pharmacovigilance, pour des vaccins et traitements sûrs et bien testés !

 

Nous vous appelons à signer massivement en France la pétition : Brevets sur les vaccins anti-covid, Stop. Réquisition ! ci-dessus (en gras).

 https://www.wesign.it/fr/sante/brevets-sur-les-vaccins-anti-covid-stop-requisition-


mardi 2 février 2021

 

La guerre des vaccins n'aura pas lieu

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Il n'est de pire sourd que celui (ou celle) qui ne veut pas entendre, de pire aveugle que celui (ou celle) qui ne veut pas voir. Emmanuel Macron aura beau s'escrimer à la tribune virtuelle de Davos, faisant mine de découvrir qu' « on ne peut penser l'économie sans l'humain », la politique française impulsée au plan national, européen comme international reste formatée par les dogmes néolibéraux.

Malgré les attentes créées par un allusif « quoi qu'il en coûte » à l'annonce du premier confinement, malgré les élans lyriques d'un « monde d'après » promis à l'emporte-pièce, l'arrivée des vaccins contre la Covid-19 se traduit par une série de manœuvres, de dysfonctionnements, d'erreurs dramatiques et de décisions délétères.

Manœuvres quant au choix des accréditations délivrées par l'UE aux vaccins les plus chers sans aucune transparence sur les procédures de sélection ; dysfonctionnements quant à la mise en place des campagnes de vaccination, en France notablement, ou encore les retards de paiement – pour ne pas dire l'absence de rémunération – des personnels soignants mobilisés depuis mars ; erreurs dramatiques quant à la décision de maintenir à moyens (pauvres) constants les services d'urgence et services hospitaliers qui ont retrouvé, à la sortie du premier confinement, le nombre insuffisant de lits dont ils étaient pourvus à la veille de la crise ; et décisions délétères quant aux volumes et répartitions des commandes.

Tout aujourd'hui – la pénurie de vaccins, l'inégalité d'accès au vaccin, les errements quant aux délais de la deuxième injection, l'approche d'un troisième confinement – résulte pour une part non négligeable de la politique menée au plus haut niveau sans concertation ni avec la représentation nationale, ni avec les représentants des salariés et citoyens, sans volonté non plus de coopération et solidarité internationale renforcées.

Soyons justes : la présidence française et son gouvernement ne sont pas les plus mauvais mais ils sont loin, contrairement aux affirmations de Bill Gates tressant des couronnes de laurier à Emmanuel Macron sur France Info le 28 janvier, d'être les meilleurs dans une lutte qui doit articuler des réponses d'urgence et de long terme sur le plan médical, sanitaire, social et économique. De même, il n'est pas question ici de reprendre l'antienne éculée d'une prétendue « humiliation nationale » devant l'absence de « vaccin français » – comme si un vaccin devait avoir une nationalité. Ce sont les chercheurs de notre pays précipités dans la précarité, nos organismes de recherche qui depuis des décennies se voient imposer des coupes budgétaires, qui ont été sciemment privés des moyens de travailler ; et c'est cette politique publique qui est à l'origine de l'affaiblissement du potentiel scientifique et industriel de notre pays. C'est la suppression de l'ISF et les milliards de cadeaux fiscaux aux grandes entreprises qui ont privé en 30 ans l'Institut Pasteur des moyens dont il a besoin pour remplir ses missions et jouer son rôle au plan international. Quand la recherche scientifique française est affaiblie, c'est l'ensemble de la recherche scientifique internationale qui est affaiblie.

La compétition géopolitique que la recherche sur le vaccin puis sa distribution ont déclenché est proprement mortifère et totalement illusoire : aucun pays, aucun continent ne sortira de la pandémie au détriment du reste du monde. Au contraire, la seule voie de lutte contre le virus et de sortie de crise serait d'adopter des politiques publiques nouvelles et offensives de coopération et de solidarité internationales, comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en conjure les chefs de gouvernements et d’État depuis longtemps, avant même le déclenchement de la pandémie de Covd19.

En effet, c'est dès septembre 2019 – soit trois mois avant la détection des premiers cas de Covid-19 en Chine – que fut publié le « Rapport annuel sur l’état de préparation mondial aux situations d’urgence sanitaire. Un monde en péril. » par le GPMB1 sur la base des épisodes de pandémie de H1N1 et d'Ebola. Lisons-en ensemble l'ouverture:

« Dans ce premier rapport annuel, le Conseil mondial de suivi de la préparation examine les besoins et les mesures les plus urgents pour accélérer la préparation aux situations d’urgence sanitaire. Le premier rapport est consacré aux épidémies et aux pandémies.

La principale conclusion du rapport est que le monde doit s’efforcer de mettre en place les systèmes et la collaboration nécessaires pour détecter et combattre les flambées épidémiques potentielles. Ces mesures de préparation sont un bien public mondial qui doit permettre de mobiliser de manière constructive les communautés, du niveau local au niveau international, dans les activités de préparation, de détection, de riposte et de redressement. L’investissement dans la préparation aux situations d’urgence sanitaire améliorera les résultats sanitaires, renforcera la confiance de la communauté et réduira la pauvreté, contribuant ainsi également aux efforts déployés pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.

Les responsables de tous niveaux ont les cartes en mains. Il est de leur responsabilité de donner priorité à la préparation en incluant l’ensemble de la société afin de mobiliser et de protéger tout le monde2. »

Que s'est-il passé de septembre 2019 à mars 2020 pour que les ministères de tutelle, les agences de santé des pays développés et leurs chefs de gouvernement et d’État regardent goguenards d'abord, puis incrédules, enfin accusateurs mais toujours l'arme au pied, l'émergence du coronavirus à Wuhan, sa diffusion en Iran, en Italie, au monde entier sans mise en place de dispositifs appropriés de soin et protection de leur population et d'entraide mondiale pour contenir la pandémie ?

Dès début 2020, l'Organisation internationale du travail (OIT) alertait, nous nous faisions l'écho ici même, sur les conséquences socio-économiques tragiques de la pandémie et de la crise sanitaire : des centaines de millions d'emplois détruits, une résurgence violente de l'extrême pauvreté et un effondrement des niveaux de vie, une détresse psychologique généralisée ; pourquoi alors s'étonner benoitement aujourd'hui que de véritables émeutes de la faim secouent un pays comme le Liban – que le président Macron, encore lui, pressait à la même période d'acquiescer aux injonctions austéritaires du FMI et de la Banque mondiale.

Les forces d'extrême droite tentent de récupérer la colère profonde de chacun-e et des peuples. Au Pays-Bas, des militants « anti-Covid » refusant le port du masque mettent le feu dans les rues de la capitale. Galvanisés par les diatribes trumpistes, bolsonaristes ou, pendant plusieurs mois, du premier ministre britannique actuel jusqu'à ce qu'il soit lui-même infecté, ces réseaux manipulent l'information et cultivent autant le chacun pour soi que la haine de l'autre. Ils alimentent un discours de l'effondrement et de la désespérance, des réflexes de peur panique et de rejet que les errements politiques, l'explosion des injustices sociales et économiques, et l'autoritarisme des gouvernants aggravent encore.

Dans cette situation, la responsabilité des communistes est d'agir pour ouvrir toutes les portes, tous les espaces de rassemblement, mobilisation, solidarité et mise en mouvement populaire pour rendre majoritaires, aujourd'hui, d'autres choix pour notre pays, l'Europe et le monde.

Appuyer partout où elles pointent, les luttes pour la défense de l'emploi et de l'outil de travail, leur donner l'ampleur dont elles ont besoin pour vaincre les plans de licenciements qui s'enchaînent mais aussi pour poser des jalons concrets, avec nos parlementaires et nos élu-e-s dans toutes les instances démocratiques, pour imposer de nouveaux choix : plan de financement d'urgence de l'hôpital, de la santé et de la protection sociale, plan d'urgence et de développement des services publics à commencer par l'école et la formation supérieure, plan de soutien à l'emploi, reprise en main publique des secteurs du médicament, de la santé, de la protection sociale et de la dépendance, réindustrialisation adossée à des coopérations bilatérales, régionales ou internationales axées sur le développement des infrastructures et des services publics, soutien aux collectives locales et territoriales et aux artisans, agriculteurs et commerces locaux.

Nos parlementaires ont présenté et versé aux débats 50 propositions qui dressent une perspective d'avenir qui permettrait de dégager la politique de notre pays des logiques qui la soumettent au service du capital, et qui donnerait le signal, dans l'UE, d'un mouvement de rupture avec les traités budgétaires qui ont affaibli les capacités de développement et conditions de vie et de travail des peuples européens, et au plan international, qui inscrirait la France dans une dynamique nouvelle ou l'ambition de la santé comme bien universel mondial pourrait se concrétiser.

Cette période appelle au déploiement des luttes, débats politiques et idéologiques et à l'émergence de majorités populaires qui fassent de l'intérêt commun et de l'épanouissement de chacun-e l'alpha et l'oméga de l'action politique.

Rien n'est écrit, et la balle est, de fait, dans le camp des peuples, des forces du travail et de la création.

Lydia Samarbakhsh
membre du CEN du PCF
responsable International

 

 

1 « Le Global Preparedness Monitoring Board (GPMB) est un organisme indépendant de surveillance et de responsabilisation chargé d'assurer la préparation aux crises sanitaires mondiales. Composé de dirigeants politiques, de directeurs d'agence et d'experts de réputation internationale, le Conseil fournit une évaluation indépendante et complète aux décideurs politiques et au monde sur les progrès vers une préparation et une capacité de réponse accrues en cas d'épidémies et d'autres situations d'urgence ayant des conséquences sur la santé. En bref, le travail du GPMB consistera à tracer une feuille de route pour un monde plus sûr. Créé en réponse aux recommandations du Groupe de travail sur les crises sanitaires mondiales du Secrétaire général des Nations Unies en 2017, le GPMB a été co-organisé par l'Organisation mondiale de la santé et le Groupe de la Banque mondiale et officiellement lancé en mai 2018. Le GPMB est dirigé par ses coprésidents, Elhadj As Sy, secrétaire général de la FICR, et Dr Gro Harlem Brundtland, ancienne première ministre de Norvège et ancienne directrice générale de l'OMS. » Source : https://apps.who.int/gpmb/


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