jeudi 29 octobre 2020

 



Texte de Magyd Cherfi (ex-Zebda)

La trahison

J’ai été d’une école où on aimait ses profs, où après être passé dans une classe supérieure on passait leur rendre visite, ça épinglait un orgueil de moineau sur nos maigres poitrines.

J’ai été d’une école où le nom de « prof » faisait tinter la rétine et briller l’envie d’en être.

Moi j’allais à l’école comme on se blottit dans un nid attendant la becquée quotidienne. J’étais ce privilégié-là, cet engourdi docile aussi. Je guettais l’attention qu’on allait me porter, la parole qu’on allait me donner, la note aussi.

C’était une école où j’oubliais que j’étais arabe, pauvre et frustre. Elle me protégeait de la méchanceté du monde, un monde dur qui voulait pas de mes parents. Elle me sortait de l’obscurité dans laquelle ils pataugeaient.

J’étais d’une école où je n’avais plus d’origine mais l’espoir d’en trouver une sans frontière ni couleur, ni rang social, où les professeurs ressemblaient à des parents. Les uns les autres se passaient le relais sûrs de divulguer un même message empreint du respect le plus strict. Les quatre se souciaient qu’on s’intéresse, nous existions comme un prolongement d’eux-mêmes.

J’étais d’une école qui admirait ses profs et je rêvais moi de les accompagner au-delà des heures de scolarité indues tout ça pour m’infuser du plaisir qu’ils avaient à nous avoir comme élèves. Me rappelle, je voulais même qu’on m’adopte car hors du sanctuaire me sentais comme un fantôme privé de lumière, presque un demi-orphelin à qui il manquait deux de ses quatre parents. Privé de cette attention supplémentaire, me sentais vivre dans un cachot putride, comme privé d’une pièce aux larges baies vitrées.

Dans cette école, en échange de leur bienveillance je rassemblais tout ce qui me contenait « d’intelligent ». Jamais ma mère ne m’a vu chez elle aussi docile ou attentif et dieu sait (si j’ose dire) qu’elle sacrifia tout pour que je réussisse, qu’elle ruina jusqu’à épuisement toutes ses réserves de mère. Elle aussi chérissait cette école et trouvait ahurissant que les détenteurs de tous les savoirs ne portent pas la main sur moi quand je faiblissais. Ça la sidérait qu’on ait pas cours à Pâques, Noël, juin et juillet.

Sans cette école que l’on dit gratuite, laïque et obligatoire la vie lui serait apparue insensée. Quant à moi je l’avoue, je me suis plus aimé en élève qu’en enfant de la rue car à dix sept heures sur le trottoir d’en face j’entendais : « rentre chez toi bougnoule ! »

À l’aune de tous ces défis nouveaux, je dis que cette école existe encore et elle raconte toujours l’histoire des hommes, offre encore une famille, une terre, des valeurs et enfin notre libre arbitre.

Alors je peux le dire, moi Magyd jamais j’aurais tendu mon doigt à un salaud pour désigner comme victime mon prof d’histoire-géo.


 

Éditorial.

Collabos

Les collabos, hier comme aujourd’hui, c’est l’extrême droite.

Par Maud Vergnol (co-directrice de la rédaction de l’humanité) 

Abjecte. « Collabo » tagué par un groupuscule d’extrême droite en lettres rouges sur le siège du PCF : un mot suffit à insulter l’histoire et souiller la mémoire des résistants et victimes du nazisme.

Un mot pour tenter de nous replonger dans le climat des années 1930.

Un mot qui exprime à ses dépens l’ampleur du confusionnisme dans lequel baigne le débat public et la vase dans laquelle se vautrent sans pudeur des responsables politiques.

Cette misérable inscription n’est pas un « fait divers ».

Elle est l’aboutissement logique du discours de la droite extrême et de certains membres de la majorité présidentielle, selon lequel la gauche serait complice du terrorisme islamiste.

Et de sortir le joker disqualifiant de l’« islamo-gauchisme » à tout bout de champ, une manœuvre redoutablement efficace pour faire diversion, comme le fut le « judéo-bolchévisme » en son temps, ainsi que le rappelle l’historien Shlomo Sand.

Face à l’obscurantisme religieux, tout devrait pousser à la raison et au progrès humain.

Mais, c’est une nouvelle fois l’extrême droite qui impose sa partition manichéenne dans son duo complice avec le fascisme islamiste pour imposer une « guerre des civilisations ».

Ces deux faces d’un même danger ont en commun de substituer un conflit identitaire à la lutte des classes.

Et puisque les Jean-Michel Blanquer et autres Manuel Valls jugent utile dans la période d’ouvrir une chasse aux sorcières, parlons vraiment « complicité ».

Qui a fourni les armes à Amedy Coulibaly pour prendre en otage, tuer des clients d’un Hyper Cacher et assassiner lâchement une policière ?

Jean-Luc Mélenchon ? Fabien Roussel, peut-être ?

C’est pourtant eux, les progressistes, que choisissent de cibler des ministres de la République.

Les vrais complices, le procès des attentats de janvier 2015 vient de le rappeler, ont un nom, un visage politique : en l’occurrence, celui de Claude Hermant, figure de la mouvance « identitaire » lilloise, ex-membre de la sécurité du Front national qui a importé les armes utilisées par le djihadiste.

Comme « collaboration » concrète, on ne peut mieux faire.

Les collabos, hier comme aujourd’hui, c’est l’extrême droite.

 



Leçons d’un échec Français

 

L’édito de l’Humanité-Dimanche (29/10)

 

Si le combat antiraciste a pu prendre des chemins tortueux ou trouver parfois des alliés de circonstances, c’est qu’il a été laissé en souffrance, et avec lui, surtout, le combat pour une égalité véritable.

La responsabilité première incombe, et de loin, à des choix politiques qui ont vidé la République de sa substance sociale au profit d’un ordre capitaliste inégalitaire et autoritaire.

La République française proclame son ambition à former une communauté de citoyens libres, égaux, et fraternels par-delà les origines, croyances et identités, et son refus conséquent de reconnaître en son sein des « communautés minoritaires » auxquelles l’Etat devrait reconnaitre des droits et des devoirs spécifiques. Elle dit ainsi sa vocation politique universelle.

Mais il est peu dire que cette promesse est laissée en jachère par des décennies de politiques ultralibérales et différentialistes, par l’atrophie de la souveraineté populaire et donc de la citoyenneté, par une prétendue politique de la ville conçue pour parquer les populations d’origine immigrées, par la destruction des institutions sociales égalitaires nées de la Libération, par la montée instrumentalisée d’un racisme décomplexé et la vie impossible faite aux immigrés.

Comment, dans de telles conditions, mener à bien le projet d’intégration, non pas à une identité française fantasmée et figée, mais à la citoyenneté qui, seule, peut permettre de définir cette identité française de demain ?

(...)

Car il faut prendre la mesure des difficultés qui nous assaillent.

Toutes les études disponibles indiquent un décrochage générationnel d’une partie importante des jeunes français de confession musulmanes vis-à-vis de la République.

Il faut d’urgence cerner les ressorts du phénomène pour se tourner vers cette jeunesse minée par le mépris, le chômage, la précarité, dont l’avenir n’est garanti que par les solidarités intra-communautaires.

Les conséquences de la crise sanitaire risquent d’ajouter une couche de désarroi pour cette génération que le gouvernement cherche à utiliser comme variable d’ajustement du « marché » dit de l’emploi.

Tous les efforts doivent être menés pour leur proposer un travail ou une formation, « quoi qu’il en coûte », avec pour objectif que de cette classe d’âge ne sorte aucun chômeur.

Ainsi ces jeunes pourront-ils échapper à l’enfermement identitaire et religieux. Il s’agirait de mettre en œuvre les préconisations du plan Borloo [pour les banlieues], qui fut déchiré par Macron.

 

Patrick Le Hyaric




 

La pauvreté touche 

de plus en plus de foyers


Mardi 27 octobre 2020 

Déclaration de Gilles LEPROUST, Maire d’Allonnes, 

Secrétaire Général des Maires Ville & Banlieue de France Pauvreté : 

les annonces du Premier Ministre en décalage avec la vraie vie ! 

Jean Castex, le Premier Ministre, a annoncé samedi des mesures gouvernementales destinées à lutter contre la misère. 

Je partage la réaction de l’association ATD Quart Monde qui a déclaré : « Des mesures-pansement, déconnectées de la vie des gens, loin d’être à la hauteur de la situation ». Ce constat est dur... 

Mais il correspond à la réalité du terrain lorsque nous savons qu’un million de personnes a basculé dans la pauvreté depuis le début de la pandémie. Prenons la réalité allonnaise : le nombre de repas servis par les Restos du Cœur est passé de la campagne de l’hiver dernier aux distributions actuelles de 42 492 repas à 86 767 soit 102 % d’augmentation ! 

Pour leurs collègues du Secours Populaire, la hausse des bénéficiaires est de 21 %. 

Le Secours Catholique a vu, pour sa part, les familles concernées par leur épicerie sociale multipliées par 2. 

Un dernier chiffre aussi significatif de la situation sociale dégradée, le nombre de chômeurs est passé de 1 283 au 31.12.19 à 1 428 au 1.10.20 soit une progression de 11,30 %. 

Derrière ces chiffres, n’oublions jamais qu’il y a des femmes et des hommes qui souffrent, qui ne savent pas de quoi sera fait le lendemain. Une des pistes mises en avant par le Premier Ministre est l’insertion par l’économique et il ajoutait : « c’est la philosophie du gouvernement ». 

A la limite, nous ne pouvons qu’être d’accord sur ce positionnement... Mais le problème est que cela est complètement décalé par rapport au vécu du terrain. Prenons une nouvelle fois, l’expérience allonnaise. Pour mettre en œuvre cette démarche, faut-il qu’il y ait des entreprises dynamiques. Cela est loin d’être le cas dans ce contexte. 

Notre territoire est sous le coup de l’annonce de 90 licenciements dans l’entreprise TE Connectivity et de la fermeture en 2023 de l’entreprise Essilor et du désespoir des 70 salariés. 

Le gouvernement doit vraiment entendre les appels au secours. Il n’a pas hésité à mobiliser 100 milliards pour son plan d’urgence. Une partie de cet argent doit être utilisée pour relever d’une manière significative les salaires, en commençant par le SMIC. 

Les retraites, ainsi que les minimas sociaux, doivent également être revus à la hausse, sans oublier la création du RSA pour les moins de 25 ans. Les habitants ne demandent pas l’aumône, ils veulent pouvoir vivre dignement. 

Il y a urgence, la situation devient catastrophique. En effet, la pauvreté touche de plus en plus de foyers, notamment les personnes vivant dans les quartiers prioritaires qui sont des « travailleurs pauvres », souvent en emploi précaire. 

Ce sont celles et ceux qui ont continué à travailler pendant le confinement pour le bien de tous. J’étais hier à la rencontre des bénévoles et des bénéficiaires des Restos du Cœur à Allonnes, ce sont des appels au secours que j’ai entendus. 

C’est un enjeu, une responsabilité, pour notre République que de relever ce défi. 

Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre, prenez vos responsabilités, écoutez l’appel des acteurs de terrain, n’attendez pas qu’il soit trop tard. 

Derrière cet appel, il n’y a aucune arrière-pensée, mais seulement un maire profondément inquiet qui relaie les souffrances de ses concitoyens.

 

Christophe Prudhomme

27 Octobre 2020  · 

 

Billet d'humeur de la semaine

 

Pourquoi ?

 

Certain parlent de deuxième vague, je préfère le terme de marée montante. En effet, si le nombre de patients atteints de la COVID-19 hospitalisés augmente régulièrement, la pente est plus douce, même si elle a tendance à se raidir depuis quelques jours. L’inquiétude actuelle provient surtout du fait que notre système hospitalier n’a pas été préparé et n’est plus en capacité de gérer son activité habituelle et ces nouveaux patients.

 

Pour expliquer cette situation, je souhaite rapporter des propos très récents du général Jean-Claude Gallet, ancien responsable de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris qui a dirigé la lutte contre l’incendie de Notre-Dame et qui a été détaché auprès du ministère de la Santé pour optimiser les ressources de l’hôpital lors de la première vague : « J’ai retrouvé chez certains, pas chez tous heureusement, tout ce que j’ai vécu et combattu pendant ma carrière : l’absence d’anticipation, le principe de précaution poussé à l’extrême, le risque juridique en paravent de la crainte, le respect des normes administratives parfois caduques. L’inertie des couches administratives et la perte de responsabilité de cette technostructure peut aboutir à des drames. » Il termine en disant : « J’ai pensé que je pouvais apporter quelque chose, c’était sans doute un vœu pieux, mais je l’ai fait. »

 

Que ce soit un militaire qui fasse ce constat alors que le président de la République a parlé d’une guerre contre le coronavirus, est assez éclairant sur la gestion catastrophique de la crise. Alors que faire maintenant ? Et bien soyons plus réactifs et utilisons toutes les armes à notre disposition et arrêtons de faire peur en ne parlant que de l’arme atomique du reconfinement. Oui, il est indispensable de renforcer les mesures de limitation des contacts physiques pour limiter les contaminations, mais il faudra alors cibler les populations les plus à risque.

 

Par ailleurs, il est urgent de mettre en place une autre politique de tests et d’isolement, en utilisant notamment beaucoup plus largement les tests rapides. Et surtout, évitons une catastrophe à l’hôpital en renforçant immédiatement les effectifs avec du personnel pour soulager les soignants des tâches simples mais chronophages qui peuvent être effectuées par d’autres sans qualification particulière.

 

Et pour cela, il ne manque pas de chômeurs qui seraient très heureux de retrouver un emploi utile qui pourrait ensuite déboucher sur des formations diplômantes.

 

Dr Christophe Prudhomme

 

mercredi 21 octobre 2020

 


Lettre de Jean Jaurès aux instituteurs:

"Vous tenez en vos mains l'intelligence et l'âme des enfants"

CULTURE - Jean Jaurès s'est engagé en politique pour suivre les traces des principes républicains défendus par Jules Ferry. Professeur dans une vie antérieure, il rend hommage à ce sacerdoce, rouage, à ses yeux, d'une société future plus juste et plus égalitaire.

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Jean Jaurès (3 septembre 1859 - 31 juillet 1914) s'est engagé en politique pour suivre les traces des principes républicains défendus par Jules Ferry.

Fervent admirateur et défenseur de l'école publique et des "hussards noirs" de la République, il considère l'éducation des citoyens comme le socle de la consolidation républicaine ainsi qu'une valeur essentielle au socialisme.

Professeur dans une vie antérieure, il rend hommage à ce sacerdoce, rouage, à ses yeux, d'une société future plus juste et plus égalitaire.

 

La Dépêche de Toulouse,

15 janvier 1888.

Vous tenez en vos mains l'intelligence et l'âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie.

Les enfants qui vous sont confiés n'auront pas seulement à écrire, à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d'une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu'est une démocratie libre, quels droits leur confèrent, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation.

Enfin ils seront hommes, et il faut qu'ils aient une idée de l'homme, il faut qu'ils sachent quelle est la racine de nos misères : l'égoïsme aux formes multiples ;

quel est le principe de notre grandeur : la fermeté unie à la tendresse.

Il faut qu'ils puissent se représenter à grands traits l'espèce humaine domptant peu à peu les brutalités de la nature et les brutalités de l'instinct, et qu'ils démêlent les éléments principaux de cette œuvre extraordinaire qui s'appelle la civilisation. Il faut leur montrer la grandeur de la pensée ; il faut leur enseigner le respect et le culte de l'âme en éveillant en eux le sentiment de l'infini qui est notre joie, et aussi notre force, car c'est par lui que nous triompherons du mal, de l'obscurité et de la mort.

Eh ! Quoi ? Tout cela à des enfants !

- Oui, tout cela, si vous ne voulez pas fabriquer simplement des machines à épeler... J'entends dire : « À quoi bon exiger tant de l'école ?

Est-ce que la vie elle-même n'est pas une grande institutrice ?

Est-ce que, par exemple, au contact d'une démocratie ardente, l'enfant devenu adulte, ne comprendra pas de lui-même les idées de travail, d'égalité, de justice, de dignité humaine qui sont la démocratie elle-même ? »

- Je le veux bien, quoiqu'il y ait encore dans notre société, qu'on dit agitée, bien des épaisseurs dormantes où croupissent les esprits. Mais autre chose est de faire, tout d'abord, amitié avec la démocratie par l'intelligence ou par la passion.

La vie peut mêler, dans l'âme de l'homme, à l'idée de justice tardivement éveillée, une saveur amère d'orgueil blessé ou de misère subie, un ressentiment ou une souffrance. Pourquoi ne pas offrir la justice à nos cœurs tout neufs ?

Il faut que toutes nos idées soient comme imprégnées d'enfance, c'est-à-dire de générosité pure et de sérénité.

Comment donnerez-vous à l'école primaire l'éducation si haute que j'ai indiquée ?

Il y a deux moyens. Tout d'abord que vous appreniez aux enfants à lire avec une facilité absolue, de telle sorte qu'ils ne puissent plus l'oublier de la vie, et que dans n'importe quel livre leur œil ne s'arrête à aucun obstacle.

Savoir lire vraiment sans hésitation, comme nous lisons vous et moi, c'est la clef de tout....Sachant bien lire, l'écolier, qui est très curieux, aurait bien vite, avec sept ou huit livres choisis, une idée très haute de l'histoire de l'espèce humaine, de la structure du monde, de l'histoire propre de la terre dans le monde, du rôle propre de la France dans l'humanité.

Le maître doit intervenir pour aider ce premier travail de l'esprit ; il n'est pas nécessaire qu'il dise beaucoup, qu'il fasse de longues leçons ; il suffit que tous les détails qu'il leur donnera concourent nettement à un tableau d'ensemble.

De ce que l'on sait de l'homme primitif à l'homme d'aujourd'hui, quelle prodigieuse transformation ! Et comme il est aisé à l'instituteur, en quelques traits, de faire, sentir à l'enfant l'effort inouï de la pensée humaine !

Seulement, pour cela, il faut que le maître lui-même soit tout pénétré de ce qu'il enseigne.

Il ne faut pas qu'il récite le soir ce qu'il a appris le matin ; il faut, par exemple, qu'il se soit fait en silence une idée claire du ciel, du mouvement des astres ; il faut qu'il se soit émerveillé tout bas de l'esprit humain qui, trompé par les yeux, a pris tout d'abord le ciel pour une voûte solide et basse, puis a deviné l'infini de l'espace et a suivi dans cet infini la route précise des planètes et des soleils ; alors, et alors seulement, lorsque par la lecture solitaire et la méditation, il sera tout plein d'une grande idée et tout éclairé intérieurement, il communiquera sans peine aux enfants, à la première occasion, la lumière et l'émotion de son esprit.

Ah ! Sans doute, avec la fatigue écrasante de l'école, il est malaisé de vous

ressaisir ; mais il suffit d'une demi-heure par jour pour maintenir la pensée à sa hauteur et pour ne pas verser dans l'ornière du métier.

Vous serez plus que payés de votre peine, car vous sentirez la vie de l'intelligence s'éveiller autour de vous.

Il ne faut pas croire que ce soit proportionner l'enseignement aux enfants que de le rapetisser. Les enfants ont une curiosité illimitée, et vous pouvez tout doucement les mener au bout du monde. Il y a un fait que les philosophes expliquent différemment suivant les systèmes, mais qui est indéniable : « Les enfants ont en eux des germes de commencements d'idées. »

Voyez avec quelle facilité ils distinguent le bien du mal, touchant ainsi aux deux pôles du monde ; leur âme recèle des trésors à fleur de terre ; il suffit de gratter un peu pour les mettre à jour. Il ne faut donc pas craindre de leur parler avec sérieux, simplicité et grandeur.

Je dis donc aux maîtres pour me résumer : lorsque d'une part vous aurez appris aux enfants à lire à fond, et lorsque, d'autre part, en quelques causeries familières et graves, vous leur aurez parlé des grandes choses qui intéressent la pensée et la conscience humaine, vous aurez fait sans peine en quelques années œuvre complète d'éducateurs.

Dans chaque intelligence il y aura un sommet, et, ce jour-là, bien des choses changeront.









 

 



Pierre Dharréville

17 Octobre 2020  · 

Je pense aux enfants de Conflans

Ce matin, je pense au professeur.

Ce matin, je pense à sa famille, à ses amis, à ses collègues.

Et ce matin je pense aux enfants. Aux enfants de Conflans, entraînés dans ce drame effroyable et vertigineux, si brutalement arrachés à l’insouciance.

Aux enfants d’ailleurs, et aux parents, déjà touchés par l’épreuve des temps présents.

Ce matin, je pense aux enseignants de Conflans et d’ailleurs, épris de liberté, coeur battant de la République.

D’une République parfois essoufflée, mais d’une République qui se bat pour la dignité humaine.

Je pense à nous toutes et nous tous, de France et du monde entier, de tous les horizons de l’humanité, de toutes convictions religieuses et philosophiques, parcourus de cette profonde révolte.

C’est un matin au goût amer, c’est un matin au goût de cendre.

Ce crime monstrueux, certains voudront l’instrumentaliser.

Ce crime monstrueux, il nous appelle à refuser tous les fascismes contemporains, et à défendre farouchement le droit partagé à l’émancipation humaine, et le droit de toute notre jeunesse à vivre et à rêver.

 

Sénateurs Communistes Républicains Citoyens et Écologistes

19 Octobre 2020

L’Islam radical doit être combattu pour ce qu’il est en évitant les amalgames racistes et anti-musulmans, souligne Éliane Assassi, présidente du groupe CRCE.


La mouvance islamo-radicale est une plaie pour la liberté, pour la démocratie, pour la laïcité. C’est une idéologie fascisante.





 


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