Faire des communes des boucliers sociaux et solidaires
Dimanche, nos concitoyens sont appelés à voter
pour le premier tour des élections municipales. Beaucoup hésitent à se rendre
aux urnes. Comment pourrait-il en être autrement avec le marigot politicien qui
couvre les difficultés de leur vie quotidienne ?
Les seuls sujets qui différencient les
formations politiques dominantes semblent être le jet de boules
puantes, les mensonges, les camouflages en tout genre, l’organisation de coups
bas et tordus. Le dégoût est profond. Si on y ajoute le mécontentement que
provoque la politique gouvernementale, tout particulièrement chez celles et
ceux qui avaient apporté leur voix pour que cela change, on mesure à quel point
la tentation chez eux d’envoyer « tout balader » est forte.
S’ils y succombaient, automatiquement ils
survaloriseraient le poids de la droite et de l’extrême droite dont ils savent
pourtant qu’ils n’ont rien à attendre de bon, bien au contraire. Comme quoi
avec des motivations parfaitement légitimes, on peut atteindre des résultats à
l’inverse de ceux recherchés.
On peut ajouter au niveau de sa commune les
choix nationaux et européens qui font si mal alors qu’au contraire il s’agit de
faire de sa ville et de son village des remparts pour s’en protéger.
Ajouter de l’austérité locale à l’austérité
nationale aboutira toujours à plus d’austérité alors qu’il convient dimanche de
se mobiliser dans les urnes pour défendre la commune, libre d’impulser avec les
habitants de nouveaux projets utiles pour chacun, y compris en coopération avec
d’autres.
En aucune façon, un salarié, un retraité, un
chômeur, un jeune, un créateur, aussi mécontent soit-il, n’a intérêt à
« marquer des buts » contre son camp en favorisant, à son corps
défendant, l’élection de représentants des partis qui depuis des années sont
responsables du marasme que connaît le pays, avec des inégalités, des
injustices et un taux de chômage record.
Aucun n’a non plus intérêt à donner les clés
de sa ville à l’extrême droite dont on a vu à quel point sa gestion des villes
a été un fiasco veut faire du scrutin municipal comme un tremplin vers la
conquête du pouvoir.
La quasi totalité des maires et des
conseillers municipaux cherchent, par delà leurs sensibilités, à être
utiles à leurs administrés et à leur commune ce qui leur vaut d’être de très
loin les élus les plus appréciés.
Parmi eux, les maires communistes ont la
réputation méritée d’écouter et de respecter la population, d’être sensibles à
ses préoccupations et de toujours rechercher à l’associer aux choix à opérer et
à leur mise en œuvre.
Leur sensibilité au sort des plus défavorisés
s’accompagne d’un esprit de justice et de rassemblement. Par les temps qui
courent, si difficiles pour beaucoup, tout commande de les conserver et de
permettre l’élection de nouveaux en votant pour les listes, du Front de gauche
ou d’union, porteuses de projets communaux de progrès qui permettent au plus
grand nombre de se défendre et d’améliorer la situation de tous.
Cela appelle des actions qui assurent à chacun
l’accès à un logement de qualité, la sûreté et la tranquillité publique dans le
cadre de choix innovants, combinant prévention, développement de l’éducation,
action de la police et de la justice, mais aussi le développement des activités
et de l’emploi.
Il s’agit de défendre et de promouvoir des
services publics renouvelés, permettant l’accès aux soins, à la culture, à une
école de la réussite, à un accueil de qualité de la petite enfance, tout comme
à des services aux retraités. De le faire dans le respect de l’environnement en
misant sur une conception dynamique d’une démocratie locale d’un type nouveau
qui a besoin des réflexions, des apports du plus grand nombre pour
dégager les solutions les plus efficaces comme pour permettre les mobilisations
qui s’avèreront nécessaires pour obtenir les crédits indispensables au respect
des choix des citoyens.
C’est sans doute d’un nouveau pas dans
l’invention de la démocratie et du service public communal dont les
municipalités ont besoin, afin de faire vivre les droits humains, qu’il
s’agisse du droit au transport, au logement, au du droit à l’environnement et à
la préservation de la planète.
Le désengagement de l’Etat, de connivence avec
les institutions européennes, met en cause l’égalité des droits sur tout le
territoire et porte en germe l’atteinte à l’unicité de la République.
Tel qu’il est envisagé, le projet de création
de métropoles ne répond pas à la légitime aspiration à changer les choses dans
ce domaine aussi.
En effet, il est beaucoup trop motivé par des
aspects politiciens de recherche d’hégémonie politique qui mettrait en cause le
principe constitutionnel de libre administration de la commune et aboutirait à
la mise sous tutelle des collectivités par une d’entre elles, dès lors que
seraient crées des collectivités dites « chef de file », c’est-à-dire
ayant autorité sur les autres, où serait organisé des « pactes de
gouvernance ».
Ceci est contraire aux acquis démocratiques de
la République française, puisqu’on évoluerait vers une centralisation des
pouvoirs, qui éloignerait toujours plus les citoyens des lieux de décision. Or,
les communes doivent être ces lieux où le cœur de la démocratie, de la
co-élaboration citoyenne des choix, bat au rythme de la volonté des habitants.
Dimanche soir, tout le monde tiendra compte du
vote des électeurs et pas seulement en vue du second tour. Plus clair sera
le message sorti des urnes en faveur de choix progressistes, plus nos
concitoyens seront armés dans leurs villes et villages pour se défendre et
construire du neuf et plus le gouvernement entendra le sens où il devra aller.
Encore faudra-t-il que celles et ceux qui y
ont le plus intérêt consacrent une petite demi-heure à se rendre au bureau de
vote. Ça vaut le coup !
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