mardi 31 décembre 2019


POLITIQUE
Y’a d’la joie… Par Éric Bocquet (Sénateur CRCE)
·         30 décembre 2019
 » Foin de la sinistrose, arrêtez donc de faire la tête, faites la fête, réjouissons-nous bon sang ! Jouez hautbois, résonnez musettes, Alléluia. Finis les « burn out » et antidépresseurs, jetez par-dessus bord Lexomil, Temesta et autre Prozac… Dites donc, il n’aurait pas un peu fumé la moquette notre chroniqueur ? Eh bien non, pour ce dernier billet de l’année, j’ai souhaité terminer 2019 en fanfare avec un feu d’artifice.
« Peste soit de l’avarice et des avaricieux », des grincheux et des grincheuses. Ducasse, carnaval, bacchanale, allons-y tous ensemble. Mais enfin, que s’est-il passé qui justifierait de tels débordements d’allégresse ?
Je peux vous l’annoncer, les ami.es, je peux même vous le claironner : « Le CAC 40 au-dessus des 6000 points pour la première fois depuis 2007 ». Tel était, le mardi 17 décembre (jour de la grande mobilisation contre la réforme des retraites), le titre ronflant du quotidien « Les Echos », comme quoi, dans le monde du business, on ne se laisse jamais aller aux états d’âmes et on ne perd jamais de vue les fondamentaux quand il s’agit d’argent.
Laissons-nous porter par la vague déferlante du quotidien préféré de Bernard Arnault, lisons ce que l’on nous raconte : « La bourse de Paris nage en pleine euphorie… à moins d’un improbable krach de dernière minute, 2019 devrait s’inscrire comme la meilleure année boursière depuis 20 ans. Le CAC 40 a engrangé plus de 26% depuis janvier, une performance remarquable. »
Vous en voulez encore… en voici : « En prenant en compte les dividendes, le CAC 40 est 50% au-dessus de son niveau de 2007 ». Le phénomène est mondial.
Toutes les grandes places des pays développés volent de record en record. Depuis fin octobre ou début novembre, les grands indices boursiers américains touchent quasi chaque jour de nouveaux sommets historiques. Allez, une dernière pour la route, je ne peux y résister davantage. A la question : « Comment se présente 2020 ? » cet économiste répond : « 2019 n’a pas été une année de récession et 2020 ne le sera pas probablement non plus, du moins au premier semestre ».
On comprend, dès lors, qu’il vaut mieux mettre à l’index ces « méchants » privilégiés des régimes spéciaux de retraites, SNCF, RAPT, du fait de leur égoïsme, ils vont endetter volontairement leurs petits-enfants et prendre en otages les Français, etc.
Non, franchement je vous le dis, y’a d’la joie chez les capitalistes.
Bonnes fêtes à tous ! »





Publié le 30/12/2019 par PCF
En retirant la réforme des retraites, le Président peut reprendre la main pour ouvrir un dialogue sincère (Fabien Roussel)
Le Président de la République doit s'exprimer ce mardi 31 décembre.

 Après 26 jours de mobilisations et de grèves, il doit entendre qu'une grande partie du pays ne veut pas de sa réforme.

Et la retirer.
Car une grande réforme, si elle porte l'ambition de transformer profondément notre système de retraite, devrait avoir pour objectif d'être porteuse de progrès pour tous et de rassembler une large majorité de nos concitoyens, notamment les premiers concernés,
les salarié.e.s, la jeunesse et les partenaires sociaux.

C'était l'ambition affichée d'Ambroise Croizat et du gouvernement du général de Gaulle en 1946. Ils y sont parvenus.

Ce gouvernement en est tellement loin.
Tous les syndicats et l'ensemble des forces de gauche et écologistes sont contre une réforme budgétaire qui va allonger la durée de notre vie au travail.
Seul le Medef applaudit. Et encore, timidement.

Cette réforme concentre ce qu'il y a de pire : elle plafonne les dépenses à 14% du PIB, remplaçant des trimestres par des points, troquant la solidarité par l'individualisation des retraites, changeant le mode de calcul des pensions pour retenir les pires années au lieu des meilleures, portant l'âge de départ en retraite sans malus à 64 ans, réduisant le bénéficie des pensions de réversion, ouvrant en grand la porte aux retraites par capitalisation et aux fonds de pension.

Et quand il parle négociation, ce gouvernement ne propose en somme que la clause du grand père. Comment qualifier une société qui dit à ses enfants : « c'est vous qui paierez ! »

Où est la solidarité ?

Après 25 jours de conflit, les salariés et leurs représentants syndicaux ont montré leur détermination. Les forces de gauche et écologistes demandent également que cette réforme soit retirée pour ouvrir de véritables négociations.

D'autres propositions ont été formulées pour financer les améliorations du système actuel.

Bien sûr toutes ces propositions vont à l'encontre du projet du gouvernement de faire travailler plus longtemps les Françaises  et les Français

Mais elles portent en elles la marque du progrès et de la justice sociale, de la solidarité, du partage des richesses et du recul des inégalités. Alors discutons-en.

Tout cela alimente la colère d'autant plus qu'il n'y a pas urgence à réformer notre système de retraite.

Sans compter le ras le bol généralisé qui souffle et grandit dans le pays, comme si tous les mauvais coups subis par nos concitoyens depuis deux ans et demi remontaient aujourd'hui.

Un président à l'écoute du peuple et de tous les français doit avoir l'humilité d'entendre aussi tout cela.

Retirer cette réforme, ce n'est pas perdre.

C'est reprendre la main pour ouvrir une nouvelle période faite d'apaisement et d'un dialogue sincère.

L'acte 2 du quinquennat peut commencer ce 31 décembre si le président ouvre une période de dialogue sans imposer sa réforme.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord,



vendredi 15 novembre 2019

Un budget de sous-financement 

de la Sécurité sociale

Le budget de la Sécurité sociale 2020 présenté par le gouvernement n’est pas un budget de financement, il est plutôt un budget d’assèchement des comptes de la Sécu. Ainsi, il entrave le plein accomplissement de ses missions.
Pour le gouvernement, la perspective est claire : la Sécurité sociale doit être corsetée pour baisser la rémunération du travail. Il faut nourrir toujours plus une économie financiarisée aux mains de quelques puissants propriétaires ; c’est pourquoi il dédouane à tour de bras, aveuglément. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, et pour Emmanuel Macron et son équipe, les exonérations aussi.
Il nous propose d’acter la fin du principe de compensation intégrale de ces exonérations. Et l’on comprend bien pourquoi : les montants qu’elles atteignent les rendent de plus en plus difficiles à compenser ! 66 milliards d’euros au bas mot, deux fois plus qu’en 2013.
Après que les chômeurs ont été soumis à rude contribution, les allocations familiales, logement, adulte handicapé et la prime d’activité subissent un quasi gel. Les retraites sont enfin réindexées sur l’inflation, à condition qu’elles n’excèdent pas 2 000 euros, ce qui constitue une atteinte manifeste aux droits acquis, en guise d’apéritif pour la réforme des retraites qui mijote sur un coin de la cuisinière. Parallèlement, ce sont les congés maladie qui sont attaqués.
Je veux en venir à la santé. En maintenant un Objectif national des dépenses assurance maladie (ONDAM) à 2,3 %, le gouvernement exige 4,2 milliards d’économies sur la santé, dont un milliard pour l’hôpital.
Nous savons pourtant que l’hôpital est en crise généralisée. Un peu partout dans le pays, les personnels sont en grève, dans les services d’urgence, de psychiatrie et ailleurs. Ils demandent juste la possibilité d’exercer leur métier, ils demandent juste la possibilité de traiter les patients dignement, ils demandent juste des collègues, d’abord des collègues pour avoir le temps du soin et de l’humain, puis du matériel pour ne pas être obligés de prodiguer des soins avec des sur-chaussures ou de bricoler des pieds à perfusion, ils demandent l’arrêt des fermetures de lits et de services, ils demandent la reconnaissance qui leur est due… La souffrance au travail dans le domaine de la santé est criante.
Ce budget est intenable, car l’hôpital est déjà dans une position insoutenable.
Les ressources existent pour faire face et il faut sans attendre sortir de la logique de compression, qui confine à la politique de la cocotte-minute.
Voici quelques jours, notre groupe a déposé une proposition de loi portant des mesures d’urgence1. Elles sont attendues pour redessiner une perspective avec les premiers acteurs du système de soins.
Des mesures du même ordre sont attendues dans les Ehpad où la situation continue d’être critique et qui appelle là aussi un tout autre niveau d’engagement collectif. Je veux dire la satisfaction qui est la nôtre de voir une proposition de loi que nous avions défendue à l’Assemblée2 faire son entrée dans ce budget. C’est une proposition modeste et nous l’avions conçue comme un premier pas, acceptable par le gouvernement et la majorité, je veux parler du congé de proche-aidant. Enfin, il pourra être indemnisé. Onze millions de nos concitoyennes et concitoyens sont dans cette situation et ils, elles assument, en y abîmant leur santé, une solidarité qui devrait être celle de toute la collectivité. Ce congé ne suffira pas, mais il pourra au moins permettre de faire face quand survient le besoin.
La Sécurité sociale mérite un autre dessein et un autre budget. Et pour cela, sans doute, une autre gouvernance que cette mainmise de l’État, pour redevenir l’affaire du plus grand nombre, de ses contributeurs et de ses ayants droit. Dans la société grandit l’exigence de santé, l’exigence d’autres modes de vie, de production et de consommation. Le soin sera toujours nécessaire. Mais nous pouvons empêcher la survenue de nombre de problèmes de santé et cela doit être une priorité. Plus largement, dans une société inquiète de son avenir, où les mutations s’enchaînent, nous devons mieux protéger les femmes et les hommes tout au long de leur vie. Nous devons inventer de nouvelles formes de protection sociale. Et cela demande d’en finir avec la course à l’austérité publique et sociale qui vient financer l’opulence d’officines privées et d’un petit nombre de leurs propriétaires. Ce sont eux qu’il faut mettre à la diète. L’œuvre civilisatrice qu’il nous revient de poursuivre appelle à prélever sur les richesses produites la part suffisante à assurer les droits fondamentaux de chacune et chacun.
Ambroise Croizat, lorsqu’il posa la première pierre de la Sécurité sociale, pour conjurer « l’incertitude du lendemain qui pèse sur tous ceux qui vivent de leur travail », voulait ainsi, disait-il, « permettre à tous les hommes et à toutes les femmes de développer pleinement leurs possibilités, leur personnalité ». Voilà pourquoi elle constitue aujourd’hui encore, malgré les entailles qui lui ont été portées, un rouage essentiel de la République. Plus qu’un rouage elle devrait en demeurer un grand projet.
Pierre Dharréville
Député des Bouches du Rhône
Membre du CEN

POLITIQUE
Ian Brossat : « On va assister dans les semaines qui viennent à un regain de colère sociale »
  • 5 novembre 2019
Ian Brossat, maire adjoint à Paris en charge du logement, était l’invité hier du « petit déjeuner politique » sur Sud Radio.

On assiste depuis quelques semaines à une escalade des violences urbaines : Béziers, Chanteloup-les-Vignes, et d’autres quartiers touchés ces derniers jours en région parisienne.
« Ces violences sont inacceptables, estime Ian Brossat. Elles se produisent dans des quartiers populaires, et ce sont les habitants de ces quartiers qui en souffrent le plus. 

Ça pose la question de la place de l’État et de la police nationale dans ces quartiers : on a besoin de remettre l’État dans un certain nombre de quartiers, où il a reculé au cours de ces dernières années. On a besoin de moyens, de policiers, pour lutter contre la délinquance et démanteler ces trafics qui pourrissent la vie des habitants des quartiers populaires.

Des policiers formés, en nombre et soutenus par leur hiérarchie. Quand on habite un quartier populaire, on a le droit à la sécurité au même titre que n’importe quel Français et aujourd’hui, ça n’est pas le cas.

Ian Brossat est opposé à la réforme des retraites et soutient l’appel à la grève illimitée. « Je soutiens la mobilisation des cheminots, confirme-t-il. Je suis persuadé qu’elle sera au final très large, car cette réforme des retraites n’inquiète pas que les cheminots. C’est une grève interprofessionnelle, car il y a une inquiétude très forte sur ce que sera cette réforme.

On nous dit que ce sera une réforme des retraites par points : en Suède, ça s’est traduit par une baisse des pensions de retraite pour 92% des femmes. Cette réforme risque donc de se traduire par une baisse des pensions.

A la question, le gouvernement doit-il retirer son projet de réforme ? 
« Oui !  répond Ian Brossat, « il y a une hypocrisie totale du gouvernement qui dit d’un côté que tout est ouvert et en réalité, tout est bordé. Il faut introduire de nouveaux paramètres : on vit plus longtemps, on sera à la retraite plus longtemps. C’est un défi majeur pour notre société. Nous devons nous poser cette question : ne faut-il pas dépenser globalement plus d’argent pour nos retraites, et où faut-il aller le chercher ? Par exemple du côté des revenus financiers des entreprises .


JUSTICE

La ville de Grigny porte plainte contre Zemmour pour diffamation envers une collectivité publique

Aujourd’hui à 13h30 au TGI de Paris, se tiendra le procès intenté par la ville de Grigny contre Eric Zemmour.
Sur l’antenne de BFMTV, le 10 novembre 2016, dans le cadre d’un débat qui l’opposait à Raphaël Glücksmann, Eric Zemmour déclare à propos de Grigny et plus particulièrement du quartier de la Grande Borne : « on a parlé de la Grande Borne à Grigny tout à l’heure, on a parlé du quartier de la Grande Borne… Qu’est-ce que c’est ? Ce n’est pas la France, c’est une contrée l’on n’est plus en France, où il y a un régime étranger qui s’impose, où la police française ne rentre plus, où la loi de la République ne s’applique plus, et où l’on est sous une loi qui mélange la loi des caïds et la loi islamique (…) »
La ville a porté plainte pour diffamation envers une administration publique.
« Eric Zemmour se présente comme un journaliste. Ce métier obéit à des règles déontologiques. Pour un journaliste digne de ce nom, la désinformation des faits, le mensonge sont des fautes professionnelles. Si monsieur Zemmour exerçait vraiment ce métier de journaliste, il aurait pu parler de l’existence depuis 10 ans au cœur de la Grande Borne d’un centre de formation et de professionnalisation qui forme des dizaines de jeunes adultes aux métiers de la fibre optique. Ou encore de cette association DECIDER qui a ouvert dans un appartement du quartier un petit musée qui reçoit des œuvres prêtées par des musées nationaux dont le Louvre. L’association a, par exemple, exposé au cœur le code Hammurabi qui est considéré comme le premier texte juridique. Il aurait pu aussi parler des actions menées localement par la police avec des médiateurs de la ville. Chaque année 1 000 jeunes grignois sont concernés par ces actions préventives et rencontres entres des policiers et des scolaires pour se défaire des préjugés et des stéréotypes. Mais Eric Zemmour préfère à cette vérité répandre un venin de clichés.
Les habitants de la Grande Borne et l’ensemble des Grignoises et Grignois sont diffamés par ces propos. En 2015, après les attentats, nous avons remis au président de la République un manifeste de la République pour tous. En 2017, c’est ici à Grigny qu’un appel national a été lancé pour les banlieues et les quartiers populaires. Les habitants ne demandent rien d’autre que de vivre dans la République. Ils ne demandent rien d’autre que l’égalité. Ce procès c’est pour nous rendre la dignité.
Ces propos haineux sont un véritable un poison dont il faut mesurer les conséquences. Cette libération de la parole favorise  le passage à l’acte. L’agresseur de la mosquée de Bayonne fait partie des groupes de soutien à Eric Zemmour qui existent sur les réseaux sociaux et propagent des idées nauséabondes. Il est temps de dire stop au mensonge, stop à la haine.

lundi 21 octobre 2019


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Abandonner les Kurdes, c’est abandonner la lutte contre le terrorisme islamiste
Offensive turque dans le nord-est syrien -
 Par Christine Prunaud  / 9 octobre 2019

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères.
Après avoir donné à la Turquie son accord pour pénétrer dans le nord-est de la Syrie, afin d’y créer une zone dite « de sécurité », le Président des États-Unis semble rétropédaler. Pour autant, aujourd’hui, des chars et des véhicules blindés se dirigent vers la frontière ; une offensive est imminente.
Pour les Kurdes, cette zone de sécurité équivaut à une zone de péril et de mort certaine. États-Unis ou pas, de toute façon, Erdogan se moque totalement du droit international et s’allie sans vergogne avec des mouvements islamistes contre les Kurdes. Pourquoi se priverait-il ? À chaque nouvelle offensive, aucune sanction réelle de la communauté internationale !
L’abandon programmé des Kurdes syriens ne constitue pas seulement une faute morale ; c’est aussi une faute stratégique. Rappelons-nous bien que, si l’État islamique n’existe plus aujourd’hui, c’est en grande partie grâce aux combattants et combattantes kurdes – je pense notamment à ces femmes formidables.
Faut-il désespérer de l’influence de notre gouvernement dans ce conflit ? Le groupe CRCE attend une protection immédiate de nos amis kurdes par l’ONU, seul symbole d’une future démocratie laïque au Moyen-Orient. Et il faut des sanctions financières lourdes, voire un blocus et une mise au ban de la Turquie.
Ne rien faire, c’est le déshonneur pour la France, monsieur le ministre ! C’est aussi abandonner la lutte contre le terrorisme islamiste, voire l’encourager indirectement. En France, nous avons malheureusement des exemples de sa présence.
Monsieur le ministre, le retour de la paix dans cette région exige maintenant des décisions fortes du gouvernement français et de la communauté internationale. Il est grand temps !
J’espère que vous allez me donner des réponses concrètes, qui montreront que la France agit effectivement dans ce conflit. (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE. – MM. Michel Amiel, André Gattolin et Simon Sutour applaudissent également.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères.
M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères. Madame la sénatrice, je souhaite tout d’abord excuser l’absence de Jean-Yves Le Drian, qui se trouve aujourd’hui à Lyon pour la conférence de reconstitution des ressources financières du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Je crois que nous partageons tous très largement un immense respect pour les combattants et les combattantes – vous l’avez souligné – des forces démocratiques syriennes, qui sont notamment composées de Kurdes. Cette organisation a joué un rôle clé dans la défaite territoriale de Daech, avec le soutien de la coalition internationale.
Le courage de ces hommes, de ces femmes des forces démocratiques syriennes, les FDS, les sacrifices qu’ils ont consentis appellent notre reconnaissance. Le Président de la République a pu leur témoigner à plusieurs reprises, au nom de la Nation, en les recevant au Palais de l’Élysée. Très récemment encore, hier plus précisément, M. Emmanuel Macron a reçu le porte-parole des FDS, Jihane Ahmed, et lui a fait part de sa préoccupation s’agissant de l’opération turque.
Il est très préoccupé, car le combat contre Daech, qui se poursuit aux côtés des FDS, reste notre priorité en Syrie. Il est donc important de préserver ces forces, dans le contexte que vous avez rappelé. Mieux, il convient de leur témoigner tout notre respect. C’est ce que nous disons aux Américains, aux Turcs, avec clarté, avec franchise. Selon nous, seul le dialogue politique permettra, dans la durée, de garantir une place, dans la Syrie de demain, non seulement aux Kurdes, mais aussi aux autres minorités, notamment les chrétiens.
Le courage et les sacrifices des Kurdes nous ont obligés hier, ils nous obligent aujourd’hui et ils nous obligeront demain.

dimanche 6 octobre 2019




Le Parlement européen bafoue l’Histoire
Le Parlement européen a voté il y a quelques jours une résolution scélérate censée souligner l’« importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe ».
En réalité, cette mémoire est bafouée ligne par ligne, laissant présager un « avenir » sombre pour l’Europe.

Visant à mettre un trait d’égalité entre communisme et nazisme, ce texte mobilise des considérants qui sont chacun des modèles de propagande et de révisionnisme historique.

La signature du pacte germano-soviétique est ainsi obsessionnellement désignée comme cause principale du déclenchement de la seconde guerre mondiale.
Ce grossier raccourci historique permet d’absoudre cyniquement aussi bien le national-socialisme, son idéologie de mort et les régimes fascistes des années 30 que l’atermoiement meurtrier et parfois connivent des chancelleries occidentales avec le nazisme, et la complicité active de puissances d’argent avec les régimes fascistes et nazi.

Silence est fait sur le Traité de Versailles et ses conséquences.
Aucun mot n’est consacré aux Accords de Munich d’octobre 1938, ce « Sedan diplomatique » qui a livré les peuples européens au « couteau de l’égorgeur »,
ce « début d’un grand effondrement, la première étape du glissement vers la mise au pas » comme l’écrivait dans l’Humanité le journaliste et député communiste Gabriel Péri, fusillé par les nazis.

Tout le faisceau de causes mobilisées par des générations d’historiens pour tenter d’expliquer le déclenchement de la seconde guerre mondiale est bazardé au profit d’une bouillie anti-russe sans aucun égard pour le sacrifice immense des soviétiques dans l’éradication du nazisme.

S’il ne fait aucun doute que le régime stalinien fut bel et bien un régime sanglant et criminel, il est moralement et historiquement inconcevable de faire de l’Union soviétique, de son armée et de tous ceux qui s’engagèrent avec elle, communistes de tous pays acteurs décisifs du combat libérateur, des équivalents des nazis et de leurs supplétifs collaborateurs, sauf à sombrer dans « l’obsession comparatiste », névrose idéologique dénoncée par l’historien Marc Ferro.

Les communistes furent, dans de nombreux pays et avec l’appui de différentes forces, gaullistes et socialistes en France, les artisans du redressement national, créant un rapport de force qui permit l’édification d’institutions républicaines et sociales sur les cendres du nazisme et des collaborations.

Est-ce un hasard si cet héritage fait parallèlement l’objet de violentes attaques dans tous les pays de l’Union européenne ?

Les pays d’Europe orientale furent, quant à eux, des points d’appui décisifs dans les combats anticoloniaux qui essaimèrent après guerre.
Noyer dans le concept de totalitarisme des réalités historiques aussi dissemblables ne peut apparaître que comme une escroquerie intellectuelle. Une telle entreprise ne sert en aucun cas à poser un regard lucide et apaisé, pourtant indispensable, sur les contradictions, crimes et fautes des régimes influencés par le soviétisme et qui ont pris le nom de socialisme.

Cette résolution s’appuie sur un considérant aussi grotesque que l’interdiction formulée dans certains pays de l’Union de « l’idéologie communiste », semblant acter des dérives revanchardes des extrêmes droites du continent en incitant tous les Etats membres à s’y plier.

Signe qui ne trompe pas, l’inféodation à l’OTAN est ici désignée comme gage de liberté pour les peuples de l’est européen.

Cette résolution fait la part belle au révisionnisme d’extrême droite quand les pays baltes sont désignés comme ayant été « neutres » alors que ces derniers ont mis en place bien avant le pacte germano-soviétique des régimes de type fasciste laissés aux mains de « ligues patriotiques » et autres « loups de fer », suscitant un antisémitisme viscéral qui connaîtra son apogée sanglant dans ces pays lors de la seconde guerre mondiale.

Incidemment, la Shoah, sa singularité intrinsèque, et les logiques d’extermination méticuleuses et industrielles du régime nazi sont fondues dans le magma des meurtres du 20ème siècle et ainsi relativisées.

L’odieuse équivalence entre nazisme et communisme permet d’exonérer les régimes nationalistes d’inspiration fasciste des années 30 que des gouvernements et ministres actuels d’Etats membres de l’Union européenne célèbrent ardemment.

Viserait-on, par ce texte politicien, à réhabiliter ces régimes qui gouvernèrent de nombreux pays d’Europe orientale avant de sombrer dans la collaboration en nourrissant l’effort de guerre nazi et son projet d’extermination des juifs d’Europe ?

Ce texte est une insulte faite aux 20 millions de soviétiques morts pour libérer l’Europe du joug nazi, aux millions de communistes européens engagés dans la Résistance et les combats libérateurs, un affront fait aux démocrates alliés aux mouvements communistes contre nazis et fascistes, avant et après la seconde guerre mondiale.

Au moment où Mme Von der Leyen propose de nommer un Commissaire européen à la « protection du mode de vie européen », célébrant un culte que l’on croyait révolu à la pureté continentale, les thèses historiques révisionnistes des droites extrêmes et réactionnaires, qui ont de toute évidence inspiré ce texte scélérat, font leur entrée fracassante au Parlement européen.

Pendant ce temps, aucun commissaire n’est nommé sur les questions d’éducation ou de culture…
Thomas Mann, vigie morale d’une Europe décomposée, écrivait : « Placer sur le même plan moral le communisme russe et le nazi-fascisme, en tant que tous les deux seraient totalitaires, est dans le meilleur des cas de la superficialité, dans le pire c’est du fascisme.

Ceux qui insistent sur cette équivalence peuvent bien se targuer d’être démocrates, en vérité, et au fond de leur cœur, ils sont déjà fascistes ; et à coup sûr ils ne combattront le fascisme qu’en apparence et de façon non sincère, mais réserveront toute leur haine au communisme. »

Si l’expérience qui a pris le nom de communiste au 20ème siècle ne peut être, pour tout esprit honnête, résumé à la personne de Staline ou à une forme étatique, tel n’est pas le cas du nazisme intrinsèquement lié à un homme, à un régime.
Et si le communisme propose un horizon d’émancipation universelle, quoi qu’on pense des expériences qui s’en sont réclamées, tel n’est pas le cas de l’idéologie nazie qui se revendique raciste, réactionnaire et exclusive, portant la mort en étendard.
Ces simples arguments de bon sens disqualifient l’odieuse comparaison de cette résolution.

C’est bien la visée communiste, dont nous maintenons qu’elle ne fut jamais mise en pratique dans les pays du bloc soviétique, qui est la cible de ce texte indigne et inculte, et avec elle, la possibilité d’une autre société.

Que des voix social-démocrates et écologistes aient pu soutenir pareille résolution, mêlant leurs voix au Front National et aux extrêmes-droites continentales, est le signe désolant de la lente dérive d’une frange trop importante de la gauche européenne qui largue les amarres d’une histoire et d’un courant, ceux du mouvement ouvrier, dans lesquels elle fut elle aussi forgée ; qui prête également le flanc aux pires tendances qui s’expriment dans le continent.

Demain, un maire, un élu, un député pourra-t-il se dire communiste sans enfreindre la docte délibération du Parlement européen.
Et l’Humanité pourrait-elle un jour passer sous les fourches caudines de la censure imposée des droites extrêmes coalisées ?
Ne plane-t-il pas là comme un parfum munichois, justement, face à une offensive idéologique dont certains pensent pouvoir se satisfaire en rasant les murs ?

Tous les démocrates, toutes les personnes attachées à la libre expression des courants qui se réclament du communisme et d’une alternative au système capitaliste devraient au contraire se lever contre cette inquiétante dérive qui nous concerne tous.
Au risque d’y laisser eux aussi un jour leur peau.


Patrick Le Hyarick



SÉCURITÉ
Incivilités, injures, attaques physiques, menaces… : Les maires touchés par l’insécurité
·         3 octobre 2019
La commission des lois du Sénat avait envoyé un questionnaire aux 36.000 maires de France, après la mort du maire de Signes, pour évaluer l’insécurité qui pèse sur ces élus.  Cet évènement tragique a mis en pleine lumière les violences auxquelles les élus locaux, et en particulier les maires, sont confrontés dans l’exercice de leur mandat. Cependant, jusqu’à présent, personne n’avait pris la mesure de cette situation.
Les principaux chiffres de la consultation : 
  • 3 812 élus participants (maires, adjoints, conseillers municipaux ayant reçu délégation) ;
  • 98 départements représentés ainsi que la Nouvelle-Calédonie ;
  • 92 % des élus ayant répondu ont été victimes d’incivilités, d’injures, de menaces (et même des menaces de mort à l’encontre de 152 d’entre eux) ou d’agressions physiques ;
  • 14 % des élus ayant répondu ont subi des attaques physiques (coups, gifles, attaques au couteau…), pour un total de 543 agressions ;
  • Près de 45 % d’entre eux ont été victimes d’agissements malveillants alors qu’ils exerçaient leurs pouvoirs de police ;
  • 19 % des élus ayant répondu ont fait l’objet d’attaques sur les réseaux sociaux ;
  • 16,4 % des élus ayant répondu déclarent que leur famille et leurs proches ont également été victimes de comportements malveillants ;
  • 59 % estiment que les agissements malveillants sont devenus plus fréquents depuis les dernières élections municipales de 2014 ;
  • Seuls 37 % ont saisi la justice à la suite d’une attaque physique ou verbale ;
  • Seules 21 % des plaintes déposées ont abouti à la condamnation pénale des fautifs ;
  • Plus de 80 % des élus ayant répondu estiment ne pas avoir reçu d’assistance de l’Etat et déplorent l’insuffisance de leurs moyens de contrainte.
  • De manière encore plus préoccupante, seules 21 % des plaintes déposées ont abouti à la condamnation pénale des fautifs, certains élus locaux faisant part de leur perte de confiance envers la justice.
Les sénateurs formulent 12 propositions pour renforcer leur autorité et leur pouvoir de police.
  • Élargir à l’ensemble des élus communaux le périmètre de l’assurance obligatoire de protection juridique.
  • Attribuer systématiquement la protection juridique aux maires victimes d’agression.
  • Diffuser à l’ensemble des parquets des orientations fermes de politique pénale en cas d’agressions d’élus locaux.
  • Adresser aux préfectures des consignes claires pour permettre un dispositif d’accompagnement systématique des maires agressés.
  • Accompagner les maires dans l’exercice de leurs pouvoirs de police, notamment par le biais d’une meilleure formation.
  • Renforcer et sécuriser la possibilité ouverte aux maires de prononcer des amendes administratives.
  • Élargir la possibilité pour les agents de police municipale de dresser des amendes forfaitaires (ou timbres-amendes).
  • Augmenter le montant maximal de l’amende encourue en cas d’infraction à un arrêté de police.
  • Renforcer l’information des maires sur les suites judiciaires données aux infractions constatées sur le territoire de la commune.
  • Assouplir les conditions de mutualisation des polices municipales entre intercommunalités.
  • Négocier des conventions de coordination plus précises au bénéfice d’une meilleure complémentarité entre les forces de sécurité étatique et les services de police municipale.
  • Favoriser le déploiement de systèmes de vidéoprotection et de caméras mobiles dans les communes.

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