dimanche 16 mars 2014


Démocratie à réinventer, l'éditorial de Patrick Le Hyaric

Le nauséabond climat qui flotte depuis des années sur notre pays ne cesse malheureusement de s’enrichir à droite d’épisodes faits de scandales, de coups bas, tordus, d’élections internes truquées, d’argent qui sert à rémunérer les copains, de corruption, d’écoutes des uns et des autres, jusqu’aux réunions de l’ancien président de la République.
La dénonciation de « pseudo-complot » après cela ne vise qu’à camoufler les faits. Et les faits sont d’une extrême gravité. Mais suffirait-il de s’en tenir là ? Non ! La corruption, les mensonges, le refus du débat d’idées et d’options politiques et économiques, la tromperie ne sont malheureusement pas une exclusivité de la droite et atteignent désormais la République au point de la mettre en cause. Dès lors que l’argent est devenu roi, que l’on a créé les conditions pour que le président de la République décide de tout, pour qu’il soit élu tous les cinq ans avant les députés, faisant ainsi dépendre leur élection de la sienne pour ensuite s’aligner sans coup férir sur les injonctions européo-libérales, la République est de plus en plus malmenée. Pire, le système nourrit désormais en son sein l’irrationnel extrémisme de droite, avec tous les dangers qu’il recèle, comme on le voit désormais depuis des mois. Le profond discrédit du président de la République, qui a laissé croire qu’il allait « inverser la courbe du chômage » et qui utilise l’argument du rétablissement des comptes publics pour mieux augmenter les impôts des moins fortunés, alors qu’il donne de nouveaux cadeaux à un grand patronat qui ne cesse d’en réclamer, sans contrepartie, ajoute encore à la décrépitude de la République mise à mal, car ses fondements dont ceux de l’égalité et de la justice sont sapés. La question d’un nouvel âge de la démocratie, d’une nouvelle République permettant aux citoyennes et aux citoyens de prendre leur destin en main doit être posée avec force. Elle devrait être au coeur des enjeux des débats politiques à venir. Elle s’y trouve dès les élections municipales à venir, à un moment où le pouvoir réduit les possibilités pour les collectivités territoriales de choisir librement leur destin en imposant des concentrations de collectivités et en réduisant leurs moyens financiers au nom du prétendu équilibre des comptes publics qu’imposent les traités européens.
Le vote des élections municipales doit aussi être contre les choix d’austérité en faveur de services publics efficaces, à commencer par les services publics communaux et pour une démocratie communale vivante, donc à rénover elle aussi pour permettre aux citoyens d’être entendus et respectés tout au long d’un mandat. Ces débats sont d’autant plus indispensables que le bruit des « affaires » fait passer sous silence les nouvelles injonctions de la Commission de Bruxelles qui a placé notre pays sous « surveillance renforcée ». En fait, la Commission européenne appelle vigoureusement notre pays à inverser la courbe de « la diminution constante de la compétitivité » et, pour cela, elle considère le « coût du travail », c’est-à-dire les salaires « trop élevés » car cela « obère les marges bénéficiaires des entreprises ».
Selon elle, la rigidité de nos salaires « ne permet pas aux entreprises de s’adapter en cas de choc ». Elle considère que le cadeau du « crédit impôt pour la compétitivité et l’emploi » ne diminue pas assez le « coût du travail ». Ce genre de recommandations sert au gouvernement à amplifier encore ses choix désastreux, inclus dans le projet de « pacte de responsabilité ». Ils se résument simplement à : tout pour le capital, rien pour le travail et les travailleurs. La baisse des prétendues « charges » ne sert en fait qu’à augmenter la rente des propriétaires et actionnaires des entreprises, sous forme de « dividendes » et le système financier avec des taux d’intérêt exorbitants du crédit.
Voilà qui abîme sans cesse notre République qui ne peut porter son nom que si elle est sociale, solidaire, porteuse de progrès humains et environnementaux, respectueuse de la souveraineté populaire. Or, à l’opposé des grands combats de Jean Jaurès, le pouvoir, issu du Parti socialiste, organise la régression sociale et démocratique et se place sous le coup des directives européennes, alors que dans l’intérêt des populations et des salariés, il devrait leur résister.
Par Patrick Le Hyaric


Aucun commentaire:

Bienvenue

Les communistes de POISSY et des communes environnantes, sont heureux de vous accueillir sur ce blog.
Ce blog doit permettre à chacun de pouvoir rester en contact.
N'hesitez pas à nous faire part de vos remarques, suggestions...
Puur nous contacter: poissy.pcf@club-internet.fr
A bientôt
Section PCF POISSY