vendredi 15 novembre 2019

Un budget de sous-financement 

de la Sécurité sociale

Le budget de la Sécurité sociale 2020 présenté par le gouvernement n’est pas un budget de financement, il est plutôt un budget d’assèchement des comptes de la Sécu. Ainsi, il entrave le plein accomplissement de ses missions.
Pour le gouvernement, la perspective est claire : la Sécurité sociale doit être corsetée pour baisser la rémunération du travail. Il faut nourrir toujours plus une économie financiarisée aux mains de quelques puissants propriétaires ; c’est pourquoi il dédouane à tour de bras, aveuglément. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, et pour Emmanuel Macron et son équipe, les exonérations aussi.
Il nous propose d’acter la fin du principe de compensation intégrale de ces exonérations. Et l’on comprend bien pourquoi : les montants qu’elles atteignent les rendent de plus en plus difficiles à compenser ! 66 milliards d’euros au bas mot, deux fois plus qu’en 2013.
Après que les chômeurs ont été soumis à rude contribution, les allocations familiales, logement, adulte handicapé et la prime d’activité subissent un quasi gel. Les retraites sont enfin réindexées sur l’inflation, à condition qu’elles n’excèdent pas 2 000 euros, ce qui constitue une atteinte manifeste aux droits acquis, en guise d’apéritif pour la réforme des retraites qui mijote sur un coin de la cuisinière. Parallèlement, ce sont les congés maladie qui sont attaqués.
Je veux en venir à la santé. En maintenant un Objectif national des dépenses assurance maladie (ONDAM) à 2,3 %, le gouvernement exige 4,2 milliards d’économies sur la santé, dont un milliard pour l’hôpital.
Nous savons pourtant que l’hôpital est en crise généralisée. Un peu partout dans le pays, les personnels sont en grève, dans les services d’urgence, de psychiatrie et ailleurs. Ils demandent juste la possibilité d’exercer leur métier, ils demandent juste la possibilité de traiter les patients dignement, ils demandent juste des collègues, d’abord des collègues pour avoir le temps du soin et de l’humain, puis du matériel pour ne pas être obligés de prodiguer des soins avec des sur-chaussures ou de bricoler des pieds à perfusion, ils demandent l’arrêt des fermetures de lits et de services, ils demandent la reconnaissance qui leur est due… La souffrance au travail dans le domaine de la santé est criante.
Ce budget est intenable, car l’hôpital est déjà dans une position insoutenable.
Les ressources existent pour faire face et il faut sans attendre sortir de la logique de compression, qui confine à la politique de la cocotte-minute.
Voici quelques jours, notre groupe a déposé une proposition de loi portant des mesures d’urgence1. Elles sont attendues pour redessiner une perspective avec les premiers acteurs du système de soins.
Des mesures du même ordre sont attendues dans les Ehpad où la situation continue d’être critique et qui appelle là aussi un tout autre niveau d’engagement collectif. Je veux dire la satisfaction qui est la nôtre de voir une proposition de loi que nous avions défendue à l’Assemblée2 faire son entrée dans ce budget. C’est une proposition modeste et nous l’avions conçue comme un premier pas, acceptable par le gouvernement et la majorité, je veux parler du congé de proche-aidant. Enfin, il pourra être indemnisé. Onze millions de nos concitoyennes et concitoyens sont dans cette situation et ils, elles assument, en y abîmant leur santé, une solidarité qui devrait être celle de toute la collectivité. Ce congé ne suffira pas, mais il pourra au moins permettre de faire face quand survient le besoin.
La Sécurité sociale mérite un autre dessein et un autre budget. Et pour cela, sans doute, une autre gouvernance que cette mainmise de l’État, pour redevenir l’affaire du plus grand nombre, de ses contributeurs et de ses ayants droit. Dans la société grandit l’exigence de santé, l’exigence d’autres modes de vie, de production et de consommation. Le soin sera toujours nécessaire. Mais nous pouvons empêcher la survenue de nombre de problèmes de santé et cela doit être une priorité. Plus largement, dans une société inquiète de son avenir, où les mutations s’enchaînent, nous devons mieux protéger les femmes et les hommes tout au long de leur vie. Nous devons inventer de nouvelles formes de protection sociale. Et cela demande d’en finir avec la course à l’austérité publique et sociale qui vient financer l’opulence d’officines privées et d’un petit nombre de leurs propriétaires. Ce sont eux qu’il faut mettre à la diète. L’œuvre civilisatrice qu’il nous revient de poursuivre appelle à prélever sur les richesses produites la part suffisante à assurer les droits fondamentaux de chacune et chacun.
Ambroise Croizat, lorsqu’il posa la première pierre de la Sécurité sociale, pour conjurer « l’incertitude du lendemain qui pèse sur tous ceux qui vivent de leur travail », voulait ainsi, disait-il, « permettre à tous les hommes et à toutes les femmes de développer pleinement leurs possibilités, leur personnalité ». Voilà pourquoi elle constitue aujourd’hui encore, malgré les entailles qui lui ont été portées, un rouage essentiel de la République. Plus qu’un rouage elle devrait en demeurer un grand projet.
Pierre Dharréville
Député des Bouches du Rhône
Membre du CEN

POLITIQUE
Ian Brossat : « On va assister dans les semaines qui viennent à un regain de colère sociale »
  • 5 novembre 2019
Ian Brossat, maire adjoint à Paris en charge du logement, était l’invité hier du « petit déjeuner politique » sur Sud Radio.

On assiste depuis quelques semaines à une escalade des violences urbaines : Béziers, Chanteloup-les-Vignes, et d’autres quartiers touchés ces derniers jours en région parisienne.
« Ces violences sont inacceptables, estime Ian Brossat. Elles se produisent dans des quartiers populaires, et ce sont les habitants de ces quartiers qui en souffrent le plus. 

Ça pose la question de la place de l’État et de la police nationale dans ces quartiers : on a besoin de remettre l’État dans un certain nombre de quartiers, où il a reculé au cours de ces dernières années. On a besoin de moyens, de policiers, pour lutter contre la délinquance et démanteler ces trafics qui pourrissent la vie des habitants des quartiers populaires.

Des policiers formés, en nombre et soutenus par leur hiérarchie. Quand on habite un quartier populaire, on a le droit à la sécurité au même titre que n’importe quel Français et aujourd’hui, ça n’est pas le cas.

Ian Brossat est opposé à la réforme des retraites et soutient l’appel à la grève illimitée. « Je soutiens la mobilisation des cheminots, confirme-t-il. Je suis persuadé qu’elle sera au final très large, car cette réforme des retraites n’inquiète pas que les cheminots. C’est une grève interprofessionnelle, car il y a une inquiétude très forte sur ce que sera cette réforme.

On nous dit que ce sera une réforme des retraites par points : en Suède, ça s’est traduit par une baisse des pensions de retraite pour 92% des femmes. Cette réforme risque donc de se traduire par une baisse des pensions.

A la question, le gouvernement doit-il retirer son projet de réforme ? 
« Oui !  répond Ian Brossat, « il y a une hypocrisie totale du gouvernement qui dit d’un côté que tout est ouvert et en réalité, tout est bordé. Il faut introduire de nouveaux paramètres : on vit plus longtemps, on sera à la retraite plus longtemps. C’est un défi majeur pour notre société. Nous devons nous poser cette question : ne faut-il pas dépenser globalement plus d’argent pour nos retraites, et où faut-il aller le chercher ? Par exemple du côté des revenus financiers des entreprises .


JUSTICE

La ville de Grigny porte plainte contre Zemmour pour diffamation envers une collectivité publique

Aujourd’hui à 13h30 au TGI de Paris, se tiendra le procès intenté par la ville de Grigny contre Eric Zemmour.
Sur l’antenne de BFMTV, le 10 novembre 2016, dans le cadre d’un débat qui l’opposait à Raphaël Glücksmann, Eric Zemmour déclare à propos de Grigny et plus particulièrement du quartier de la Grande Borne : « on a parlé de la Grande Borne à Grigny tout à l’heure, on a parlé du quartier de la Grande Borne… Qu’est-ce que c’est ? Ce n’est pas la France, c’est une contrée l’on n’est plus en France, où il y a un régime étranger qui s’impose, où la police française ne rentre plus, où la loi de la République ne s’applique plus, et où l’on est sous une loi qui mélange la loi des caïds et la loi islamique (…) »
La ville a porté plainte pour diffamation envers une administration publique.
« Eric Zemmour se présente comme un journaliste. Ce métier obéit à des règles déontologiques. Pour un journaliste digne de ce nom, la désinformation des faits, le mensonge sont des fautes professionnelles. Si monsieur Zemmour exerçait vraiment ce métier de journaliste, il aurait pu parler de l’existence depuis 10 ans au cœur de la Grande Borne d’un centre de formation et de professionnalisation qui forme des dizaines de jeunes adultes aux métiers de la fibre optique. Ou encore de cette association DECIDER qui a ouvert dans un appartement du quartier un petit musée qui reçoit des œuvres prêtées par des musées nationaux dont le Louvre. L’association a, par exemple, exposé au cœur le code Hammurabi qui est considéré comme le premier texte juridique. Il aurait pu aussi parler des actions menées localement par la police avec des médiateurs de la ville. Chaque année 1 000 jeunes grignois sont concernés par ces actions préventives et rencontres entres des policiers et des scolaires pour se défaire des préjugés et des stéréotypes. Mais Eric Zemmour préfère à cette vérité répandre un venin de clichés.
Les habitants de la Grande Borne et l’ensemble des Grignoises et Grignois sont diffamés par ces propos. En 2015, après les attentats, nous avons remis au président de la République un manifeste de la République pour tous. En 2017, c’est ici à Grigny qu’un appel national a été lancé pour les banlieues et les quartiers populaires. Les habitants ne demandent rien d’autre que de vivre dans la République. Ils ne demandent rien d’autre que l’égalité. Ce procès c’est pour nous rendre la dignité.
Ces propos haineux sont un véritable un poison dont il faut mesurer les conséquences. Cette libération de la parole favorise  le passage à l’acte. L’agresseur de la mosquée de Bayonne fait partie des groupes de soutien à Eric Zemmour qui existent sur les réseaux sociaux et propagent des idées nauséabondes. Il est temps de dire stop au mensonge, stop à la haine.

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