Dans commune, il y a « commun »
Nous sommes appelés, dimanche prochain, à
voter pour choisir nos conseillers municipaux et nos maires pour six années. Ce
sont les élus les plus proches de nous. Ils ont, dans nos communes rurales, de
multiples fonctions très prenantes, souvent sollicités, pour de multiples
questions ou problèmes qui vont souvent bien au-delà de la simple gestion de la
commune. Ils sont disponibles, dévoués, au service des autres.
Cet engagement ne sera jamais assez salué. Il est à mille lieux
des fumets nauséabonds émanant des boues pestilentielles qui sortent des marais
de la politique politicienne parisienne où se multiplient les affaires et les
contre-affaires, les coups bas et les coups tordus.
Dans nos campagnes, le principal parti de
l’élu local est souvent la population.
Malheureusement, les moyens financiers des
communes sont de plus en plus réduits, à cause de la réduction des dotations
d’Etat, alors qu’au contraire, il conviendrait de décider de soutiens
financiers volontaires pour aider à défendre les services publics, à développer
des équipements nouveaux, à inciter à de nouvelles innovations sociales,
agricoles, agro-alimentaires, industrielles, artisanales, à la construction de
logements, dans le cadre de la coopération, d’une économie sociale et solidaire
ou du service public.
L’un des enjeux du vote est donc de se donner
des élus progressistes et communistes qui agiront contre les choix d’austérité
et pour donner aux communes et aux structures intercommunales, les moyens
financiers indispensables à une vie meilleure pour les habitants. L’enjeu d’un
autre aménagement du territoire pour progresser vers l’égalité territoriale se
pose de plus en plus.
On ne peut continuer sur l’actuel type de
développement, où les richesses sont concentrées dans certaines grandes aires
urbaines, avec des déplacements de population dans les grandes métropoles,
alors que les campagnes ne seraient peuplées que de citoyens moins bien payés
ou aux faibles retraites. On ne peut plus laisser développer l’actuelle
stratégie avec de grandes communautés de communes où la richesse des communes
rurales est littéralement pompée par la « ville centre ».
C’est malheureusement le sens de la récente
loi sur les métropoles qui prévoit ce qui est appelé « pôles
ruraux », qui fait en sorte que les communes sont dessaisies de leur
pouvoir et de leur fonctionnement propre. Il est d’ailleurs à craindre que ceci
préfigure une refonte de la carte intercommunale avec la suppression de
communes.
Il devient urgent de mettre un coup d’arrêt à
ces projets et de réfléchir à d’authentiques coopérations intercommunales,
visant le partage des moyens, des équipements communs et de certains services
qui, grâce à une telle coopération, peuvent être « re-municipalisés ».
C’est le cas de l’eau, de la collecte des ordures ménagères et de leur
valorisation, des transports, qui permettraient de mieux irriguer les
territoires, mais aussi de l’organisation des cantines scolaires ou
collectives, à partir de la valorisation des produits agricoles locaux.
De même, nos communes auront besoin d’élus
progressistes, Front de gauche et communistes, pour défendre, avec les salariés
et les populations, les centres hospitaliers, de nouvelles structures pour les
jeunes, la culture, la petite enfance, les maisons de retraite ou de nouveaux
services aux retraités.
Bref, nous avons de plus en plus besoin de
maires et de conseillers municipaux actifs, dynamiques, inventifs, associant en
permanence les citoyennes et les citoyens pour résister au déclin des activités
agricoles, artisanales, du petit commerce, aux délocalisations d’activités, à
la relégation ou à l’abandon des territoires ruraux. Avec de tels élus, la
commune et la coopération intercommunale pourraient devenir des lieux de
résistance à l’austérité aux orientations de la politique agricole commune et
des espaces de projets partagés pour des territoires plus vivants, pour
développer des services publics susceptibles d’améliorer la vie des habitants,
pour impulser des activités, créatrices d’emplois.
Tout doit être fait pour que les habitants
puissent donner leur avis et décider ensemble, avec les élus qu’ils se seront
donnés, pour agir, créer, construire du neuf.
En ce sens, la commune reste le cœur battant
de la démocratie et de la co-élaboration.
Une municipalité, une commune, c’est à la fois
les élus, les services publics, les associations, les salariés et les habitants
qui réfléchissent, élaborent, travaillent ensemble pour faire du « commun.
Dans commune, il y a « commun ». Défendons-le dimanche prochain dans
les urnes !
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