mercredi 22 juillet 2020



LA FÊTE DE L'HUMANITE
AURA LIEU AUTREMENT

Lundi 20 Juillet
Les risques sanitaires, financiers et judiciaires nous obligent à renoncer à tenir une Fête, même réduite, au parc de La Courneuve. Nous allons travailler à un événement d’une autre nature pour ce même week-end des 11, 12 et 13 septembre. 

Par Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité.

Depuis des semaines, nous travaillons en lien étroit avec les services de l’État et les autorités sanitaires pour chercher les conditions d’une tenue de la Fête de l’Humanité 2020.

La poursuite de l’épidémie et le moment avancé de l’été nous contraignent, la mort dans l’âme, de constater l’impossibilité d’organiser la Fête au parc Georges-Valbon de La Courneuve.
Depuis la moitié du mois de juin, nous avons répondu aux demandes des autorités étatiques et sanitaires pour l’organisation d’une Fête réduite en surface et en nombre de participants, avec un protocole sanitaire très strict. Mais l’interdiction de tenir des concerts, le port du masque obligatoire, les signes de reprise de l’épidémie créent beaucoup d’incertitudes sur la valeur, en septembre, d’une autorisation donnée aujourd’hui, d’autant que la Fête se situe au cœur d’une zone urbaine dense.
Des initiatives culturelles, de grands débats, des actes de solidarité internationale
Même notre demande de tenir un rassemblement de 20 000 personnes se heurte à l’actuelle norme des 5 000 participants dans un même espace. Avec les risques sanitaires bien réels, nous devons aussi prendre en compte notre situation financière. Pour tenir une Fête dans ce format réduit, deux millions d’euros seraient nécessaires, augmentés de 100 000 euros de dépenses liées à la mise en œuvre du protocole sanitaire. De premières évaluations nous font craindre un important déficit pour une telle initiative. Ce serait insoutenable alors que l’Humanité est toujours sous la contrainte d’un plan de « redressement-continuation » et que nous avons déjà engagé près de 500 000 euros de dépenses de préparation de la Fête. Les risques sanitaires, les risques financiers et judiciaires nous obligent à renoncer à tenir une Fête, même réduite, sur le terrain du parc de La Courneuve.
Dans ces conditions, nous proposons de tenir la Fête de l’Humanité dans un format nouveau les 11-12-13 septembre avec des initiatives culturelles, de grands débats, des actes de solidarité internationale, des prises de parole d’acteurs des mouvements sociaux, citoyens et culturels, en divers lieux de la région parisienne et au-delà, relayés sur une plateforme numérique dédiée. Nous souhaitons combiner notre nouveau projet de Fête avec une initiative de solidarité marquante pour les enfants en partenariat avec le Secours populaire français.
Afin de couvrir les frais déjà engagés et en soutien à l’Humanité, nous lançons un bon de soutien au prix de 25 euros, dont 5 euros seront reversés au Secours populaire (vous pouvez le télécharger ici). Nous éditerons également un hors-série qui valorisera les valeurs et combats portés par la Fête de l’Humanité au fil de son histoire.
Préparons ensemble cette « Fête autrement
Nous mesurons et partageons la déception de milliers de militants, de travailleurs, de jeunes, de citoyens, de femmes et hommes qui aiment à s’y retrouver dans une ambiance fraternelle et combative. Nous allons travailler à mettre à leur disposition un événement d’une autre nature qui puisse les rassembler, marquer l’actualité et être utile pour faire face à une situation sanitaire, sociale, culturelle, économique et politique qui s’annonce particulièrement difficile pour la jeunesse, le monde du travail et de la création. En ce sens nous recherchons le maximum de partenariats avec des acteurs sociaux, citoyens, culturels. Nous donnerons dans les jours à venir les éléments d’une architecture et un programme de la Fête de l’Humanité.
Nous vous proposons donc de préparer ensemble dans ces conditions si particulières « Une Fête autrement » utile à toutes celles et tous ceux qui souhaitent que se réalise l’Humanité. Comme le proclame en forme de profession de foi le visuel que nous offre l’agence Jésus et Gabriel, notre Humanité est plus forte que tout.

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mardi 21 juillet 2020

Lock-out à la clinique Océane

Lock-out à la clinique Océane : j’en appelle à l’intervention de la puissance publique
Comme dans de nombreux établissements hospitaliers, les personnels de la clinique Océane, unité psychiatrique du groupe Ramsay, étaient en grève depuis le 22 juin afin de faire valoir leurs revendications, notamment à l’issue de la période haute de la crise sanitaire du Covid-19.
Or, le lundi 13 juillet, à défaut des légitimes négociations qui devraient être organisées dans le cadre d’un mouvement social, la direction de la clinique a annoncé la fermeture de l’établissement, ce qui s’apparente visiblement à une mesure de lock-out interdite par la loi.
D’autant que le Comité Social et Economique n’a pas été consulté, ni prévenu de cette décision.
J’ajoute pour m’être rendu sur place, que le mouvement social observé ne mettait pas en péril la nécessaire continuité de service, donc de soins.
A ce jour, au désarroi et à la colère légitime du personnel face à une telle pratique méprisable vis-à-vis de leur engagement professionnel, s’ajoute l’interruption des traitements pour les patients, puisque la direction de la clinique a notifié aux familles l’arrêt des consultations et le transfert des autres malades vers d’autres établissements.
Rien d’autre qu’une volonté inique de punir les salariés ou de les contraindre à cesser leur action syndicale, ne semble motiver cette décision. En particulier pour un groupe qui visiblement ne connaît aucune difficulté financière (8,2 millions de résultat net en 2018/2019).
Au regard de cette situation, j’en appelle à l’intervention du 1er Ministre et des Ministres de la Santé et du Travail afin que la puissance publique intervienne et appelle à la raison et à la négociation la direction de cette clinique et son groupe de tutelle.
(Plus d'éléments à partir du lien : http://www.jeanpaul-lecoq.fr/spip.php?article898)

dimanche 19 juillet 2020


Un plan de relance pour les transports collectifs, Laurent BRUNU plan de relance pour

 

*Laurent Brun est Secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots

Le texte ci-dessous est une tribune écrite par le syndicaliste Laurent Brun, dans laquelle il ne mâche pas ses mots à l’égard de la politique ferroviaire actuelle. Outre ses critiques sur la question à l’encontre du gouvernement actionnaire majoritaire de la SNCF, il esquisse ici un plan de relance massif du secteur ferroviaire
Je vais me concentrer sur ce que je connais : le ferroviaire… Plus d’un mois après l’annonce du déconfinement, manifestement, les usagers ont encore un peu peur de se retrouver dans les espaces clos que sont les trains. La fréquentation remonte plus doucement que prévu et pour ceux qui ont le choix, ils semblent privilégier la voiture individuelle. Cette situation est renforcée par un pétrole « bon marché », ce qui devrait durer avec la baisse de l’activité économique. Je ne m’arrêterais pas sur ce point, qui mériterais à lui seul un développement (paradoxe du marché libre : il favorise la pollution en cas de ralentissement économique). 
Je reste donc sur la logique de « relance » … première mesure impérative : il faut redonner confiance aux usagers. Ce qui saute immédiatement aux yeux dans les gares, c’est que malgré la faible fréquentation, les files d’attentes sont de retour (amplifiées par la distanciation). C’est le résultat d’une application typique du R/D (Recettes sur Dépenses). On reprend donc les mesures de gestion classiques : moins d’activité = moins de personnel. Mais du coup on recréait les files d’attente et ce n’est pas du tout rassurant. Donc l’une des premières mesures devrait être au contraire de bannir les attroupements en mettant du personnel en surnombre à la vente.  Pour les trains de l’été c’est la même logique. La SNCF a expliqué qu’un TGV n’est rentable qu’à partir d’un remplissage de 70%. Donc on va probablement tenter de remplir les trains à mort en juillet et août pour retrouver la profitabilité antérieure. La suppression de TGV va dans ce sens-là. Et ce faisant, la fraction de la population la plus craintive ne remettra pas les pieds dans nos trains. Il faudrait au contraire rester dans une offre excédentaire, au moins jusqu’à la fin de l’année.  Évidemment, du point de vue économique c’est délicat. C’est là que l’Etat et son plan de relance économique pourrait intervenir avec une aide financière temporaire qui le permette. Il devrait aussi remettre en cause (ou au moins reporter) sa logique d’ouverture à la concurrence, car il est clair que la SNCF ne sera pas incitée à prendre des mesures coûteuses pour rassurer ses usagers dans une situation où elle risque de se faire tailler des croupières par des compagnies concurrentes… pour l’instant les mesures sanitaires ou autres peuvent être amorties sur l’ensemble du réseau ferroviaire… c’est une forme de solidarité nationale qui persiste malgré la destruction des outils les plus importants dans les dernières réformes (péréquation tarifaire notamment)… il ne faudrait pas rentrer dans la logique infernale du fret ! 
Au-delà du court terme, le plan de relance ferroviaire devrait marquer une rupture avec la situation antérieure pour redonner envie aux usagers de croire dans le train, et en convaincre de nouveaux de changer de mode de déplacement. C’est une occasion inespérée de report modal. Au-delà de la remise en cause de la concurrence évoquée plus haut, il convient de ré examiner les choix récents : le rapport Duron sur les infrastructures (quoi qu’on en pense par ailleurs) présentait 3 scenarii :  1) la concentration des investissements sur un périmètre réduit de lignes et l’abandon du reste (2,4 milliards d’euros par an) ;2) des investissements sur l’ensemble du réseau (3 milliards d’euros par an) ;3) des investissements supérieurs pour accélérer la réalisation des travaux et résoudre plus rapidement les problèmes des usagers (4milliards d’euros par an). Le gouvernement a choisi le scénario que je qualifierais de « 1,5 » soit 2,7 milliards d’euros par an, mais il a en outre imposé à la SNCF de les assumer presque exclusivement sur ses fonds propres comme au joyeux temps de la construction des LGV, grâce à un mécanisme pervers de « dividende » versé par SNCF Voyageurs à SNCF Réseau. L’une des mesures les plus significative en faveur du rail serait donc de passer au scénario 3, et que ce soit l’Etat qui assume en totalité le financement de ces investissements.  En apportant 4 milliards par an pendant 20 ans au système ferroviaire :  – il rééquilibrerait la situation avec le mode routier (dont la collectivité finance 100% des infrastructures),- il permettrait de résoudre plus rapidement les problèmes d’infra qui empoisonnent la vie des usagers et des cheminots,- il permettrait à SNCF Réseau de dégager 2 milliards par an pour améliorer encore le service public (retour à une politique de prévention dans la maintenance, arrêt de là sous-traitance, réouverture immédiate des petites lignes…). Dans le mécanisme de financement des TER c’est l’Etat qui paye les sillons à la place des Régions, il pourrait donc aussi demander la baisse du prix des sillons pour ré-attribuer cette somme sous forme de dotation aux régions afin qu’elles puissent faire face à la perte de recette liée à la crise…- et il dégagerait SNCF voyageurs de ces obligations (dividende) ce qui lui permettrait d’améliorer le service offert (réserves de personnels pour pallier les incidents, présence humaine dans les gares et les trains…) et pourquoi pas de créer de nouveaux droits (réduction de 90% sur un aller-retour par an pour chaque français au titre du droit aux vacances… ce qui ferait découvrir le train à beaucoup de gens et encouragerait le tourisme intérieur)… 
Évidemment, on ne peut pas parler de plan de relance sans aborder le FRET… les cheminots (y compris ceux des EF privées) ont assurés : 60 à 70% des trains ont continué à rouler pour assurer l’approvisionnement de la nation. Mais toutes les compagnies sont dans un état critique. Cela vient à un moment où l’Union Européenne a déjà fait le constat de l’impasse de la libéralisation et a donc autorisé discrètement l’année dernière les États membres à recommencer à subventionner le FRET. Donc le Gouvernement en profite et va annoncer une aide publique de 100 à 150 millions d’euros. Ce sont bien les subventions qui vont maintenir la pérennité de l’activité. Mais cela ne va permette que la consolidation des trafics actuels, en aucun cas un report massif de la route sur le rail, dont nous avons pourtant cruellement besoin. Il est donc temps d’abandonner la concurrence, de fusionner toutes les compagnies privées moribondes dans la SNCF, et de mettre en place une politique plus ambitieuse de report modal, planifiée, coordonnée avec tous les acteurs (ports, Marchés d’Intérêt National, grands logisticiens…). La CGT fera des propositions concrètes sur ce point très bientôt.  Alors je terminerai par ce que va faire le Gouvernement… Même s’il ne nous parle pas (nous ne sommes que de pauvres salariés, lui il parle avec les patrons), nous entendons des choses… Et pour l’instant, c’est plutôt tout le contraire de ce qu’il faudrait : il a imposé à SNCF Voyageurs de verser en juillet un dividende de 760 millions d’euros à SNCF Réseau. Ils ne veulent pas reconnaître l’aberration de cette mesure issue de la réforme de 2018 donc ils poussent à ce qu’elle soit respectée, quitte à tout casser autour. 
Ce faisant, le message qu’ils envoient à la SNCF est : débrouillez-vous pour tenir vos objectifs financiers malgré la crise, donc pressurez à nouveaux vos salariés, réduisez les investissements pour vos usagers (sauf si ça touche les multinationales du BTP, dans ce cas vous maintenez les chantiers comme le CDG Express), revenez à des conditions de transport dégradées, mais payez ce dividende !Il se murmure aussi que certaines filiales pourraient être vendues… sont-ce celles dont nous n’avons que faire car pas ferroviaires et trop éloignées pour représenter un intérêt de coopération ? Non, ce serait celles qui détiennent du capital ferroviaire en France (on parle de Ermewa, filiale SNCF à 100%, qui est un loueur de matériel roulant et possède aujourd’hui les wagons fret par exemple…). Nous sommes décidément bien restés dans l’ancien monde. Le nouveau ne viendra que par nos luttes !
Alors préparons nous, syndiquons-nous, organisons-nous, il faut que ça chauffe !

samedi 11 juillet 2020









Châtellerault : l'hommage de la section locale du PCF à Paul Fromonteil
Publié le 11/07/2020 à 06:25 | Mis à jour le 11/07/2020 à 06:25
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·         Dans un communiqué cosigné par la fédération de la Vienne du PCF, le Parti communiste du Châtelleraudais réagit au décès de Paul Fromonteil. « Plusieurs générations de communistes qui l’ont côtoyé sont sous le choc. Les communistes perdent une figure politique qui aura marqué pendant plus de 70 ans la vie politique locale et départementale.
« Dans le Châtelleraudais auquel il était très attaché, il a été à plusieurs reprises le candidat aux législatives. Il fut un militant infatigable pour la défense de l’emploi, pour le progrès social, pour la paix. Il fut conseiller municipal de Châtellerault de 1983 à 2008, adjoint au maire en charge de l’éducation de 2001 à 2008.
« Très actif pendant les grandes grèves de mai 1968, il devient cette même année secrétaire départemental du PCF. Il deviendra dirigeant national du PCF, ce qui le conduira pendant plusieurs années à être le secrétaire de Georges Marchais.
« Paul Fromonteil, fut un ardent militant de la décentralisation, conseiller régional de 1983 à 2010, vice-président de la Région Poitou-Charentes en charge de la culture.
« Le rayonnement de Paul Fromonteil allait bien au-delà du PCF. Responsable à partir de 1998, à la commission des affaires internationales du PCF, de la francophonie et du Sud-Est asiatique (Vietnam, Laos, Cambodge), il effectua des missions au Québec et en Asie. Il était également vice-président de l’association d’amitié France-Vietnam.
À son retour de la guerre d’Algérie, il a créé avec Jean-Jacques Servan-Schreiber, la Fédération nationale des anciens combattants d’Algérie (Fnaca).
« Ces dernières années, Paul Fromonteil assumait la présidence nationale de l’amicale des vétérans. Jusqu’à son dernier souffle, il s’est fortement impliqué dans le travail pour le 100e anniversaire de la création du PCF.
« Le PCF salue l’homme et le militant de conviction qui nous quitte. Il s’associe à la peine de ses proches qu’il assure de sa fraternelle solidarité. »



Le vernis de gaullisme social de Jean Castex n’aura pas tenu longtemps
Avenir de la réforme des retraites -
 Par Éliane Assassi  / 8 juillet 2020
Ma question s’adresse à M. le Premier ministre, à qui je souhaite, au nom de mon groupe, la bienvenue au sein de la Haute Assemblée.
La feuille de route fixée par le Président de la République marque le retour de la réforme des retraites. « Il n’y aura pas d’abandon », a-t-il précisé dans la presse régionale. Vous-même avez affirmé vouloir régler ce dossier à court terme.
Cette réforme a été suspendue parce qu’elle n’apparaissait plus comme prioritaire, alors que le Président de la République cherchait la concorde nationale face à la covid-19.
Les appels à l’unité nationale se fracassent sur la reprise de ce projet, repoussé par une large majorité de nos concitoyens. Vous soufflez sur les braises de la division !
La réforme envisagée repose sur le dogme libéral selon lequel travailler plus durant sa vie comme durant la semaine est la seule voie pour atteindre l’équilibre financier.
Pourtant, les sommes considérables dégagées pour venir en aide aux entreprises montrent que les richesses sont là et qu’elles peuvent servir l’intérêt général.
Monsieur le Premier ministre, la Nation « garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge [...], se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ».
Le gaullisme social dont vous vous revendiquez, monsieur le Premier ministre, se fonde sur ce onzième alinéa du préambule de la Constitution de 1946, lequel est toujours en vigueur aujourd’hui.
Est-il conciliable, selon vous, avec la déferlante libérale portée par M. Macron ? Allez-vous, monsieur le Premier ministre, oui ou non, renoncer à cette réforme des retraites, dont l’ensemble des partenaires sociaux ne veulent plus entendre parler aujourd’hui ? (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE, ainsi que sur des travées du groupe SOCR.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Jean Castex, Premier ministre. Monsieur le président, madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, j’ignore qui ne veut plus entendre parler de la réforme des retraites,...
Mme Éliane Assassi. Mais si, vous le savez !
M. Jean Castex, Premier ministre. ... mais refuser de parler des retraites alors que, dès avant la crise, et a fortiori après sa survenance, l’équilibre des comptes et la sauvegarde du système actuel se trouvaient compromis serait irresponsable. Oui, irresponsable, madame ! (Applaudissements sur les travées des groupes LaREM et Les Indépendants. – Protestations sur les travées du groupe CRCE.)
Comme vous, je n’en doute pas, je suis, extrêmement attaché au préambule de la Constitution de 1946 et à la conduite des politiques sociales comme ferment de notre pacte républicain.
Toutefois, qui peut dire ici que, d’un point de vue structurel, notre système de retraite, que je connais bien, sur lequel je travaille depuis de nombreuses années, est juste ? Il ne l’est pas. Il ne l’est pas !
M. David Assouline. Il ne faut pas le rendre plus injuste encore !
M. Jean Castex, Premier ministre. Je vais vous dire, madame, ce que je compte faire.
Premièrement, je vais rouvrir le dialogue. Toutes les organisations syndicales viendront discuter avec moi, et c’est heureux. Que nous ne soyons pas d’accord avec certaines d’entre elles, ce sera peut-être le cas ; nous verrons bien... Nous allons, je le répète, rouvrir le dialogue et nous mettre d’accord sur une méthode et sur un calendrier.
Deuxièmement, j’aborderai la question des retraites dans un cadre global. La réforme de l’assurance chômage, qui est elle aussi indispensable, est également affectée par la crise. Il serait déraisonnable de ne pas tenir compte de cet élément nouveau. La relance, sur bien des aspects, intéresse les partenaires sociaux. La prise en charge de la dépendance a été moult fois reportée. Le Président de la République m’a demandé de conduire, avec mon gouvernement, une réforme à cet égard. Nous aurons une approche globale de tous ces sujets.
S’agissant des retraites, je proposerai aux partenaires sociaux de très clairement distinguer, d’une part, la réforme que les spécialistes appellent « systémique », c’est-à-dire la réforme de structure vers un système plus juste et plus égalitaire pour nos concitoyens, sur laquelle la concertation va reprendre, et, d’autre part, l’équilibre du système actuel. Sur ce dernier point, je demanderai également aux partenaires sociaux, madame, de me faire des propositions.
J’attire l’attention du Sénat sur le fait que le système paritaire existant sur les complémentaires Agirc-Arrco est, lui aussi, confronté à une menace de déséquilibre, pour les mêmes raisons. Cela conduira nécessairement à reprendre le chemin de la négociation.
Madame la sénatrice, nous n’avons pas d’autre choix que de sauvegarder notre système de protection sociale ! (Applaudissements sur les travées des groupes LaREM et Les Indépendants, ainsi que sur des travées du groupe UC.)
M. le président. La parole est à Mme Éliane Assassi, pour la réplique.
Mme Éliane Assassi. Monsieur le Premier ministre, je le redis avec force : cette réforme des retraites est irresponsable et injuste !
Nous le savons déjà. Il y a eu moult rencontres avec les syndicats. Même le Mouvement des entreprises de France, le Medef, y est aujourd’hui opposé ! (Exclamations ironiques sur les travées des groupes LaREM et UC.) Nous aurons l’occasion d’en reparler, monsieur le Premier ministre, mais vous êtes sur un très mauvais chemin.

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