SANTÉ
Question sur
l’efficacité des mesures prises contre la désertification médicale – André
Chassaigne
·
13 janvier 2020
Dans
une question au gouvernement, le député GDR André Chassaigne a demandé aux
ministres de clarifier les propositions faites pour lutter contre les
désertifications médicales.
« De nombreuses mesures visant à
faire reculer les déserts médicaux ont été mises en œuvre : primes ou bourses
octroyées aux étudiants en médecine et aux jeunes diplômés, mise à disposition
de cabinets médicaux et de logements, intégration professionnelle du conjoint.
Pour l’heure, les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Quant aux maisons de santé, on dit chez
moi à leur sujet que les communes investissent pour construire des cages, mais
qu’aucun zoo ne vient les peupler. Les maisons de santé présentent un problème
de fonctionnement. Deux pistes me semblent devoir être explorées.
La première est celle des centres de
santé. J’ai organisé dans ma circonscription un colloque à leur sujet, auquel
j’ai notamment invité le président du conseil départemental de Saône-et-Loire,
qui a mené à bien des réalisations très intéressantes en la matière. Il me
semble nécessaire de prendre des mesures incitatives bien plus fortes que celles
que nous avons prises jusqu’à présent, afin d’accompagner la dynamique en
cours, notamment dans les territoires ruraux.
Les centres de santé présentent des
avantages : ils respectent les tarifs conventionnés, pratiquent le tiers
payant et assurent une prévention sanitaire. Ce sont des outils au service de
nos concitoyens les plus modestes, des populations les plus précaires,
notamment dans la ruralité.
Ils sont également reconnus pour leurs
pratiques pluridisciplinaires, menées avec les centres hospitaliers, les EHPAD
– établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes –, les médecins
libéraux – on ne le dit pas assez – et les services sociaux, au profit d’une
prise en charge globale des parcours des soins. Telle est la première piste sur
laquelle je m’interroge.
S’agissant de la seconde, vous l’avez
évoquée en répondant à la question de notre collègue Favennec Bécot. Je
souscris à la préconisation d’un conventionnement sélectif formulée par notre
collègue Philippe Vigier dans le cadre d’un rapport.
En tout état de cause, ne pensez-vous
pas, madame la ministre, que nous pourrions procéder à des expérimentations, ou
prévoir des modalités d’application présentant une certaine souplesse ?
Qu’au moins nous tentions quelque chose ! Moi-même, j’étais opposé au
conventionnement sélectif, mais, dans la mesure où nous ne trouvons aucune
autre solution satisfaisante, ne faudrait-il pas être bien plus audacieux sur
ce point ?
Certains pays l’ont fait, notamment l’Espagne, le
Royaume-Uni et l’Allemagne, pays dans lequel vous avez indiqué tout à l’heure
que les mesures prises avaient échoué. Il faut véritablement prendre le
problème à bras-le-corps. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire