L’État doit
maintenant reprendre la main en nationalisant les entreprises qui doivent
l’être
Covid-19 -
Par Éliane Assassi
Sénatrice
25 mars 2020
L’heure est grave.
L’épidémie de coronavirus s’étend sur toute la planète et notre pays est
particulièrement frappé. Des mesures exceptionnelles sont prises, mais elles ne
sont pas suffisantes. Nos hôpitaux, nos EPHAD appellent à l’aide. Ils ont
besoin de masques de réanimateurs, de tests, et bientôt des médicaments.
L’incapacité de la sixième puissance économique mondiale à fournir ce qui
pourrait paraître une évidence est dramatique. Cette incapacité est révélatrice
du ravage du libéralisme, système que vous portiez aux nues avec d’autres
avant. L’État doit maintenant reprendre la main, un état citoyen au service du
peuple.
Deux voies d’action
immédiate Mr Le Ministre : Il faut rouvrir et nationaliser en urgence
l’usine LUXFER, seul fabricant en Europe de bouteilles à oxygène, fermé il y a
quinze mois par son propriétaire britannique. Les 134 ex-salariés ont maintenu
en l’état le matériel.
Annoncez la
nationalisation et la réouverture ! Ensuite, décidez aujourd’hui la
réquisition d’usines de textile pour la fabrication massive des masques.
Contrairement à d’autres, elles sont aujourd’hui indispensables à la gestion de
l’urgence sanitaire. Oui, Emmanuel Macron a raison quand il déclare »
qu’un modèle de développement dévoile ces failles au grand jour ».
Nationaliser n’est plus
un gros mot. Mr le Maire et vous-mêmes l’évoquez, le MEDEF lui-même abjure
le gouvernement d’y recourir. Les sociétés construites sur la quête du profit,
la concurrence, la primauté des intérêts privés vacillent. La crise sanitaire
en est le terrible révélateur. Oui, il faut redonner à l’État la maitrise du
destin de notre pays.
Mais, contrairement au
MEDEF nous ne voulons pas de nationalisations temporaires pour sauver les
actionnaires. Non, il faut libérer définitivement les services publics de la
loi du marché et assurer dans le secteur financier et industriel là où il le
faut, je pense en particulier à l’énergie, comme à l’industrie pharmaceutique,
la maitrise populaire. Allez-vous, Mr Le Premier Ministre, engager des
mesures immédiates, et à long terme ces ruptures dont le pays a cruellement
besoin ?
Mr le Premier
Ministre, vos hésitations à donner à l’état les moyens d’agir aujourd’hui et
demain ne sont pas acceptables, alors que vous avez fait voter en urgence des
mesures pérennes pour réduire le droit de travail, contraindre les salariés et
restreindre les libertés. Il y a bien deux poids et deux mesures. Ce sont
toujours les mêmes que vous mettez à contribution en écartant toute remise en
question concrète d’in système qui a failli et met aujourd’hui notre peuple en
danger.
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