Pour la paix au Proche-Orient : il faut des actes concrets !
Publié le 02 octobre 2024
L’armée israélienne a violé les frontières libanaises. Cela fait suite à
des bombardements massifs qui touchent la population civile, faisant plusieurs
milliers de morts. Ce sont pour le Liban les journées les plus sanglantes
depuis la fin de la guerre civile en 1990. Le gouvernement libanais estime à un
million le nombre de déplacés. C’est dans une logique de guerre régionalisée
que s’est aujourd’hui engagée le pouvoir d’extrême-droite israélien.
Ce 1er octobre, l’Iran a décidé de lancer une vague de missiles sur
plusieurs villes d’Israël et leurs populations. L’évènement est sans précédent.
L’embrasement n’est plus une possibilité. Il est là, sous nos yeux.
Le PCF condamne fermement l’ensemble de ces actes de guerre et ces crimes
de guerre. Il exprime sa profonde solidarité avec le peuple libanais, qui voit
le retour des invasions israéliennes de 1982 et 2006, avec le peuple
palestinien, qui subit l’une des pires catastrophes humaines de son histoire,
avec le peuple israélien, que le gouvernement de Benyamin Netanyahou entraîne
dans une guerre meurtrière, avec le peuple iranien que la dictature des mollahs
prend en otage d’un conflit dont il ne veut pas.
Les provocations de l’organisation islamiste du Hezbollah ne justifient pas
cette violation du droit international et de la souveraineté du Liban, ni les
crimes de guerre qui sont commis contre la population civile. Tout comme les
pogroms du Hamas le 7 octobre 2023 ne pouvaient justifier les massacres de
masse à Gaza et la mise à feu et à sang de la Cisjordanie. Les Libanais doivent
pouvoir vivre dans un Etat libre, souverain, indépendant, débarrassé des
ingérences étrangères, dont les frontières internationales doivent être
respectées. C’est la condition pour qu’ils puissent retrouver la paix civile et
la démocratie.
Le gouvernement israélien de B. Netanyahou a pris délibérément le risque de
jeter l’ensemble de la région dans la guerre, dans l’unique but de se maintenir
au pouvoir. Alors qu’il devrait faire l’objet de sanctions internationales
immédiates, il agit avec le soutien militaire des Etats-Unis et des pays de
l’Union européenne, qui sont passés maîtres dans l’art de la duplicité. C’est
une fuite en avant criminelle.
La France, aux côtés d’autres pays, appelle à un cessez-le-feu au Liban.
Mais la réunion du Conseil de défense le 1er octobre dernier n’a débouché que
sur des paroles et des postures. C’est indigne de notre pays. Cela scelle son
effacement.
Il faut des actes concrets, pour le Liban comme pour Gaza, pour le
rétablissement de la paix et de la sécurité dans toute la région. Il faut des
pressions concrètes contre Netanyahou et son gouvernement de hors-la-loi qui
commettent en série crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Ce pouvoir d’extrême-droite, contre lequel manifeste une grande partie du
peuple israélien, doit être stoppé.
Le PCF appelle à des mesures concrètes et urgentes :
- La mise en œuvre de la résolution 1701 de l’ONU permettant à la FINUL de
se déployer entre le fleuve Litani et la frontière, en coordination avec les
autorités libanaises. Les capacités de la FINUL doivent être renforcées et la
France doit y prendre toute sa part. Seule la force internationale de l'ONU et
l’armée libanaise ont le droit d’être déployées dans cette zone,
- Un cessez-le-feu immédiat, général et permanent au Liban et à Gaza et le
retrait des troupes israéliennes,
- Des sanctions contre le gouvernement israélien par l’interdiction
d’exportation d’armes vers l’Etat d’Israël et la suspension de l’accord
d’association UE-Israël,
- L’accès immédiat à l’aide humanitaire à Gaza et au Liban et une aide
concrète aux agences de l’ONU et aux associations qui agissent dans en ce sens,
- Le retour de tous les déplacés libanais et israéliens chez eux,
- La reconnaissance immédiate et inconditionnelle par la France de l’Etat
de Palestine sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, aux
côtés de l’Etat d’Israël,
- La libération des otages israéliens détenus par le Hamas,
- La libération des prisonniers politiques palestiniens,
- La traduction de Benyamin Netanyahou, de ses complices et des dirigeants
du Hamas devant la justice internationale, comme l’a demandé le procureur
général de la Cour internationale de justice (CIJ),
- Le soutien et la solidarité pour les forces progressistes et communistes
au Liban qui luttent contre la corruption et le système confessionnel,
- L’arrêt de l’occupation et de la colonisation israéliennes en
Cisjordanie, à Jérusalem Est et à Gaza comme l’a dernièrement exigé la CIJ,
- Un soutien international au mouvement des femmes, au mouvement social et
aux démocrates d’Iran qui luttent courageusement pour se débarrasser de la
théocratie installée à Téhéran,
- Une action concrète pour la sécurité collective régionale, en reprenant
la proposition faite par la conférence d’examen du TNP sous égide de l’ONU en
2010 d’établir dans la région une ZEAN (zone exempte d’armes nucléaires) et une
ZEADM (zone exempte d’armes de destruction massive). Les 5 puissances
nucléaires, dont la France, ont le devoir de faire respecter cette décision.
Le PCF appelle à participer sur ces bases aux rassemblements pour un
cessez-le-feu et pour la paix qui se tiendront en France ces prochains jours.
A Paris, il appelle à participer à la manifestation samedi 5 octobre Place
de la République à 14 heures.
Paris, le 2 octobre 2024
Parti communiste français.
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