lundi 21 octobre 2024

 Des dépenses utiles pour combattre la dette !

Dans sa préparation du budget 2025, M. Barnier pointe le déficit de 6,1 % du PIB et la dette de 3 200 Mds €, 112 % du PIB. Elle est de 122 % aux USA et de 252 % au Japon.

Mais il utilise cette situation pour annoncer une cure d’austérité (60 Mds € d’économies,

2 points de PIB).

Un remède qui peut tuer le malade alors qu’il faut faire l’inverse pour développer le pays.

 

L’Europe nous y obligerait.

Oui, mais sur une trajectoire de 7 ans.

Ça laisse du temps.

En vérité le capital veut baisser la dépense pour se nourrir sur le dos de l’État.

 

Quatre causes sont à l’origine de la dette.

1.    Les choix de E. Macron privant le budget de l’État de 62 Mds € de rentrées fiscales et distribuant 200 Mds € d’aides aux entreprises sans contrepartie sociale et écologique.

2.    L’augmentation des intérêts de la dette : de 33,8 Mds € en 2022 à 56 Mds € en 2024, résultat des taux d’intérêts de la BCE en hausse et de l’inflation gonflant les dépenses.

3.    L’utilisation de l’argent des entreprises, de l’État et des banques pour la rentabilité du capital contre l’emploi, les salaires, les services publics, l’écologie, c’est-à-dire contre une croissance saine créant des richesses et élargissant la base des prélèvements fiscaux et sociaux.

4.    Les suppressions d’emplois dans les services publics faisant reculer le PIB et la base de développement du pays.

 

Direction, récession !

Ignorer ces causes et poursuivre des choix qui depuis 40 ans montrent leur nocivité fera basculer la France en récession avec les conséquences humaines imaginables. Il faut sortir de ce cercle vicieux !

 

Alors que nos services publics sont à l’os, que l’activité économique est en berne, il faut relancer des dépenses nouvelles à la place de recettes déflationnistes des années 30 en France et en Allemagne dont on sait comment cela a fini.

En fait, des avances pour se développer qui, en faisant augmenter le PIB, permettront « d’avaler » la dette car baissant son poids dans le PIB, et feront reculer le déficit.

Financées à 0 %, ces avances urgentes doivent provenir de la création monétaire pour relancer les services publics (hôpital, école, transport, énergie) et la production industrielle à partir de critères d’emplois, de formation, de salaires, écologiques.

Le pôle public bancaire, Poste et CDC, doit être mobilisé, refinancé à 0 % pa.r la BCE.

Au-delà, pour les pays de l’UE, créer un fonds européen pour les services publics alimenté par la BCE.

 

Il faut de même réorienter les aides aux entreprises à partir d’objectifs sociaux et environnementaux au lieu d’être des trappes à bas salaires.

Enfin, réformer la fiscalité, à commencer par la fiscalité des entreprises, avec une triple dimension universelle, progressive et incitative et un volet local indispensable pour financer les collectivités locales.

Puis rétablir un ISF intégrant dans sa base l’ensemble des biens professionnels et reconstruire un impôt sur le revenu taxant la rente et le capital au moins comme les salaires, sinon plus.

Les droits de successions doivent être révisés pour mieux imposer les grosses successions. Une des conséquences serait de faire reculer la TVA et d’aller vers une extinction progressive de la CSG au fur et à mesure qu’une réforme du financement de la protection sociale par les cotisations deviendrait opérationnelle.

 

Jean-Marc Durand, membre du CN

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