La droite et l’extrême-droite main dans la main pour la marchandisation des femmes !
Des députés de la droite dite "républicaine"
et d’extrême-droite ont déposé une proposition de loi (411) visant à soi-disant
sécuriser les droits des personnes qui se prostituent pour garantir un exercice
plus sûr. « Garantir un exercice plus sur » !
Quelle honte! Cette PPL représente un recul terrible
en matière de lutte contre la prostitution et de respect des femmes.
Elle propose tout simplement de pouvoir rouvrir des bordels ramenant la France au temps de l’Occupation.
Assimilation de la prostitution à une « activité
professionnelle ».
Cette proposition de loi place la sexualité, les
femmes et leurs corps dans le domaine du marché.
Elle entérine une vision ultralibérale de la
sexualité, donnant à l’acte sexuel une valeur transactionnelle pouvant faire
l’objet d’un accord contractuel, telle une simple « prestation de
service ».
Cette vision ouvre la voie à la normalisation de
l’exploitation sexuelle des femmes, et en particulier des plus
marginalisées : les femmes précaires, migrantes, issues des minorités,
victimes de la traite, sont les cibles principales du système prostitutionnel.
Un système patriarcal et violent, fondé sur l’exploitation des vulnérabilités, dont l’unique raison d’être est de répondre à la demande d’achat d’actes sexuels exprimée par des hommes.
Dépénalisation du proxénétisme et réouverture des
bordels : bientôt La Jonquera en France ?
Les députés de droite et d’extrême-droite souhaitent
modifier le code pénal afin de dépénaliser le proxénétisme.
D’une part en autorisant la « détention » et
la « mise à disposition » de lieux de prostitution (art. 225-10) et
d’autre part en ajoutant des conditions supplémentaires de
« contrainte » ou « d’avantage anormal » pour pouvoir
pénaliser le fait de tirer profit d’un lieu de prostitution (art 225-5).
L’ajout de ces critères correspond exactement aux
approches législatives désastreuses en Belgique et en Espagne.
Leur seul effet fut de permettre l’essor des
méga-bordels de La Jonquera et de proxénètes tels que «Dodo la Saumure», en
dissimulant leurs activités d’exploitation derrière des relations commerciales
faussement libres, profitant de l’incapacité des autorités à prouver les
situations de « contrainte » ou « d’avantages anormaux ».
Tout cela au détriment de milliers de femmes et de filles précaires et étrangères exploitées impunément.
Une déconnection totale des réalités du terrain et des
standards internationaux.
La loi de 2016 en question est une victoire du
mouvement féministe, portée par le Parti Communiste Français, la grande
majorité des partis de gauche et des syndicats.
Ses effets positifs ont été reconnus par la CEDH, le
Parlement Européen et la Rapporteuse Spéciale de l’ONU sur les violences contre
les femmes.
Les associations féministes, de terrain et les
survivantes la défendent et demandent plus de moyens et de volonté politique
dans son application, pour faciliter l’accès aux parcours de sortie (incluant
des titres de séjours pour les victimes étrangères), l’augmentation de l’AFIS,
plus de fermeté dans la lutte contre les « clients » et les
proxénètes.
Plutôt que d’entendre ces revendications, la droite et l’extrême-droite préfèrent rouvrir les bordels, ramenant la France à l’époque de… l’occupation, juste avant leur abolition par la loi Marthe Richard (1946).
Bloc libéral à l’assemblée : appauvrir les femmes
jusqu’à la prostitution ?
Cette proposition de loi est révélatrice d’un cynisme
absolu de la majorité de droite/extrême-droite : c’est la majorité qu’elle
représente à l’Assemblée qui soutient depuis des années les politiques de casse
sociale accentuant la précarité des femmes et leur vulnérabilité à tous les
schémas d’exploitation.
Après avoir appauvri les femmes, le bloc libéral ouvre
désormais la porte à leur marchandisation.
Face à ce recul inédit, le Parti Communiste Français,
qui se bat pour l’abolition de la prostitution, continuera de défendre les
droits des femmes et mettra toute ses forces contre ce texte.
Il continuera à lutter pour libérer la société du capitalisme et du patriarcat, pour mettre fin aux violences faites aux femmes, et réaliser l’égalité entre femmes et hommes dans toutes les sphères de la société.
Paris, le 19 octobre
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF
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