HANDICAP
Manque d’application
de la Loi de 2005 sur le handicap et les inégalités (Laurence Cohen)
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1 avril 2020
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Mme Laurence Cohen attire
l’attention de Mme la secrétaire d’État, auprès du Premier ministre,
chargée des personnes handicapées sur le manque d’application de la loi
n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances,
la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.
À l’occasion du quinzième anniversaire
de cette loi, force est de constater qu’il y a encore beaucoup de lacunes et de
difficultés d’application.
Pire, plusieurs retours en arrière ont
été opérés :
En 2014 quand le gouvernement en place a
repoussé les agendas d’accessibilité,
En 2018 quand le gouvernement actuel a
baissé le quota d’appartements accessibles ou
En décembre 2019 quand il a supprimé le
complément de ressources de 179 euros.
Le 9 février 2020, le collectif
« handicaps » a publié quarante-sept revendications, dénonçant la
lenteur et la complexité des procédures administratives et les inégalités selon
les territoires.
Parmi leurs principaux regrets :
La compensation des conséquences du
handicap qui n’est que partielle et pas systématique ;
Le manque d’accessibilité et ses
conséquences sur la vie professionnelle et sociale ; le taux d’emploi des
personnes en situation de handicap, qui n’atteint pas les objectifs légaux, et
Les discriminations qui subsistent dans
la sphère professionnelle ; ou
encore le manque d’aménagements pour
assurer une bonne scolarité.
Lors d’une table ronde au Sénat, le 13
mars 2012, alors que la secrétaire d’État chargée des personnes handicapée
était présidente de la fédération nationale des associations au service des
élèves présentant une situation de handicap, elle avait affirmé que « le
bilan [de cette loi] est parfois décevant ».
Selon elle, « les principaux écarts
entre les objectifs de la loi et ses résultats tiennent à l’existence de fortes
disparités territoriales et notamment au manque d’harmonisation des pratiques
des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et de l’éducation
nationale ».
Le rapport d’information n° 635
(2011-2012) déposé le 4 juillet 2012 déplore « une extrême diversité des
situations vécues par les familles selon les départements », notamment des
« projets personnalisés de scolarisation […]
De qualité hétérogène voire
inexistants »,
« L’existence de ruptures dans les
parcours de scolarisation »,
« L’échec de l’accompagnement en
milieu ordinaire »,
Le manque de formation et de recrutement
des AVS « recrutés sur des contrats précaires, [ce qui] ne permet pas de
répondre de manière pertinente aux besoins » ; « l’insuffisante
formation des enseignants au handicap » ; et
« Un manque de coopération entre le
médico-social et l’éducation nationale qui se caractérise par un cloisonnement
des filières préjudiciable à la qualité de la prise en charge ».
Le rapport conclut que « le bilan reste
en-deçà des espoirs initialement soulevés.
La loi de 2005 reste donc à
déployer ».
Ainsi, elle lui demande quelles mesures
elle compte prendre afin que la loi de 2005 soit effectivement appliquée, dans
l’intérêt des personnes en situation de handicap.
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