dimanche 19 avril 2020
8 réflexions sur “Retourner la stratégie du choc contre le capital,
Jean-François Bolzinger”
https://urlz.fr/cqyZ
Texte
poignant de Coline Serreau qui ne mâche pas ses mots...
Dimanche
22 mars. Coline Serreau, réalisatrice de Trois hommes et un couffin, mais aussi
de films visionnaires, écolos, humanistes et généreux comme La belle verte ou
La crise.
LE
MONDE QUI MARCHAIT SUR LA TÊTE EST EN TRAIN DE REMETTRE SES IDÉES A L’ENDROIT
par
Coline Serreau
Le
gouvernement gère l'épidémie comme il peut… mais les postures guerrières sont
souvent inefficaces en face des forces de la nature. Les virus sont des êtres
puissants, capables de modifier notre génome, traitons-les sinon avec respect,
du moins avec modestie.
Apprenons
à survivre parmi eux, à s'en protéger en faisant vivre l'espèce humaine dans
des conditions sanitaires optimales qui renforcent son immunité et lui donnent
le pouvoir d'affronter sans dommage les microbes et virus dont nous sommes de
toute façon entourés massivement, car nous vivons dans la grande soupe cosmique
où tout le monde doit avoir sa place. La guerre contre les virus sera toujours
perdue, mais l'équilibre entre nos vies et la leur peut être gagné si nous renforçons
notre système immunitaire par un mode de vie non mortifère.
Dans
cette crise, ce qui est stupéfiant c’est la rapidité avec laquelle
l'intelligence collective et populaire se manifeste.
En
quelques jours, les français ont établi des rites de remerciement massivement
suivis, un des plus beaux gestes politiques que la France ait connus et qui
prolonge les grèves contre la réforme des retraites et l'action des gilets
jaunes en criant haut et fort qui et quoi sont importants dans nos vies.
Dans
notre pays, ceux qui assurent les fonctions essentielles, celles qui font tenir
debout une société sont sous-payés, méprisés. Les aides-soignantes, les
infirmières et infirmiers, les médecins qui travaillent dans les hôpitaux
publics, le personnel des écoles, les instituteurs, les professeurs, les
chercheurs, touchent des salaires de misère tandis que des jeunes crétins
arrogants sont payés des millions d'euros par mois pour mettre un ballon dans
un filet.
Dans
notre monde le mot paysan est une insulte, mais des gens qui se nomment
"exploitants agricoles" reçoivent des centaines de milliers d'euros
pour faire mourir notre terre, nos corps et notre environnement tandis que
l'industrie chimique prospère.
Et
voilà que le petit virus remet les pendules à l'heure, voilà qu'aux fenêtres,
un peuple confiné hurle son respect, son amour, sa reconnaissance pour les
vrais soldats de notre époque, ceux qui sont prêts à donner leur vie pour
sauver la nôtre alors que depuis des décennies les gouvernements successifs se
sont acharnés à démanteler nos systèmes de santé et d'éducation, alors que les
lobbies règnent en maîtres et arrosent les politiques avec le fric de la
corruption.
Nous
manquons d'argent pour équiper nos hôpitaux, mais bon sang, prenons l'argent où
il se trouve, que les GAFA payent leurs impôts, qu'ils reversent à la société
au minimum la moitié de leurs revenus. Car après tout, comment l'ont-ils gagné
cet argent ? Ils l'ont gagné parce qu'il y a des peuples qui forment des
nations, équipées de rues, d'autoroutes, de trains, d'égouts, d'électricité,
d'eau courante, d'écoles, d'hôpitaux, de stades, et j'en passe, parce que la
collectivité a payé tout cela de ses deniers, et c’est grâce à toutes ces
infrastructures que ces entreprises peuvent faire des profits. Donc ils doivent
payer leurs impôts et rendre aux peuples ce qui leur est dû.
Il
faudra probablement aussi revoir la question de la dette qui nous ruine en
enrichissant les marchés financiers. Au cours des siècles passés les rois de
France ont très régulièrement décidé d'annuler la dette publique, de remettre
les compteurs à zéro.
Je
ne vois pas comment à la sortie de cette crise, quand les comptes en banque des
petites gens seront vides, quand les entreprises ne pourront plus payer leurs
employés qui ne pourront plus payer les loyers, l'électricité, le gaz, la
nourriture, comment le gouvernement pourra continuer à gaspiller 90% de son
budget à rembourser une dette qui ne profite qu'aux banquiers.
J'espère
que le peuple se lèvera et réclamera son dû, à savoir exigera que la richesse
de la France, produite par le peuple soit redistribuée au peuple et non pas à
la finance internationale. Et si les autres pays font aussi défaut de leur
dette envers nous, il faudra relocaliser, produire de nouveau chez nous, se
contenter de nos ressources, qui sont immenses, et détricoter une partie de la
mondialisation qui n'a fait que nous appauvrir.
Et
le peuple l'a si bien compris qu'il crie tous les soirs son respect pour ceux
qui soignent, pour la fonction soignante, celle des mères, des femmes et des
hommes qui font passer l'humain avant le fric.
Ne
nous y trompons pas, il n'y aura pas de retour en arrière après cette crise.
Parce
que malgré cette souffrance, malgré ces deuils terribles qui frappent tant de
familles, malgré ce confinement dont les plus pauvres d'entre nous payent le
plus lourd tribut, à savoir les jeunes, les personnes âgées isolées ou
confinées dans les EHPAD, les familles nombreuses, coincés qu'ils sont en
ville, souvent dans de toutes petites surfaces, malgré tout cela, le monde qui
marchait sur la tête est en train de remettre ses idées à l'endroit.
Où
sont les vraies valeurs ? Qu'est-ce qui est important dans nos vies ?
Vivre
virtuellement ? Manger des produits issus d'une terre martyrisée et qui
empoisonnent nos corps ?
Enrichir
par notre travail ceux qui se prennent des bonus faramineux en gérant les
licenciements ?
Encaisser
la violence sociale de ceux qui n'ont eu de cesse d'appauvrir le système de
soin et nous donnent maintenant des leçons de solidarité ?
Subir
une médecine uniquement occupée à soigner les symptômes sans se soucier de
prévention, qui bourre les gens de médicaments qui les tuent autant ou plus
qu'ils ne les soignent ? Une médecine aux ordres des laboratoires
pharmaceutiques ?
Alors
que la seule médecine valable, c’est celle qui s'occupe de l'environnement sain
des humains, qui proscrit tous les poisons, même s'ils rapportent gros.
Pourquoi croyez-vous que ce virus qui atteint les poumons prospère si bien ?
Parce que nos poumons sont malades de la pollution et que leur faiblesse offre
un magnifique garde-manger aux virus.
En
agriculture, plus on cultive intensivement sur des dizaines d'hectares des
plantes transformées génétiquement ou hybrides dans des terres malades, plus
les prédateurs, ou pestes, les attaquent et s'en régalent, et plus il faut les
arroser de pesticides pour qu'elles survivent, c’est un cercle vicieux qui ne
peut mener qu'à des catastrophes.
Mais
ne vous faites pas d'illusions, on traite les humains les plus humbles de la
même façon que les plantes et les animaux martyrisés.
Dans
les grandes métropoles du monde entier, plus les gens sont entassés, mal
nourris, respirent un air vicié qui affaiblit leurs poumons, plus les virus et
autres "pestes" seront à l'aise et attaqueront leur point faible :
leur système respiratoire.
Cette
épidémie, si l'on a l'intelligence d'en analyser l'origine et la manière de la
contrer par la prévention plutôt que par le seul vaccin, pourrait faire
comprendre aux politiques et surtout aux populations que seuls une alimentation
et un environnement sains permettront de se défendre efficacement et à long
terme contre les virus.
Le
confinement a aussi des conséquences mentales et sociétales importantes pour
nous tous, soudain un certain nombre de choses que nous pensions vitales se
révèlent futiles. Acheter toutes sortes d'objets, de vêtements, est impossible
et cette impossibilité devient un bonus : d'abord en achetant moins on devient
riches.
Et
comme on ne perd plus de temps en transports harassants et polluants, soudain
on comprend combien ces transports nous détruisaient, combien l'entassement
nous rendait agressifs, combien la haine et la méfiance dont on se blindait
pour se préserver un vague espace vital, nous faisait du mal.
On
prend le temps de cuisiner au lieu de se gaver de junk-food, on se parle, on
s'envoie des messages qui rivalisent de créativité et d'humour.
Le
télétravail se développe à toute vitesse, il permettra plus tard à un nombre
croissant de gens de vivre et de travailler à la campagne, les mégapoles
pourront se désengorger.
Pour
ce qui est de la culture, les peuples nous enseignent des leçons magnifiques :
la culture n'est ni un vecteur de vente, ni une usine à profits, ni la
propriété d'une élite qui affirme sa supériorité, la culture est ce qui nous
rassemble, nous console, nous permet de vivre et de partager nos émotions avec
les autres humains.
Quoi
de pire qu'un confinement pour communiquer ? Et pourtant les italiens chantent
aux balcons, on a vu des policiers offrir des sérénades à des villageois pour
les réconforter, à Paris des rues entières organisent des concerts du soir, des
lectures de poèmes, des manifestations de gratitude, c’est cela la vraie
culture, la belle, la grande culture dont le monde a besoin, juste des voix qui
chantent pour juguler la solitude.
C’est
le contraire de la culture des officines gouvernementales qui ne se sont jamais
préoccupées d'assouvir les besoins des populations, de leur offrir ce dont
elles ont réellement besoin pour vivre, mais n'ont eu de cesse de conforter les
élites, de mépriser toute manifestation culturelle qui plairait au bas peuple.
En
ce sens, l'annulation du festival de Cannes est une super bonne nouvelle.
Après
l'explosion en plein vol des Césars manipulés depuis des années par une maffia
au fonctionnement opaque et antidémocratique, après les scandales des abus
sexuels dans le cinéma, dont seulement une infime partie a été dévoilée, le
festival de Cannes va lui aussi devoir faire des révisions déchirantes et se
réinventer. Ce festival de Cannes qui déconne, ou festival des connes complices
d'un système rongé par la phallocratie, par la corruption de l'industrie du
luxe, où l'on expose complaisamment de la chair fraîche piquée sur des
échasses, pauvres femmes porte-manteaux manipulées par les marques, humiliées,
angoissées à l’idée de ne pas assez plaire aux vieillards aux bras desquels
elles sont accrochées comme des trophées, ce festival, mais venez-y en jeans
troués et en baskets les filles, car c’est votre talent, vos qualités d'artiste
qu'il faut y célébrer et non pas faire la course à qui sera la plus à poil, la
plus pute !
Si
les manifestations si généreuses, si émouvantes des peuples confinés pouvaient
avoir une influence sur le futur de la culture ce serait un beau rêve !
Pour
terminer, je voudrais adresser une parole de compassion aux nombreux malades et
à leurs proches, et leur dire que du fin fond de nos maisons ou appartements,
enfermés que nous sommes, nous ne cessons de penser à eux et de leur souhaiter
de se rétablir. Je ne suis pas croyante, les prières m'ont toujours fait rire,
mais voilà que je me prends à prier pour que tous ces gens guérissent. Cette
prière ne remplacera jamais les soins de l'hôpital, le dévouement héroïque des
soignants et une politique sanitaire digne de ce nom, mais c’est tout ce que je
peux faire, alors je le fais, en espérant que les ondes transporteront mon
message, nos messages, d'amour et d'espoir à ceux qui en ont besoin.
Coline
Serreau
jeudi 16 avril 2020
« Santé, le jour
d’après »
« Parler du jour d’après » en
matière de politique de santé ouvre sur le projet d’une autre société. Au
sortir de cette crise, rien ne sera plus comme avant, mais, si les peuples ne
s’en mêlent pas, il n’y a aucune automaticité à ce que ce soit pour le
meilleur.
Les capitalistes veillent, s’adaptent et sont loin de vouloir lâcher
leurs privilèges.
En France, il n’y a qu’à entendre les déclarations d’un
certain nombre de ministres pour en avoir confirmation !
Quant aux envolées du Président de la
République sur les « héros en blouse blanche », il est à craindre
qu’elles ne soient suivies d’aucun effet.
Les mesures d’urgence contre le
Covid-19 en sont une claire démonstration, l’argent annoncé pour répondre à la
crise sanitaire n’est rien comparé à celui débloqué pour sauver les grands
groupes.
Deux poids, deux mesures !
Pourtant, le coronavirus révèle bel et
bien l’absurdité et la dangerosité des politiques étatiques et austéritaires menées,
dans le domaine de la santé,
depuis les ordonnances Juppé. Et cette course aux
restrictions budgétaires n’a fait que s’accélérer.
En 2004, la loi Bachelot introduit la
tarification à l’activité (T2A) à l’hôpital mettant en concurrence cliniques
privées et hôpitaux publics !
En vingt ans,
100 000 lits ont été fermés et
en dix ans, ce sont 7 milliards d’euros qui ont été ponctionnés sur le dos des
hôpitaux publics.
Les gouvernements successifs se sont
éloignés de la conception de notre système de protection sociale solidaire et
universelle pour considérer la santé comme une marchandise.
L’hôpital devenait
alors une entreprise avec, à sa tête, des technocrates obnubilés par la règle à
calcul.
Toutes les alertes lancées par les personnels, certaines forces
syndicales et politiques ont été ignorées, voire moquées.
Et de budget de la
Sécurité sociale en budget de la Sécurité sociale, notre service public de
santé a été mis à genoux.
« Tous les spécialistes en
conviennent : le confinement total est le prix du manque de moyens, notamment à
l’hôpital, dû à l’incurie des gouvernements qui se sont succédé depuis trente
ans. » (1)
Les mêmes politiques ayant été
appliquées à l’échelle du monde, les conséquences de ces choix néo-libéraux
sont identiques partout.
Comment oublier que la Commission européenne ait
demandé 63 fois,
de 2011 à 2018, aux États membres de réduire leurs dépenses
publiques en matière de santé ?
Comment accepter le silence aujourd’hui de
l’UE, incapable d’apporter une réponse de solidarité, laissant chaque pays
s’enfermer à l’intérieur de ses frontières, se livrant à une concurrence
impitoyable pour obtenir le matériel indispensable à sauver des vies ?
Alors « le jour d’après »,
c’est maintenant qu’il se réfléchit.
Les propositions sont nombreuses, les
expert·e·s que sont les personnels les ont déjà soumises depuis plus d’un an au
gouvernement, via leurs syndicats, leurs collectifs.
Nous avons, nous les
parlementaires communistes, présenté une proposition de loi sur des
« Mesures d’urgence pour la santé et l’hôpital » après notre tour de
France des hôpitaux et des Ehpad.
Toutes ces propositions dessinent un autre
projet de société qui place l’humain au cœur des politiques de santé et qu’il
faut imposer maintenant !
Pour y parvenir, les décisions ne peuvent
pas être prises par un exécutif aux ordres de la finance.
Il faut que la
démocratie s’exerce à tous les niveaux en conférant des pouvoirs à celles et
ceux qui travaillent dans les hôpitaux, les maternités, les Ehpad, les centres
de santé, les cabinets de ville…
Le budget de la Sécurité sociale ne doit plus
être voté par la représentation parlementaire mais revenir, comme lors de sa
création en 1945, dans le giron des partenaires sociaux et doit reposer sur les
cotisations patronales et salariales. L’objectif doit être la prise en charge
des soins à 100 % par la Sécu.
Mais il faut, en urgence, un plan massif
d’investissements pour la santé et les hôpitaux à hauteur de 10 milliards
d’euros pour embaucher, former les équipes, augmenter les salaires et rouvrir
les lits qui ont été fermés !
Un moratoire sur les fermetures d’établissements
et de services doit être voté, comme le stipule l’une de nos propositions de
loi présentée, dès 2014, et rejetée par le Sénat.
Pour réduire les déserts
médicaux, des centres de santé doivent être ouverts sur l’ensemble du
territoire. Un véritable partenariat médecine hospitalière et médecine de ville
doit être encouragé afin de développer une politique de prévention et
d’éducation à la santé.
La crise vécue dans les Ehpad, le
mouvement des personnels, bien en amont, pour dénoncer l’indignité infligée à
bon nombre de résident·e·s au nom de la rentabilité, doivent contraindre la
société à repenser l’accompagnement des personnes en perte d’autonomie en
répondant d’abord à leurs besoins quels que soient leur situation ou leur âge.
On l’a vu, cette pandémie a révélé de grandes tensions sur les matériels de
protection mais également les médicaments. Il est regrettable que le Conseil
d’État ait rejeté les référés d’associations qui demandaient la
« réquisition des moyens de production » pour y faire face.
Il est inacceptable que la France, 6e
puissance économique mondiale, ne soit pas en capacité de produire ses propres
médicaments et que les grands groupes pharmaceutiques utilisent les pays, en
voie de développement, pour se faire un maximum de profits !
Plus généralement,
il est impératif de sécuriser à nouveau l’approvisionnement des biens
nécessaires à nos besoins vitaux par des filières publiques.
D’où notre
proposition de mettre en place un pôle public du médicament et de la recherche
au plan national et européen.
Dans l’immédiat, nous proposons de nous appuyer
sur les pharmacies centrales de l’AP-HP et du service des armées pour assurer
une production nationale, en leur donnant les moyens financiers et humains
indispensables.
Toutes ces mesures sont immédiatement
finançables, à condition d’en avoir la volonté politique : fin des exonérations
patronales et des allègements sociaux, lutte contre l’évasion fiscale, fin du
Crédit impôt recherche (CIR), rétablissement de l’ISF !
Nos sociétés viennent d’être ébranlées,
nos vies quotidiennes sont bouleversées, le monde entier est à l’arrêt, tout
autant qu’il est en ébullition. Profitons de ce moment inédit pour, dès à
présent, travailler à la société de demain, avec toutes celles et tous ceux qui
aspirent à une nouvelle humanité.
Laurence Cohen, sénatrice, membre du CN.
mardi 7 avril 2020
Crise : le passage des responsables devant le juge pénal est inéluctable
Publié le 02/04/2020 à 17:57
Régis De Castelnau
@R_DeCastelnau
Avocat à la cour et blogueur
"Face à une telle tragédie, la colère sera immense et face à des milliers de plaintes pénales venant de toute la France,
il faudra rappeler fermement au corps des magistrats, au nom de qui ils doivent rendre justice. Et ceux qui ont failli devront rendre des comptes."
Emmanuel Macron serait, nous dit le Parisien en « colère froide », excédé par ceux qui sur les plateaux de télévision critiquent sa gestion de la crise, et il considère comme « irresponsable » le fait de saisir la justice pour qu’elle identifie et condamne les fautes pénales commises par les décideurs publics dans la gestion de la catastrophe pandémique connaît notre pays.
Ayant décidément du mal avec le débat démocratique, il se fait menaçant faisant dire à un de ces « chevaux légers » la chose suivante : « Quand cette crise sera passée, on aura tous à rendre des comptes. Tous sans exception. La majorité bien évidemment et c’est normal.
Mais aussi tous ceux qui ont joué, à certains moments, à un jeu dangereux pour déstabiliser le pays dans une période où l’unité prévalait ».
Bigre, va-t-il demander au Parlement de voter un nouvel article du code pénal réprimant « l’intelligence avec l’ennemi Coronavirus » ? Inquiétantes rodomontades.
LA "GUERRE" POUR CACHER LES FAILLITES
Certes pour l’instant, il s’agit d’affronter dans les moins mauvaises conditions le défi de la catastrophe sanitaire. Incontestablement le peuple français a trouvé des ressources en son sein pour que ceux qui sont indispensables soient malgré les risques à leur poste.
« Nous sommes en guerre » nous a martelé celui qui se prend pour Clemenceau et joue les présidents thaumaturges. On lui répondra qu’à la guerre, on juge les généraux incompétents et parfois on les fusille.
Et cela, présidents ministre fonctionnaires le savent bien, et manifestement appréhendent l’heure des comptes. Ils savent l’état déplorable du système hospitalier français dont ils sont les principaux responsables, le scandale des masques, des tests, la pénurie de matériel, les mensonges, le criminel premier tour des municipales, les invites Macroniennes à aller au théâtre etc. etc, n’en jetez plus !
Malgré cela, Emmanuel Macron joue « les pères de la nation » et délègue Édouard Philippe au colmatage, qui ose proclamer : « Je ne laisserai personne dire qu’il y a eu du retard sur la prise de décision s’agissant du confinement ».
Eh bien Monsieur le Premier ministre, dans un pays démocratique, même en guerre si on doit faire son devoir, on peut aussi critiquer la façon dont nos gouvernants font le leur. Or nous constatons qu’il y a eu du retard en tout et que la gestion a été marquée par le dogmatisme, l’amateurisme, l’imprévision, le mensonge et l’absence de transparence. Pour essayer d’éviter les responsabilités vous inventez la fable grossière « de la crise imprévisible » due au mensonge chinois sur leur nombre de morts. Quiconque a suivi d’un peu près la crise déclenchée en Chine savait ce qui nous attendait. Beaucoup d’experts le disaient, et l’OMS avait tôt lancé l’alerte.
Depuis les précédentes épidémies de Coronavirus, tous les dirigeants auraient dû savoir et prévoir ce qui nous attendait. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs en 2010, la France possédait un stock de masques pléthorique.
Jérôme Salomon, l’actuel directeur général de la santé avait remis, un rapport à Macron candidat en 2017 dans lequel il indiquait que la France n’était pas prête pour encaisser une pandémie.
Cela n’a pas empêché celui-ci, accompagné du même Salomon, de poursuivre la mise en œuvre de la destruction du système de santé français, en réprimant férocement ceux qui s’y opposaient. Imprévisible la crise ?
Alors que raconte Agnès Buzyn dans ses aveux ? Quand elle dit qu’elle savait tout à partir du 10 janvier, qu’elle a prévenu le président, le Premier ministre et le directeur de la santé ? Pendant qu’elle mentait aux Français en leur disant qu’ils n’avaient pas à s’inquiéter ?
Alors face à la colère qui monte, et à l’exigence populaire de la reddition des comptes, devant le juge pénal si nécessaire, on allume les contre-feux et on menace.
UN LOT D'INFRACTIONS CONSIDÉRABLE
On retiendra de cette triste opération de communication, la lettre signée de six anciens ministres de la santé qui nous disent que le gouvernement a été formidable ! Probablement une façon pour eux aussi de tenter de se dédouaner, car l’affaiblissement méthodique de notre système de santé que nous payons si cher, ils en ont été les exécutants dociles depuis 30 ans. Ils seraient bien avisés de tous raser les murs. Pour ma part je retiens cette consternante tribune signée par deux avocats dans les colonnes de l’Obs où l’on met sans état d’âme ignorance et mauvaise foi au service d’une triste cause. En disant vouloir éviter à la justice de tomber dans le piège qui lui est tendu : juger l’action politique au prétexte d’un procès pénal. Comme si c’était le problème !
La gestion de la crise par le gouvernement et par l’État depuis le début du mois de janvier a été, chacun le sait bien aujourd’hui,
calamiteuse. Les aveux pleurnichards d’Agnès Buzyn n’en sont finalement qu’une confirmation. Le comportement de nos dirigeants a été marqué par l’impréparation, la désinvolture, le cynisme, et beaucoup de leurs actes relèvent de l’application du code pénal. Homicides par négligences, mise en danger délibéré de la vie d’autrui, non-assistance à personne en danger, détournement de biens (disparition des stocks de masques et de chloroquine) nous avons affaire à un véritable florilège. Mais il faut bien comprendre que ce sont toutes les chaînes de commandement de l’État qui sont impliquées. Il n’y a pas que les ministres, Jérôme Salomon par exemple est un haut fonctionnaire, il relève quant à lui des tribunaux ordinaires.
On ne va pas ici faire la liste de toutes les infractions que l’on pourrait relever dans la gestion de la crise, simplement donner quelques exemples qui démontrent l’inanité des arguments avancés pour prétendre qu’il n’y en a pas.
Les deux auteurs de la tribune de l’Obs n’hésitent pas nous dire : « Mise en danger de la vie d’autrui ? Elle suppose, selon l’article 223-1 du Code pénal, que le coupable ait violé, de façon « manifestement délibérée », une « obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement ». Quelle obligation « particulière », qu’elle soit légale ou réglementaire, les membres du gouvernement ont-ils délibérément violée ? Aucune : « il n’y a donc pas eu mise en danger de la vie d’autrui. » Pardon ?
Le confinement est une réglementation particulière de sécurité prévue par décret. Il a pour but d’éviter la propagation du virus, et l’extension de la maladie et de la mort aux autres citoyens. Le violer, refuser de l’exécuter constitue bien évidemment cette « mise en danger délibéré » prévu au code pénal. Le Canard enchaîné nous apprend que Monsieur Nuñez aurait refusé de demander aux forces de l’ordre sous son autorité de le faire respecter dans certaines banlieues, ce refus d’accomplir sa mission a exposé les habitants à des risques de maladies et de mort, tout simplement. Si cette défaillance est réelle, Monsieur Nuñez devra être jugé et en répondre.
CALAMITÉS
Et puis il y a bien sûr les homicides et blessures involontaires (article 221–6 et 121–3 du Code pénal), ou pour pouvoir être poursuivi et condamné il faut avoir « violé de façon manifestement délibérée une obligation particulière de prudence ou de sécurité » (comme en matière de mise en danger) ou encore « commis une faute caractérisée qui exposait autrui à un risque d’une particulière gravité ». Et nos deux auteurs d’affirmer tranquillement qu’il n’y a eu aucune faute. Pardon ?
Tous les contaminés décédés du fait de la carence semble-t-il volontaire de Monsieur Nunez sont morts par hasard ?
L’organisation calamiteuse du premier tour des élections municipales qui va entraîner des centaines de victimes, ne serait pas une faute caractérisée ?
Alors même que comme l’a avoué Agnès Buzyn elle avait prévenu le présent de la république et le Premier ministre du danger dès le mois de janvier ? Et que dire des saillies lamentables, de Sibeth Ndiaye voix du gouvernement et par conséquent d’Édouard Philippe venant marteler mensongèrement et probablement délibérément sur les ondes « que les masques ne servaient à rien » exposant au risque ceux qui prenaient cela pour argent comptant.
Tant de méconnaissance de la matière sidère. Sans trop insister sur un argument d’autorité, l’auteur de cette tribune rappelle qu’il a écrit plusieurs livres sur le sujet de la responsabilité pénale des décideurs publics, enseigné la matière à l’université Paris II, et traité dans son cabinet plus d’une centaine de dossiers d’agents publics mis en cause sur la base de ces infractions. Il prétend par expérience savoir de quoi il parle.
Et il y a aussi les infractions qui relèvent du fameux chapitre « des atteintes à la probité » du Code pénal qui ne concerne que les agents publics. Juste un exemple, il faudra nous dire ce que sont devenus les stocks de masques et de chloroquine. Il semble bien que ce qui constituaient des biens publics ont été détournés ce que réprime l’article 432–15 du code, sans oublier le 432–16 qui lui punit les fonctionnaires dont la négligence a permis de détournements.
N’en jetons plus…
Ministres et hauts fonctionnaires sont des agents publics. Ils devront en répondre comme dans le précédent parfaitement connu du « sang contaminé ».
Et ceux qui ont failli devront rendre des comptes
Ce que l’on va préciser maintenant et que cette reddition des comptes devant le juge pénal est inéluctable et elle aura lieu.
L’article 2 du code de procédure pénale précise qui a intérêt pour agir et se constituer partie civile : « L’action civile en réparation du dommage causé par un crime, un délit ou une contravention appartient à tous ceux qui ont personnellement souffert du dommage directement causé par l’infraction. »
C’est-à-dire, que les familles et les ayants droits des personnes décédées, ceux qui garderont des séquelles physiques de la pandémie, mais aussi les victimes économiques pourront déposer le moment venu des plaintes « simples » entre les mains du procureur de la république de tous les tribunaux judiciaires français. Il existe déjà des plates-formes numériques qui fournissent les modèles qui rassemblent les plaignants. On peut légitimement craindre que les parquets qui ont été si actifs dans la répression du mouvement social des gilets jaunes, si zélés dans le refus de poursuivre les violences policières et les infractions commises par membres de l’entourage du président, poursuivent dans la même voie de soutien sans barguigner de l’État Macron.
Qu’à cela ne tienne, si ces parquets restent sans réagir pendant trois mois ou classent sans suite, les plaignants récupéreront leur pouvoir d’initiative et pourront déposer des plaintes avec constitution de partie civile.
La nomination de juges d’instruction (juges du siège théoriquement indépendants et impartiaux) sera obligatoire. Les instructions pourront se dérouler dans un cadre contradictoire et dans le respect des règles du code de procédure pénale. Il n’est pas temps de dire si tous les gens dont nous parlons serons condamnés, mais en tout cas ils seront jugés.
Face à une telle tragédie, la colère sera immense et face à des milliers de plaintes pénales venant de toute la France, il faudra rappeler fermement au corps des magistrats, au nom de qui ils doivent rendre justice. Et ceux qui ont failli devront rendre des comptes.
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