SÉCURITÉ
Incivilités, injures,
attaques physiques, menaces… : Les maires touchés par l’insécurité
·
3 octobre 2019
La commission des lois du Sénat avait envoyé un questionnaire aux 36.000
maires de France, après la mort du maire de Signes, pour évaluer l’insécurité
qui pèse sur ces élus. Cet évènement tragique a mis en pleine
lumière les violences auxquelles les élus locaux, et en particulier les
maires, sont confrontés dans l’exercice de leur mandat. Cependant, jusqu’à
présent, personne n’avait pris la mesure de cette situation.
Les principaux chiffres de la consultation :
- 3 812
élus participants (maires,
adjoints, conseillers municipaux ayant reçu délégation) ;
- 98
départements représentés
ainsi que la Nouvelle-Calédonie ;
- 92 %
des élus ayant
répondu ont été victimes d’incivilités,
d’injures, de menaces (et même des menaces de mort à l’encontre de 152
d’entre eux) ou d’agressions physiques ;
- 14 % des élus ayant
répondu ont subi des attaques physiques (coups,
gifles, attaques au couteau…), pour un total de
543 agressions ;
- Près
de 45 % d’entre eux ont été victimes d’agissements malveillants alors
qu’ils exerçaient leurs pouvoirs de police ;
- 19 %
des élus ayant répondu ont fait l’objet d’attaques sur les réseaux
sociaux ;
- 16,4
% des élus ayant répondu déclarent que leur famille et leurs proches ont également
été victimes de comportements malveillants ;
- 59
% estiment que les agissements
malveillants sont devenus plus fréquents depuis
les dernières élections municipales de 2014 ;
- Seuls
37 % ont saisi la justice à la suite d’une attaque physique ou verbale ;
- Seules
21 % des plaintes déposées ont abouti à la condamnation pénale des fautifs ;
- Plus de
80 % des élus ayant répondu estiment ne pas avoir reçu d’assistance
de l’Etat et déplorent l’insuffisance de leurs moyens de contrainte.
- De
manière encore plus préoccupante, seules 21 % des plaintes
déposées ont abouti à la condamnation pénale des fautifs,
certains élus locaux faisant part de leur perte de confiance envers la
justice.
Les sénateurs formulent 12 propositions pour renforcer
leur autorité et leur pouvoir de police.
- Élargir
à l’ensemble des élus communaux le périmètre de l’assurance obligatoire
de protection juridique.
- Attribuer
systématiquement la protection juridique aux maires victimes d’agression.
- Diffuser
à l’ensemble des parquets des orientations fermes de politique pénale en
cas d’agressions d’élus locaux.
- Adresser
aux préfectures des consignes claires pour permettre un dispositif
d’accompagnement systématique des maires agressés.
- Accompagner
les maires dans l’exercice de leurs pouvoirs de police, notamment par le
biais d’une meilleure formation.
- Renforcer
et sécuriser la possibilité ouverte aux maires de prononcer des
amendes administratives.
- Élargir
la possibilité pour les agents de police municipale de dresser des
amendes forfaitaires (ou timbres-amendes).
- Augmenter
le montant maximal de l’amende encourue en cas d’infraction à un arrêté de
police.
- Renforcer
l’information des maires sur les suites judiciaires données aux infractions constatées
sur le territoire de la commune.
- Assouplir
les conditions de mutualisation des polices municipales entre
intercommunalités.
- Négocier
des conventions de coordination plus précises au bénéfice d’une
meilleure complémentarité entre les forces de sécurité
étatique et les services de police municipale.
- Favoriser le déploiement de systèmes de
vidéoprotection et de caméras mobiles dans les communes.
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