POLITIQUE
Ian Brossat :
« On va assister dans les semaines qui viennent à un regain de colère
sociale »
- 5 novembre 2019
Ian Brossat, maire adjoint à Paris en
charge du logement, était l’invité hier du « petit déjeuner
politique » sur Sud Radio.
On assiste depuis quelques semaines à
une escalade des violences urbaines : Béziers, Chanteloup-les-Vignes, et
d’autres quartiers touchés ces derniers jours en région parisienne.
« Ces violences sont
inacceptables, estime Ian Brossat. Elles se produisent dans des quartiers populaires, et ce sont les
habitants de ces quartiers qui en souffrent le plus.
Ça pose la question de la place de
l’État et de la police nationale dans ces quartiers : on a besoin de remettre
l’État dans un certain nombre de quartiers, où il a reculé au cours de ces
dernières années. On a besoin de moyens, de policiers, pour lutter contre la
délinquance et démanteler ces trafics qui pourrissent la vie des habitants des
quartiers populaires.
Des policiers formés, en nombre et
soutenus par leur hiérarchie. Quand on habite un quartier populaire, on a le
droit à la sécurité au même titre que n’importe quel Français et aujourd’hui,
ça n’est pas le cas.
Ian Brossat est opposé à la réforme des
retraites et soutient l’appel à la grève illimitée. « Je soutiens la
mobilisation des cheminots, confirme-t-il. Je suis persuadé qu’elle
sera au final très large, car cette réforme des retraites n’inquiète pas que
les cheminots. C’est une grève interprofessionnelle, car il y a une inquiétude
très forte sur ce que sera cette réforme.
On nous dit que ce sera une réforme des
retraites par points : en Suède, ça s’est traduit par une baisse des pensions
de retraite pour 92% des femmes. Cette réforme risque donc de se traduire par
une baisse des pensions.
A la question, le gouvernement doit-il retirer son projet de réforme
?
« Oui
! répond Ian Brossat, « il y a une hypocrisie totale du gouvernement
qui dit d’un côté que tout est ouvert et en réalité, tout est bordé. Il faut
introduire de nouveaux paramètres : on vit plus longtemps, on sera à la
retraite plus longtemps. C’est un défi majeur pour notre société. Nous devons
nous poser cette question : ne faut-il pas dépenser globalement plus d’argent
pour nos retraites, et où faut-il aller le chercher ? Par exemple du côté des
revenus financiers des entreprises .
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