vendredi 21 février 2025

 

A l’Elysée ce matin pour porter la voix d’une paix juste et durable en Ukraine

 

Publié le 20 février 2025

A l’invitation du président de la République, je me suis rendu ce matin à l’Elysée pour participer, comme l’ensemble des chef•fes de parti, à une rencontre en présence du Chef d’État-Major des Armées et un responsable des services du renseignement militaire, sur les évolutions de la situation en Ukraine.

Après la présentation par les deux militaires des menaces graves et multiformes que ferait porter la Russie sur le continent européen en général et la France en particulier et qui justifieraient selon eux, d’une part un réarmement massif de la France et de l’Europe et d’autre part, le renforcement de la présence militaire française aux frontières terrestres, aériennes et maritimes avec la Russie, le président de la République a précisé sa vision de la situation en insistant sur plusieurs points :

• Son opposition à un cessez-le-feu sans l’accord de l’Ukraine qui signerait la défaite de celle-ci.

• Le risque majeur, selon lui, qu’aurait l’organisation d’élections en Ukraine qui verraient « une victoire inacceptable de pro-russes ».

• Sa volonté de dialoguer avec Donald Trump mais de ne pas s’engager dans un dialogue avec Vladimir Poutine.

• Son souhait de soutenir la demande de l’Ukraine d’intégrer l’OTAN.

• Ses démarches en cours auprès des différents pays européens sur la base de cette ligne stratégique.

• La question des sacrifices à accepter pour s’inscrire dans une économie de guerre et pour investir dans la souveraineté européenne en matière de défense.

Face à ces interventions dignes de la Guerre froide et alors que pas une seule fois n’ont été évoquées les menaces économiques, industrielles ou militaires que fait peser sur les états européens le président des Etats-Unis d’Amérique, j’ai rappelé au président de la République que le président russe n’avait malheureusement pas le monopole des ingérences politiques en Europe et que les déclarations récentes et répétées de responsables américains de premier plan en faveur de l’extrême droite constituaient un risque bien réel pour nos démocraties.

J’ai également rappelé que la sécurité des peuples européens « de l’Atlantique à l’Oural » ne pourrait passer que par un mécanisme de sécurité collective, tel que celui imaginé en 1975 lors de la signature de l’acte final de la conférence d’Helsinki, et implique nécessairement que le dialogue se construise avec l’ensemble des parties prenantes du conflit dont le président de la Fédération de Russie et le président ukrainien.

La guerre se déroulant sur le sol européen, il revient à l’Europe et singulièrement à la France, seule puissance nucléaire de l’UE, de proposer les conditions d’une paix juste et durable sur le continent, comprenant :

·         le départ des troupes russes d’Ukraine,

·         la garantie de la neutralité de celle-ci,

·         l’arrêt progressif des sanctions contre la Russie et le déploiement d’une force de maintien de la paix sous l’égide des seules Nations unies.

La sécurité du peuple ukrainien passe par ce cadre auquel il faut enfin s'atteler à nouveau : la sécurité collective paneuropéenne.

Alors que la perspective d’un envoi de troupes européennes sert d’une part l'objectif de Donald Trump qui consiste à transférer le poids de la guerre à l'Europe et à affaiblir durablement le continent et, d’autre part, celui de Vladimir Poutine qui espère obtenir des gains décisifs dans cette guerre d’agression qu’il mène depuis trois ans, j’ai appelé le président de la République française à tout faire pour construire une véritable autonomie stratégique de l’Europe au service de la Paix.

Une véritable autonomie stratégique de l’Europe, c'est une politique indépendante de paix et de sécurité collective, une politique permettant une nouvelle industrialisation sur le continent et la garantie d’une souveraineté technologique de l’Europe et de la France, en matière de défense.

Alors que le président de la République enferme la France dans le front du refus d’une perspective diplomatique et politique à la guerre en Ukraine au risque d’accélérer une victoire russe sur le terrain et maintient la vassalisation de la diplomatie française à la diplomatie américaine et à son bras armé que constitue l’OTAN, j’ai réaffirmé la singularité de la voix de la France sur la scène internationale et le besoin de porter une diplomatie indépendante résolument en faveur de la Paix.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

 

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