NOUS NE SIGERONS AUCUN CHEQUE EN BLANC !
Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF, André
Chassaigne, président du groupe GDR à l’Assemblée nationale et Cécile
Cukierman, présidente du groupe CRCE-K au Sénat, accompagnés d’Emmanuel Maurel
et de Nicolas Sansu, députés GDR, membres de la commission des Finances, ont
été reçus ce mercredi au ministère de l’économie par Eric Lombard, en présence
de la ministre chargée des comptes publics Amélie de Montchalin.
A l’occasion de cet entretien d’une heure trente, la
délégation a interrogé le ministre de l’Economie sur la volonté réelle du
gouvernement de modifier substantiellement le budget présenté initialement par
Michel Barnier.
Elle a également exigé une clarification de la méthode
retenue par le gouvernement afin de s’assurer que soient créées les conditions
d’un débat parlementaire respectueux et utile au pays.
A ce titre, la simple reprise des débats au Sénat, à partir
du budget élaboré par le précédent gouvernement, s’apparenterait à un
contournement du message démocratique délivré par la censure et le rejet par
l’Assemblée nationale de la première partie du PLF.
La délégation a ainsi porté l’exigence de dépôt d’une
nouvelle loi permettant d’augmenter les recettes du budget en taxant le capital
et les plus hauts revenus sans augmenter les impôts des Français.
Elle a également exigé le respect du processus classique
d’examen du budget, en commençant par son examen en Commission des finances de
l’Assemblée nationale.
Lors de la rencontre, les parlementaires des deux groupes
ont ainsi rappelé leurs propositions pour un budget socialement juste, qui
préserve les plus fragiles et assure la justice sociale.
Ils ont réaffirmé également leur attachement indéfectible à
l’abrogation de la réforme injuste des retraites.
Une expression claire en ce sens du Premier ministre lors de
sa déclaration de politique générale serait un signe important en direction des
salariés et des forces de gauche et écologistes.
La délégation a ensuite souligné la nécessaire indexation
des salaires et des pensions sur l’inflation, le besoin d’un plan pour
l’industrie pour mettre fin à l’hémorragie industrielle en cours dans notre
pays, la nécessité de moyens à la hauteur pour les services publics, pour les
territoires dits d’Outre-mer, pour les collectivités et des mesures fortes
permettant une baisse réelle et rapide du prix de l’énergie.
Répondre aux défis de notre pays et aux difficultés de nos
concitoyens, ne peut se faire par la simple réduction drastique de la dépense
publique qui casse les services publics si indispensables pour répondre aux
besoins des populations dans nos territoires ruraux, urbains et ultra marins.
Des nouvelles recettes sont indispensables alors que les
besoins de nos populations ne cessent d’augmenter.
Parmi les propositions qui ont été défendues par les
parlementaires, figurent ainsi :
- la réforme du barème de l’impôt sur le revenu en diminuant
les prélèvements sur les plus pauvres et les classes moyennes et en faisant
contribuer les plus riches par le rétablissement de l’ISF
- la restitution de la pleine portée de l’Exit Tax pour une
réelle efficacité de la lutte contre l’évasion fiscale
- Un impôt sur les sociétés avec un taux plus progressif
pour assurer une taxation plus équitable entre petites et grandes entreprises.
Réconcilier notre pays, réparer les fractures imposent de
redonner les moyens aux services publics de sécurité, de santé, d’éducation ;
cela impose également de répondre aux enjeux de logements, de mobilité et de
réindustrialisation.
Les collectivités territoriales doivent être préservées et
confortées dans leurs moyens.
Il est inacceptable de les rendre responsables du déficit
alors qu’elles contribuent dans tous les territoires de la République à faire
vivre l’égalité et participent, par l’investissement public, à la création de
la richesse nationale.
Malgré la volonté de compromis affichée par le ministre de
l’Economie et l’ouverture d’un dialogue franc et honnête, aucun chèque en blanc
ne sera signé et les deux groupes parlementaires proposeront dans les jours à
venir plusieurs initiatives pour porter collectivement l’exigence d’un budget
refondé, utile à notre pays.
Conformément au mandat de nos électrices et électeurs nous
continuerons de porter, partout où nous le pourrons, des solutions concrètes
aux priorités et aux difficultés de nos concitoyens.
Publié le 08 janvier 2025