Deuxième assemblée des femmes
150 femmes communistes en responsabilité étaient réunies ce 1er décembre au siège du PCF pour la deuxième édition de l’Assemblée des femmes.
L’assemblée des femmes est un rendez-vous féministe incontournable du PCF. Ce temps d’échange est pour les cadres féminins de notre organisation un moyen inédit de se rencontrer et de réfléchir aux enjeux spécifiques des droits des femmes et de la féminisation du Parti. Nous avons rappelé que notre projet communiste est nécessairement un projet féministe qui s’inscrit en rupture totale avec le libéralisme, l’extrême-droite et le patriarcat. La matinée a été consacrée aux enjeux programmatiques qui trouvent leur fil rouge dans la défense et le développement du service public à égalité sur l’ensemble du territoire. Le défaut de services publics met à mal les droits des femmes, dans tous les domaines : santé, éducation, travail, mobilité, sécurité.
Le consentement
Nous avons échangé avec Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe sur le viol sur les débats en cours à l’Assemblée Nationale et dans le mouvement féministe sur la définition juridique du viol et la potentielle entrée du consentement dans celle-ci, en plein procès historique de Mazan. Nous avons pu argumenter notre opposition à ce projet face au danger qu’il représente pour les victimes : confusion entre sexualité et violences sexuelles et attention portée sur l’attitude de la victime et non plus sur la stratégie de l’agresseur. Le viol n’est jamais une erreur de jugement mais bien le fruit d’une volonté de dominer. On sait dans quelles circonstances un consentement peut être obtenu et comment la culpabilité pèse à tort sur la victime. Le problème aujourd’hui face aux violences sexistes et sexuelles ne réside pas dans la définition juridique du viol : plus de 90% des plaintes sont classées sans suite. La priorité est de combattre la culture du viol par l’éducation à la vie sexuelle et affective, la lutte contre l’industrie pornographique et le système prostitutionnel. Nous exigeons par exemple une loi-cadre intégrale pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles assortie des 2,6 milliards d’euros nécessaires estimés par la Fondation des femmes, des brigades et des juridictions spécialisées sur l’ensemble du territoire, une liste d’actes d’enquête redéfinies afin de justifier le classement sans suite.
Lancement d’une campagne sur les familles monoparentales
Nous avons lancé une grande campagne nationale sur les familles monoparentales en présence de Sarah Margairaz de la Collective des mères isolées.
Assumées à plus de 80% par des femmes, ces familles subissent précarité, culpabilité, invisibilisation et isolement. Nous avons établi 10 mesures d’urgence pour mettre fin aux injustices subies par ces familles. Le service public de la petite enfance, le soutien à la parentalité, des mesures économiques, une réforme fiscale et un statut dédié à ces familles sont les clés principales de nos propositions.
Prochaine étape
L’assemblée des femmes permet de se rencontrer, de consolider notre ligne politique sur de grands enjeux liés aux droits des femmes, de nourrir une émulation collective féministe qui permettra ainsi à notre parti d’être pleinement l'outil dont les femmes de ce pays ont besoin et de favoriser la montée en responsabilité des femmes au sein de notre Parti. Fabien Roussel a appelé à organiser des collectifs de femmes communistes pour aller à la rencontre des salariés en lutte, à l’image de la lutte des sardinières en Bretagne. Nous lançons pour cela l'opération "Lucie Colliard" à l'image de cette militante communiste ayant été déterminante dans le soutien politique à l'organisation de la lutte des sardinières. Il a également appelé à constituer des assemblées des femmes annuelles dans chacune des fédérations et a annoncé que l’édition nationale 2025 serait consacrée à notre projet féministe aux municipales 2026.
Shirley Wirden
Article publié dans CommunisteS, numéro 1021 du 4 décembre 2024.
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