mercredi 30 septembre 2020

 

Le 5 octobre 1940. Il y a 80 ans le Camp d'internement des militants communistes ouvrait à Aincourt

 

 

Samedi 3 octobre prochain à 15h00 aura lieu la cérémonie commémorative du 80° anniversaire du camp d'Aincourt               (Val d'Oise) aux environs de Mantes-la-Jolie.

(Samedi 3 octobre 2020 à 15 H à l’entrée du Groupement Hospitalier Intercommunal du Vexin dans le parc de la Bucaille, à Aincourt (Val-d’Oise), se tiendra la cérémonie commémorative du 80ème anniversaire de l’ouverture du camp d’internement d’Aincourt.

Le dépôt de gerbes sera suivi de :

- L’allocution d’Emmanuel Couesnon Maire d’Aincourt Membre du Conseil d’Administration de « Mémoire d’Aincourt »

- L’allocution de Solveig Hennebert Membre du Conseil d’Administration de « Mémoire Vive des convois des 45 000 et des 31 000 »

- « Histoires du camp oublié » Une évocation théâtrale de la Résistance présentée par le Théâtre des Oiseaux. Conception et mise en espace : Bernard Martin Fargier.)

C'est la preuve indéniable que, contrairement à ce qu'essaient de faire croire les falsificateurs d'histoire, les communistes n'ont pas attendu l'entrée en guerre de l'URSS pour s'engager dans La Résistance.

Retour sur quelques pans de notre histoire.

A peine au pouvoir comme chef de l’Etat français, Pétain s’attaque à ceux qui, à ses yeux font partie de «l’Anti-France» (les Juifs, les communistes, les étrangers, les Francs Maçons). 

Il promulgue une loi sur la dénaturalisation des Juifs (22 juillet 1940). Puis il prépare le premier statut des Juifs, qui exclut ceux-ci de la fonction publique et des fonctions commerciales et industrielles (3 octobre 1940).

Parallèlement, il s’attache à la « lutte contre le communisme » et n’a de cesse, au fil de nombreuses conférences avec les autorités d’occupation, de convaincre celles-ci de ne pas s’opposer à la remise en vigueur du décret du 18 novembre 1939 sur l’éloignement des suspects et indésirables.

Dès septembre 1940, le ministre de l’intérieur de Vichy, Marcel Peyrouton s’alarme en effet de la recrudescence de la propagande communiste «qui continue à se développer dans la région parisienne.

A Boulogne-Billancourt, aux Usines Renault, la recrudescence de cette propagande est très nette.

Un tract intitulé «Peuple de France» imprimé au nom du Comité central du Parti communiste français, signé par Maurice Thorez et Jacques Duclos, a été diffusé en un grand nombre d’exemplaires dans les milieux ouvriers.

Ce tract essaie de démontrer que tous les gouvernements passés, y compris le gouvernement actuel, sont responsables des malheurs de la France : « Seuls, les communistes ont lutté contre la guerre, le Parti communiste français, parti du peuple, est au service du peuple et d’une France qui veut vivre libre et indépendante».

À Boulogne-Billancourt, le Comité populaire des Usines Renault s’est doublé d’un Comité des Usines de Boulogne, sous le prétexte de revendications diverses (salaires, congés payés, indemnités de toutes sortes). 

Le but de ce comité est de grouper le plus d’ouvriers possible, sous l’égide du Parti communiste.

Chaque nuit, de nombreux papillons sont apposés sur les murs de l’usine Renault. Des tracts sont distribués aux chômeurs par le Comité populaire des chômeurs de Boulogne-Billancourt, qui exposent quelles sont leurs revendications.

Des numéros spéciaux de l’«Humanité» clandestine se passent sous le manteau. Ces tracts, papillons, pamphlets et journaux attaquent avec violence le Gouvernement».

La décision est prise d’interner les militants communistes connus et jugés particulièrement actifs.

Des bâtiments du sanatorium d’Aincourt sont réquisitionnés à cet effet. 
 

Aincourt devient ainsi le premier «Camp d'Internement Administratif de la Zone Nord», puis «Centre de séjour surveillé».

«Le camp d’Aincourt héberge tous les indésirables désignés par les préfets des départements de 
la Seine et de la Seine-et-Oise, en dehors de toute enquête et de tout jugement, au seul motif qu’ils pouvaient être dangereux pour la défense nationale ». 

Le Parti Communiste, qui est très implanté dans la région parisienne, inquiète les autorités qui craignent toujours une attaque du camp.

Cette situation motivera - aussi - la fermeture d’Aincourt et l’ouverture du centre de séjour surveillé de Voves.

Ce dernier offre des infrastructures déjà existantes pour interner des civils et sa situation géographique évite un éloignement trop important de la région parisienne tout en évitant une présence trop importante de militants communistes ".

Au début de 1942, Vichy décide de fermer le camp des hommes, « afin que la Résistance ne soit pas tentée de libérer «ce brûlot communiste» aux portes de Paris »

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