Smic
"le gouvernement est enfermé
dans sa logique dévastatrice
de baisse du coût du travail"
Le gouvernement a osé le faire. Il n'y
aura pas de coup de pouce pour les Smicards cet hiver, jugeant la hausse légale
du SMIC de 1,1 % suffisante puisque 2 fois supérieure à l'inflation.
Cette "hausse" se traduira par
une augmentation réelle du Smic horaire brut de 0,1 euro. Soit pour un smicard
à plein temps, une augmentation de son salaire brut de 15 euros par mois.
Heureux smicards qui pourront donc profiter pleinement d'un salaire net mensuel
de 1113 euros.
C'est d'autant plus scandaleux que les
arguments avancés par le gouvernement reprennent directement le refrain
patronal. D'un côté, la conjoncture ne serait pas favorable, la croissance
serait trop faible -cette même croissance qui était pourtant, il y a 10 jours,
favorable à la baisse du chômage- De l'autre, les smicards français seraient
des privilégiés face à leurs concurrents occidentaux. Deux arguties qui ne
tiennent pas la route. Les smicards français ne sont pas privilégiés par
rapport à leur homologue européens : Irlande, Belgique, Pays-Bas font mieux que
la France.
En réalité, le gouvernement est enfermé
dans sa logique dévastatrice de baisse du coût du travail et de défense des
profits des entreprises qu'il confond avec leur compétitivité.
Il fait semblant d'oublier que les entreprises sont exonérées de cotisations sociales patronales pour les salaires versés au SMIC et de manière dégressive jusque 1,6 SMIC.
Il fait semblant d'oublier que les entreprises sont exonérées de cotisations sociales patronales pour les salaires versés au SMIC et de manière dégressive jusque 1,6 SMIC.
Il refuse obstinément de comprendre que
cette recherche frénétique de la baisse du coût du travail est une cause
essentielle de la crise dans laquelle le pays est plongé. Qu'elle participe
pleinement à l'écrasement des salaires et à l'explosion du chômage et des
travailleurs pauvres, comme au gonflement de ses déficits publics et sociaux.
Pire, il nie que ce n'est pas le coût du travail qui plombe les entreprises françaises mais le coût du capital, qui ponctionne sur la richesse produite par le travail.
Pire, il nie que ce n'est pas le coût du travail qui plombe les entreprises françaises mais le coût du capital, qui ponctionne sur la richesse produite par le travail.
Ce n'est donc pas en mettant sous
pression les Smicars que le gouvernement travaillera à une sortie de crise par
le haut. Au contraire, sans attendre un hypothétique retour de la croissance
tiré par d'autres, il doit œuvrer concrètement au développement des salaires et
de l'emploi dans les entreprises, et de leur sécurisation réelle, en soulageant
les entreprises des prélèvements du capital qui développent emplois et salaires
et en pénalisant celles qui choisissent la rentabilité financière immédiate
contre l'emploi et les salaires. Certes, cela suppose de mener des combats en
France et en Europe pour une transformation en profondeur de l'Union
européenne, de la BCE et de l'Euro. Et non de s'aligner sur les décisions de
Bruxelles et de Francfort, et de Merkel.
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