La déclaration de guerre sociale de François Bayrou
Le Premier
ministre aura pris soin d’attendre la fin de la session extraordinaire du
Parlement pour annoncer les mauvaises nouvelles :
·
baisse des remboursements de médicaments,
·
suppression de deux jours fériés,
·
non-indexation des prestations sociales sur
l’inflation,
·
gel du barème de l’impôt sur le revenu,
·
année blanche, etc.
La guerre sociale est déclarée en plein cœur de l’été, pour mieux préparer
les esprits à l’automne, lors de la discussion du budget.
Car, en parfaite cohérence avec la politique d’E. Macron depuis huit ans, les riches, les détenteurs des plus hauts patrimoines et les actionnaires sont dispensés de toute réelle contribution à la réduction de la dette.
La session s’est achevée comme elle risque fort de recommencer : dans un délitement de l’exécutif qui ne doit rien aux températures estivales.
Le gouvernement a semblé pressé de mettre en débat des textes qui, au mieux, ne seront définitivement adoptés qu’à la rentrée.
C’est le cas du projet de réforme de l’audiovisuel public, imposé au Sénat
par la procédure du vote bloqué – qui porte bien son nom.
Faut-il, là aussi, déjà préparer les esprits à voir les chaînes de
télévision, les radios publiques et l’INA absorbés dans une holding
unique ?
Dernier coup de force de Rachida Dati, avec l’assentiment de la majorité sénatoriale, pour se lancer à corps perdu dans la campagne municipale parisienne ?
Cécile Cukierman, présidente du groupe CRCE-K, a dénoncé « une mascarade du gouvernement » avant de quitter, avec les autres groupes de gauche et écologiste, l’hémicycle.
Le groupe CRCE-K a profité d’une dernière séance de questions d’actualité pour mettre F. Bayrou sur le grill : « Vous parlez sans cesse d’un effort partagé, mais le peuple, lui, partage déjà la hausse des prix, la TVA sociale, la fermeture des services publics, l’abandon des territoires.
Un effort demandé aux ultra-riches répondrait à une volonté populaire majoritaire, qui devrait faire l’unanimité au Parlement », lançait le sénateur du Val-de-Marne, Pascal Savoldelli.
Il n’aura pas été entendu, mais le message reste d’actualité.
Encore un texte d’affichage, démagogique, pour occuper le terrain
sécuritaire ;
·
un autre, homéopathique, sur
l’emploi des seniors ;
· deux projets de loi sur Mayotte qui ne suffiront pas à effacer les stigmates laissés par les cyclones.
À chaque fois, le groupe CRCE-K est présent pour porter la contradiction et proposer des solutions alternatives.
Cette semaine, il a organisé une conférence de presse pour présenter sa
proposition de loi visant à instaurer un taux réduit de TVA sur les factures
d’électricité et de gaz.
La session parlementaire est suspendue jusqu’au 22 septembre prochain, mais
l’actualité politique, elle, ne prend pas de vacances — pas plus que les
attaques contre l’intérêt général.
Publié le 16 juillet 2025 à 17:08