"La femme est l'avenir de l'homme" disait le poète,
Grand Corps Malade sublime les femmes
Villes de : BURES-MORAINVILLIERS,CARRIERES-SOUS-POISSY, CHAMBOURCY, POISSY, TRIEL SUR SEINE, VERNEUIL-SUR-SEINE, VERNOUILLET, VILLENNES-SUR-SEINE,ST GERMAIN-EN-LAYE, MARLY LE ROI, LE PECQ
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Le PCF et l’internationalisme
Bonjour à toutes et tous
Quelle émotion, et fierté, pour les vétérans du PCF au nom de qui je parle ici, que l’entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian, et avec eux de l’ensemble de leur groupe de résistants communistes FTP-MOI.
Adolescente, durant l’occupation, j’ai vu l’Affiche Rouge.
Les nazis l’avaient placardée dans le plus petit village. Cela ne me surprenait
pas. Dans ma cité ouvrière, qui fut un haut lieu de résistance, avait vécu le
premier fusillé de notre département. Dans la maison voisine de la mienne, le
père avait été arrêté et exécuté, la fille déportée. J’avais vu la Gestapo
procéder à des arrestations. Manouchian et ses compagnons n’étaient pas pour
moi, pour nous, des étrangers. Pour nous les étrangers, c’étaient les occupants
nazis.
J’ai appris plus tard qui étaient Manouchian et ses compagnons, qui était Mélinée. Et j’en ai connu bien d’autres, non français, qui avaient aussi combattu avec nous.
Le souvenir des combats communs -hélas souvent dramatiques- est, parmi tant d’autres, l’incarnation de cette valeur essentielle pour les communistes : l’internationalisme.
Il est pour un parti diverses façons de pratiquer l’internationalisme. Au plus haut niveau partout dans le monde, l’affirmation répétée, et la mise en pratique constante des principes et des moments qui le constituent. Concrètement, par des actions marquantes, dont il peut être à l’initiative. Ces actions marquantes sont accompagnées, amplifiées et soutenues, par la pratique militante, quotidienne et collective des membres du parti, et aussi par d’autres qui nous sont proches.
Cet internationalisme qui est au fondement même du Parti
Communiste Français, notre parti. Souvenons-nous : Marx et le
manifeste du parti communiste : « Prolétaires de tous les pays,
unissez-vous ! ».
Ce fondement internationaliste qui nous a fait soutenir résolument la révolution de 1917 en Russie. La solidarité internationale qui nous a liés, dès le début, à tous les partis communistes, à tous les mouvements comparables ; qui nous imprègne pour soutenir les luttes émancipatrices, pour aider tous les opprimés dans leur combat contre les oppresseurs. Cet internationalisme qui nous a rapprochés de notre pays, la France, unissant l’Internationale et la Marseillaise, le drapeau rouge et le drapeau tricolore.
Je voudrais témoigner de quelques-uns de ces grands moments, survenus au fil de plus d’un siècle.
Ce fut, au tout début, durant les années 20, précisément en
1925, que le tout nouveau PCF prit position contre la guerre du Rif, où
les français s’étaient associés aux troupes espagnoles au Maroc contre les
berbères autochtones.
Ce
fut, durant les années 30, l’organisation du mouvement Amsterdam-Pleyel. Un mouvement de lutte contre la guerre et le fascisme, créé en 1933 à
l’initiative d’Henri Barbusse et de Romain Rolland. Il se réunit du 4 au 6 juin 1933 à la salle Pleyel à Paris et marqua
l’histoire de ce temps. Il fut partout reconnu que le parti communiste
français, et à sa suite l’Internationale communiste, jouèrent un rôle de
premier plan dans l’organisation de ce mouvement international.
Très
peu après, commença le soutien à l’Espagne républicaine et aux espagnols en
lutte contre la sédition de Franco. Une solidarité de très longue durée. J’y
reviendrai.
Du
mouvement de la Résistance, dans lequel notre parti joua un rôle essentiel,
et que j’ai vécu de près, je dirai peu car d’autres dans ces journées l’ont
fait et le feront. Il était lui aussi profondément internationaliste. Il se
termina par le moment triomphal de la Libération, un moment de bonheur, mais
aussi de douleur, après la disparition de bien des nôtres et le souvenir des
exactions subies.
Après
la guerre, fin des années quarante, avec la guerre froide qui pointait et
le terrible danger de l’arme atomique, la conviction s’imposa qu’il fallait
à nouveau lutter pour la paix.
En 1948, plusieurs organisations européennes réunies en
Pologne, à Wroclaw, décidèrent de tenir le Congrès Mondial des Partisans de
la Paix. Il eut lieu à Paris, salle Pleyel, du 20 au 25 avril 1949. Il
était présidé par le grand savant communiste Frédéric Joliot-Curie, qui déclara
: « si demain on nous demande de faire le travail de guerre, de faire
la bombe atomique, nous répondrons non ». Parmi les invités, avec
Pablo Neruda et Howard Fast et d’autres,
se trouvait Paul Robeson, le chanteur noir américain persécuté dans son pays.
Nous pouvons encore entendre sur You tube ce qu’il chanta alors.
Ce premier congrès édifiait le comité permanent du congrès mondial des partisans de la paix, et appelait, sous la forme d’un manifeste, à « l’interdiction des armes atomiques », à « la limitation des forces armées des grandes puissances », et à « la lutte pour l’indépendance nationale ». A l’issue du Congrès eut lieu, toujours à Paris au stade Buffalo, un grand rassemblement public qui en réaffirmait les objectifs.
L’année
suivante l’appel de Stockholm pour l’interdiction de l’arme atomique fut
lancé. Frédéric Joliot-Curie en fut le premier signataire. Nous faisions
signer l’appel de Stockholm partout en France, notamment dans les trains, et
nous avons pu compter en sa faveur près de 15 millions de signatures.
Dès
ce moment, les vietnamiens, sous la conduite d’Ho Chi Minh, combattaient
pour leur indépendance. Ho Chi Minh qui, lui aussi, avait vécu en France et
milité parmi nous. Le gouvernement et l’armée française, croyant qu’on ne
pouvait leur résister, voulaient réduire à néant cette lutte anticolonialiste.
Mais en France, l’opposition à l’intervention militaire commençait à se
manifester. Il y eut le geste d’Henri Martin refusant d’aller se battre contre
les vietnamiens ; celui de Raymonde Dien se jetant sur les rails à St
Pierre des Corps pour empêcher les trains d’acheminer les armes et les soldats.
Il y eut des grèves de dockers contre le chargement des armes sur les bateaux.
Je
me souviens de nos porte-à-porte des samedis après-midi, pendant nombre de
mois, pour faire signer pour la paix au Viet-Nam, et des manifestations dans
toute la France pour faire libérer Henri Martin, Je me souviens d’avoir hébergé
secrètement chez moi pendant quelques semaines un étudiant vietnamien que l’on
voulait renvoyer en Indochine pour y subir on ne sait quel sort.
Notre
action contre la guerre du Viet-Nam lançait aussi, pour les communistes
français, les prises de position courageuses et les actions de soutien aux
luttes anticolonialistes, qui se développèrent dans les années 50 et 60,
avec en tête et pour nous guider, la pensée, rappelée dès 1933 par Maurice Thorez :
« Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple libre. »
Et il faut le d ire, non par sectarisme, mais comme une vérité historique, cet engagement internationaliste fut, et
reste, une originalité qui honore notre parti.
Ce fut le cas face à la guerre en
Algérie. L’action du PCF pour la paix en Algérie exposa ses militants à une
féroce répression, que symbolisent les noms d’Henri Alleg, de Maurice Audin ou
celui du métro Charonne.
C’est notre parti qui impulsa la lutte pour la
paix au Vietnam contre les Etats-Unis qui avaient pris le relai de la France
pour tenter d’imposer leur domination. Nous avons multiplié les
initiatives : manifestations, comme celle de 70 000 jeunes, organisée par
la Jeunesse communiste en novembre 1967 ; collectes de solidarité. Et
quand fut venue l’heure de la victoire retentissante du peuple vietnamien,
quelle fierté ce fut d’héberger dans les locaux de l’école centrale du parti
les négociateurs vietnamiens.
Plus tard, l’été 1968, nous fûmes particulièrement attentifs au
printemps de Prague. Ce moment où les communistes tchécoslovaques voulaient
mettre le socialisme en phase avec l’évolution de la société. Notre secrétaire
général, Waldeck Rochet, s’employa avec une grande énergie, mais hélas
vainement, à empêcher l’arrivée des troupes soviétiques et la normalisation qui
s’ensuivit. Le 25 août 1968, la une de L’Humanité titrait : « Prague
1968. Le socialisme perd son visage humain. »
Dans
les années 70, il y eut – hélas bien peu efficace - la dénonciation de
l’ignoble prise de pouvoir de Pinochet au Chili et l’accueil de ceux,
trop peu nombreux, qui avaient réussi à lui échapper.
En
1980, après avoir créé le Comité de défense des libertés et des droits de
l’homme en France dans le monde, Georges Marchais, réclamait, au cours d’une
conférence de presse à Genève, la libération de treize emprisonnés dans le
monde. Parmi eux il y avait le mathématicien
soviétique Anatole Chtcharanski, condamné en juillet 1978 à treize ans de
prison après avoir demandé un visa de sortie d'Union soviétique, et le
dramaturge tchèque Vaclav Havel, porte-parole de la Charte 77, condamné à
quatre ans et demi de prison en octobre 1979 et qui, libéré devint, après 1980,
président de son pays.
Les
communistes français peuvent aussi être fiers de leur contribution à un autre
combat gagné : celui pour la libération de Nelson Mandela qui fit
l’objet d’une grande campagne, à Paris et dans toute la France.
-delà et à côté de ces événements, ponctuels ou d’une durée variable, il y a des soutiens de longue durée, dont certains se prolongent encore.
Je
veux témoigner en particulier de notre soutien aux républicains espagnols.
De la république à la mort de Franco cela dura quarante-quatre ans, marqués par
toutes les formes de solidarité possibles.
Au
tout début de la guerre d’Espagne, ce fut la dénonciation de la
non-intervention déclarée par les gouvernements anglais et français. Ce qui
entraîna de notre part une aide directe, avec l’envoi de bateaux. Ce fut la
participation et le soutien aux Brigades internationales, dès ce moment
résistantes aux nazis. Aides directes aussi : collectes de produits,
accueil d’enfants pour les éloigner de la guerre, des passeurs faisant des
allers et retours, souvent accueillis par des femmes, auxquelles notre gendarmerie
s’attaquait parfois. En 1939, à contre-courant, ce fut le soutien à ceux de la
Retirada, que le gouvernement français, qui avait déjà reconnu Franco, enferma
sur des plages gardées par la troupe.
J’ai
déjà parlé de la présence des résistants espagnols auprès des résistants
français. Mais ensuite, avec Franco, le fascisme persista en Espagne. Et dès
que ce fut possible, en particulier après l’assassinat de Julian Grimau, les
aides à ceux qui luttaient contre le franquisme : ouvriers, intellectuels,
citoyens emprisonnés ou poursuivis devant les tribunaux, se mirent en place.
Le
parti communiste apporta alors son aide directe, importante et très organisée,
par le moyen de nombreux passages : accompagnement de militants espagnols
clandestins, aides diverses. Tue, et pour cause à l’époque, on l’oublie encore
aujourd’hui. Notre camarade Jean Vila ancien député et maire près de Perpignan,
qui, jeune, y participa avec son épouse, l’évoque dans son livre « Toute
une vie en partage ». Armande Maillet-Camau, enseignante à Sète, n’osa en
parler qu’en 2009 au cours d’une réunion et s’entendit dire à la fin par un des
assistants « Alors, madame, c’est vous qui m’avez sauvé la vie. »
En
même temps, nous organisions de larges rassemblements avec ceux qui
voulaient aider les antifranquistes. C’est ainsi que le Comité Toulousain pour
l’Espagne, dont j’ai été la présidente, a compté jusqu’à 24 organisations,
s’exprimant par des meetings, des manifestations de rue, des collectes et des
doléances auprès du consul, et agissant avec le mouvement international.
Autre soutien de longue durée, même si selon le moment les
motifs en sont différents, celui de ceux qui ont combattu, combattent
encore, aux Etats-Unis d’Amérique, contre les diverses formes d’oppression. Parmi
les combats marquants il y eut l’action pour la libération d’Angela Davis. Communiste, militante pour les
droits des Noirs, professeur d’université, renvoyée de son poste en raison de
ses origines,
elle fut en 1970 injustement accusée, emprisonnée, et détenue pendant seize
mois avant d'être jugée. Un vaste mouvement de soutien aux Etats-Unis et dans
le monde, marqué en France par une grande manifestation à l’initiative du parti
et de la jeunesse communiste, contribua à sa libération.
D’autres luttes similaires, notamment anti-racistes se déroulent encore aux Etats-Unis et nous leur procurons encore notre soutien, comme c’est le cas pour Mumia Abu Jamal, emprisonné depuis 48 ans en Pennsylvanie pour un crime dont il est innocent.
Dans nos combats qui durent, il y a
en permanence le soutien à Cuba et à son peuple, étranglés par le blocus
intolérable des Etats-Unis.
Il
y a aujourd’hui plus que jamais notre soutien au peuple palestinien dans une
guerre qui prend de plus en plus l’allure d’un génocide. Un soutien parsemé
des pires obstacles mais que nous ne sommes pas prêts à abandonner.
Enfin, une dimension majeure
de notre internationalisme, c’est la lutte pour la paix et le désarmement.
Alors que tant de conflits menacent la paix mondiale, alors que s’accumulent
les armes de destruction massive, il faut alerter et mobiliser, construire un
grand mouvement pacifiste pour la fin des guerres. De toutes les
guerres. Pour, comme en1949, exiger « l’interdiction des armes
atomiques » et « la limitation des forces armées des grandes
puissances ». Et pour que la France signe enfin le traité d’interdiction
totale et définitive des armes nucléaires.
Un pacte
d’avenir avec tous les agriculteurs de notre pays
15
propositions pour répondre à la crise agricole
L’agriculture
européenne et française doit nourrir près de 450 millions d’habitants de
l’Union européenne et 68 millions de Français. Mais le modèle agricole actuel
est en échec : il ne permet ni de garantir un revenu décent aux
agriculteurs, ni d’assurer la souveraineté alimentaire de la France, ni de
répondre au défi écologique !
Le constat est simple et
accablant : les agriculteurs et agricultrices travaillent pour nous
nourrir, mais nombre d’entre eux n’arrivent plus à vivre de leur travail !
Les revenus agricoles sont très bas, autour de 1 100 euros en moyenne nationale,
mais avec des disparités très fortes en fonction des productions et des
structures. 10 % des éleveurs gagnent moins de 800 euros par mois et
25 % sont sous le seuil de pauvreté. 20 % des agriculteurs ne
dégagent quasiment aucun revenu. Rappelons que pour obtenir des revenus aussi
faibles, leur temps de travail dépasse souvent 50 à 60 heures par semaine.
Un problème est au cœur de cette
situation : les prix. Si les lois Egalim ont permis davantage de
transparence sur les coûts de production, elles n’ont pas permis d’en finir
avec les marges scandaleuses de l’industrie agro-alimentaire et de la grande
distribution.
Dans ce contexte, il est clair
que la suppression de la détaxe sur le gazole non routier, la hausse du coût de
l’énergie qui touche les agriculteurs comme tous les Français et nombre de
mesures de la loi de finances 2024 que nous avons combattue au Parlement, ne
feront qu’aggraver la crise. Au-delà du recul du gouvernement sur le GNR, il
faut annuler toutes les mesures qui rendent la vie toujours plus chère.
Hors l’enjeu des prix et des
charges qui pèsent sur le monde agricole, c’est l’ensemble du modèle
néolibéral, où le libre-échange règne en maître, qui affaiblit l’agriculture
française et détruit l’environnement. Il est d’autant plus urgent de changer de
politique que la moitié des exploitations devront être transmises d’ici 10 ans,
pour cause de départs en retraite. Si rien n’est fait, elles ne trouveront pas
preneur.
Les politiques de l’Union
européenne ne protègent pas notre agriculture. Au contraire, elles aggravent la
situation, tant par la frénésie du libre-échange que par une Politique agricole
commune (PAC) qui encourage la course au gigantisme des exploitations et la
spécialisation des producteurs comme des régions agricoles, sans se soucier de
garantir des prix rémunérateurs aux agriculteurs, de préserver la biodiversité
et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
L’heure est à un Grenelle de
l’agriculture pour construire un pacte d’avenir avec tous les agriculteurs de
notre pays, en les associant directement aux grandes décisions et à la gestion
de nouveaux outils d’intervention.
Nos 15 propositions
Nous commencerons par revenir sur
l’ensemble des mesures de la loi de finances 2024 qui rendent la vie toujours
plus chère : maintien de la détaxe sur le gazole non routier, suppression
de la hausse des tarifs de l’énergie et des franchises médicales...
Garantir un travail rémunérateur et une
pension digne aux agriculteurs et agricultrices
1.
Instaurer des offices publics qui, production par production, seront chargés
d’établir un prix plancher, soit un prix minimum versé au producteur. Mettre en
place des conférences permanentes territoriales associant la profession
agricole, les filières, les pouvoirs publics et la société civile qui
permettront la fixation démocratique d’un prix d’objectif, couvrant les coûts
de production des agriculteurs. Instaurer un coefficient multiplicateur entre
prix d’achat aux producteurs et prix de vente aux consommateurs pour encadrer
les marges de la grande distribution.
2. Mettre
en place un régime public agricole d’assurance et de gestion des risques
climatiques, sanitaires et environnementaux, géré par les acteurs de
l’agriculture et l’État et non pas par le secteur assurantiel et bancaire
privé.
3. Porter
toutes les retraites agricoles à un minimum de 85 % du Smic dans un
premier temps puis au niveau du Smic.
Protéger nos agriculteurs face à l’ouverture
des marchés agricoles
4. Remettre
en cause les traités de libre-échange et porter de nouveaux accords de
coopération agricole, pour en finir avec les importations de produits
alimentaires provenant de pays qui ne respectent pas les mêmes normes
sanitaires et environnementales que celles exigées à nos producteurs. Convoquer
également en urgence une conférence européenne sur les conséquences agricoles
et alimentaires de la guerre en Ukraine.
5.
Garantir la traçabilité par l’étiquetage de l’origine pour tous les produits
agricoles en imposant l’obligation de la mention d’origine des produits
alimentaires pour tous les produits bruts ou transformés. C’est une exigence
indispensable pour défaire l’opacité qui règne dans les échanges et une demande
très forte des consommateurs comme des producteurs européens, notamment
vis-à-vis des productions extracommunautaires importées.
6. Activer
systématiquement les clauses de sauvegarde dès qu’une production française fait
face à une distorsion de concurrence en matière sanitaire ou environnementale,
et exiger le respect de la réciprocité des normes pour tous les produits
entrant sur le marché français.
7. Définir
des calendriers d’importation pour protéger les productions françaises en
fonction de leur saisonnalité et leur arrivée sur le marché face à des
productions importées moins-disantes.
8. Créer
une police de la sécurité alimentaire européenne dotée de vrais moyens de
contrôle aux frontières, comme à l’intérieur de l’Union européenne, pour un
contrôle large et réel de la qualité des produits agricoles commercialisés.
Renforcer significativement, dans le même temps, les services publics nationaux
de contrôle que sont la Douane et la Direction générale de la concurrence, de
la consommation et de la répression des fraudeurs (DGCCRF), tout
particulièrement en nombre d’agents.
Développer l’agriculture française pour
manger sain et à sa faim : objectif 500 000 agriculteurs en
2030 !
9. Doubler
les fonds de la dotation d’installation des jeunes agriculteurs avec une
attribution tenant compte des critères d’emploi sur l’exploitation,
d’éco-conditionnalité et de durabilité avec l’objectif de permettre plus d’une
installation pour un départ. Lancer un grand plan de relance de l’enseignement
agricole public et de valorisation des apports de la recherche agronomique
jusqu’à l’exploitation, en portant à la fois un soutien spécifique à la
formation initiale mais aussi un véritable droit à la formation continue tout
au long de la vie professionnelle.
10. Assurer
une répartition des aides de la PAC selon d’autres critères permettant
d’assurer le maintien et le développement des exploitations familiales et de
petite taille : plafonnement et dégressivité des aides en soutenant
prioritairement les premiers hectares et en les couplant avec les premiers
volumes de production.
11. Créer
un fonds alimentaire national doté de 10 milliards d’euros annuels, alimenté
par l’État et par une contribution spécifique sur les revenus financiers de
l’agroalimentaire, de l’agrofourniture et de la grande distribution, pour
développer une restauration scolaire et collective avec des productions locales
et de qualité à un prix accessible à toutes et tous.
12. Changer
le rôle des banques et réorienter le crédit bancaire qui étrangle les
exploitants agricoles et les pousse au surinvestissement et au productivisme,
avec :
- un grand plan d’installation
des jeunes agriculteurs, assorti de prêts à taux négatif sur des critères
écologiques et sociaux, refinancés par la Banque centrale européenne ;
- une renégociation des dettes,
jusqu’à certaines annulations, conditionnée là encore au respect de critères
sociaux et écologiques ;
- une aide à la transformation
agro écologique (dont la mise à niveau aux normes environnementales) avec des
prêts à taux négatifs, financés par un fonds public de bonification,
privilégiant le secteur mutualiste, refinancé par la BCE, sous condition d’engagements
écologiques et sociaux précis, suivis en lien avec les conférences permanentes.
Engager vraiment la transformation agro
écologique
13.
Soutenir l’élevage herbager au moyen d’une aide couplée spécifique. Les
prairies permanentes contribuent en effet au stockage du carbone et abritent
une riche biodiversité.
14.
Soutenir toutes les pratiques permettant d’améliorer la fertilité et de stocker
du carbone dans les sols : polyculture-élevage ; mise en place de
couverts végétaux intermédiaires ; agroforesterie…
15.
Reconstruire un plan de sortie efficace des usages des pesticides de synthèse
et de réduction de notre dépendance aux intrants, sur la base d’un
accompagnement systématique de l’ensemble des agriculteurs (intégration des
surcoûts économiques et des besoins en travail supplémentaire dans la
définition des coûts de production et des prix d’achat, soutien de long terme à
la déspécialisation agricole à l’échelle des exploitations comme des régions
agricoles).
Article publié dans CommunisteS,
n°982, 7 février 2024.