Le 5 octobre 1940. Il y a 80 ans le Camp d'internement
des militants communistes ouvrait à Aincourt
Samedi 3 octobre prochain à 15h00 aura lieu la cérémonie commémorative du
80° anniversaire du camp d'Aincourt (Val d'Oise) aux environs de
Mantes-la-Jolie.
(Samedi 3 octobre 2020 à
15 H à l’entrée du Groupement Hospitalier Intercommunal du Vexin dans le parc
de la Bucaille, à Aincourt (Val-d’Oise), se tiendra la cérémonie commémorative
du 80ème anniversaire de l’ouverture du camp d’internement d’Aincourt.
Le dépôt de gerbes sera
suivi de :
- L’allocution d’Emmanuel
Couesnon Maire d’Aincourt Membre du Conseil d’Administration de « Mémoire
d’Aincourt »
- L’allocution de Solveig
Hennebert Membre du Conseil d’Administration de « Mémoire Vive des convois des
45 000 et des 31 000 »
- « Histoires du camp
oublié » Une évocation théâtrale de la Résistance présentée par le Théâtre des
Oiseaux. Conception et mise en espace : Bernard Martin Fargier.)
C'est la preuve indéniable que, contrairement à ce qu'essaient de faire
croire les falsificateurs d'histoire, les communistes n'ont pas attendu
l'entrée en guerre de l'URSS pour s'engager dans La Résistance.
Retour sur quelques pans de notre histoire.
A
peine au pouvoir comme chef de l’Etat français, Pétain
s’attaque à ceux qui, à ses yeux font partie de «l’Anti-France» (les
Juifs, les communistes, les étrangers, les Francs Maçons).
Il
promulgue une loi sur la dénaturalisation des Juifs (22 juillet 1940). Puis il
prépare le premier statut des Juifs, qui exclut ceux-ci de la fonction publique
et des fonctions commerciales et industrielles (3 octobre 1940).
Parallèlement, il s’attache à la « lutte contre le communisme »
et n’a de cesse, au fil de nombreuses conférences avec les autorités
d’occupation, de convaincre celles-ci de ne pas s’opposer à la remise en
vigueur du décret du 18 novembre 1939 sur l’éloignement des suspects et
indésirables.
Dès
septembre 1940, le ministre de l’intérieur de Vichy, Marcel Peyrouton s’alarme
en effet de la recrudescence de la propagande communiste «qui continue
à se développer dans la région parisienne.
A Boulogne-Billancourt, aux Usines Renault, la
recrudescence de cette propagande est très nette.
Un tract intitulé «Peuple de France» imprimé au nom du
Comité central du Parti communiste français, signé par Maurice Thorez et
Jacques Duclos, a été diffusé en un grand nombre d’exemplaires dans les milieux
ouvriers.
Ce tract essaie de démontrer que tous les
gouvernements passés, y compris le gouvernement actuel, sont responsables des
malheurs de la France : « Seuls, les communistes ont lutté contre la
guerre, le Parti communiste français, parti du peuple, est au service du peuple
et d’une France qui veut vivre libre et indépendante».
À Boulogne-Billancourt, le Comité populaire des Usines
Renault s’est doublé d’un Comité des Usines de Boulogne, sous le prétexte de
revendications diverses (salaires, congés payés, indemnités de toutes
sortes).
Le but de ce comité est de grouper le plus d’ouvriers
possible, sous l’égide du Parti communiste.
Chaque nuit, de nombreux papillons sont apposés sur
les murs de l’usine Renault. Des tracts sont distribués aux chômeurs par le
Comité populaire des chômeurs de Boulogne-Billancourt, qui exposent quelles sont
leurs revendications.
Des numéros spéciaux de l’«Humanité» clandestine se
passent sous le manteau. Ces tracts, papillons, pamphlets et journaux attaquent
avec violence le Gouvernement».
La
décision est prise d’interner les militants communistes connus et jugés
particulièrement actifs.
Des
bâtiments du sanatorium d’Aincourt sont réquisitionnés à cet effet.
Aincourt devient ainsi le premier «Camp d'Internement Administratif de la Zone Nord», puis «Centre de séjour surveillé».
«Le
camp d’Aincourt héberge tous les indésirables désignés par les préfets des
départements de
la Seine et de la Seine-et-Oise, en dehors
de toute enquête et de tout jugement, au seul motif qu’ils pouvaient être
dangereux pour la défense nationale ».
Le Parti
Communiste, qui est très implanté dans la région parisienne, inquiète les
autorités qui craignent toujours une attaque du camp.
Cette
situation motivera - aussi - la fermeture d’Aincourt et l’ouverture du centre
de séjour surveillé de Voves.
Ce
dernier offre des infrastructures déjà existantes pour interner des civils et
sa situation géographique évite un éloignement trop important de la région
parisienne tout en évitant une présence trop importante de militants
communistes ".
Au
début de 1942, Vichy décide de fermer le camp des hommes, « afin que la
Résistance ne soit pas tentée de libérer «ce brûlot communiste» aux portes
de Paris »