RETRAITES.
LA MACRONIE A PEUR
DU PEUPLE
Lundi, 17 Février, 2020
La majorité
parlementaire a rejeté lundi 17 février la motion référendaire, par 160 voix
contre 70 voix, alors que 67 % des Français se déclarent favorables à un référendum.
Nouveau déni de
démocratie sur la réforme des retraites : en dépit des contestations sociales
et de son rejet massif par les Français, les députés LaREM ont largement
repoussé la motion référendaire déposée par le groupe de la gauche démocrate et
républicaine (GDR), lundi soir à l’Assemblée nationale, par 160 voix
contre 70.
Pour être
recevable, cette motion devait être signée par au moins 58 députés, qui avaient
pour obligation d’être tous présents en même temps dans l’hémicycle en vue de
son examen. L’objectif des 61 parlementaires signataires issus des rangs du
PCF, de la FI, du PS et du groupe LT était simple : soumettre le projet de loi
sur les retraites à un référendum.
Chacun leur tour,
ils ont soutenu cette motion. A la tribune, le député PCF Fabien Roussel a
ouvert les débats. « Peut-on imaginer qu’une telle réforme, aussi importante,
se fasse sans le peuple, ou malgré le peuple, voire, plus grave encore, contre
le peuple ? », a interrogé le secrétaire national du PCF.
« Êtes-vous
seulement à l’écoute du Président ou êtes-vous à l’écoute de tous les Français
? »,
a-t-il également demandé.
À ses yeux,
l’exigence du référendum est la seule sortie par le haut possible. Un constat
partagé par François Ruffin. « Bien sûr qu’on le veut ce référendum, bien sûr
qu’on veut voir si les Français avalent vos bobards ! », a insisté l’insoumis
auprès des députés LaREM.
« La voilà votre
justice sociale : vous l’avez vu cette publicité d’Axa qui présente votre
réforme ? Pour combler la baisse des pensions à venir, Axa offre de cotiser un plan épargne retraite. C’est un
hold-up préparé dans l’ombre ! »,
s’indigne-t-il.
Moins tonitruant, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, se dit « prêt » à
ne pas voter cette motion référendaire à condition que
« le 49.3 ne soit
pas enclenché par le gouvernement. »
Pour l’heure,
l’exécutif ne compte pas recourir à cet article explosif de la Constitution.,
mais n’a fait aucune promesse.
Sans surprise,
les arguments de la gauche ont été balayés d’un revers de main par la majorité
et le gouvernement.
« Je ne peux
m’empêcher de me demander quelle serait la question qui serait posée aux
Français », s’interroge, non sans malice, Laurent Pietraszewski, secrétaire
d’Etat chargé des retraites. Avant d’énumérer avec arrogance: « Pour ou contre
un système solidaire par répartition ? Pour ou contre le maintien des départs
anticipés pour celles et ceux qui mettent leur vie en danger pour protéger la
nôtre ? Pour ou contre le maintien d’un système dans lequel les pensions des
femmes sont 40% moins élevées que celle des hommes ? ».
Le membre de
l’exécutif se garde bien de dire que son système prétendu universel va aggraver en réalité les inégalités de pensions entre les sexes.
Surtout, sa réforme par points va baisser mécaniquement les pensions au gré des
aléas économiques.
Qu’importe,
Laurent Pietraszewski tacle sévèrement l’opposition de gauche, voyant dans la
motion référendaire un simple « artifice de procédure » pour empêcher le débat
parlementaire.
Un peu plus tôt
dans l'Hémicycle, Fabien Roussel (PCF) avait pourtant prévenu :
« En refusant
d'écouter le mouvement social, en refusant de donner le temps du débat au
Parlement, vous prenez un grand risque. Celui d’une fracture profonde avec nos
concitoyens, avec les syndicats, les partenaires sociaux. Celui d’un
fossé qui va se creuser entre des députés et les Français et abîmer encore plus
la politique.»
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