Le rêve de l’enfant,
c’est la paix.
Le rêve de la mère, c’est la paix.
Les paroles de l’amour sous les arbres
c’est la paix.
Le rêve de la mère, c’est la paix.
Les paroles de l’amour sous les arbres
c’est la paix.
Quand les cicatrices
des blessures se ferment
sur le visage du monde et que nos morts peuvent
se tourner sur le flanc et trouver un sommeil sans
grief
en sachant que leur sang n’a pas été répandu en vain,
c’est la paix.
en sachant que leur sang n’a pas été répandu en vain,
c’est la paix.
La paix est l’odeur du
repas, le soir, lorsqu’on
n’entend plus avec crainte la voiture faire halte dans la rue,
lorsque le coup à la porte désigne l’ami
et qu’en l’ouvrant la fenêtre désigne à chaque heure le ciel
lorsque le coup à la porte désigne l’ami
et qu’en l’ouvrant la fenêtre désigne à chaque heure le ciel
en fêtant nos yeux
aux cloches lointaines des couleurs,
c’est la paix.
c’est la paix.
La paix est un verre
de lait chaud
et un livre posés devant l’enfant qui s’éveille.
Lorsque les prisons
sont réaménagées en bibliothèques,
lorsqu’un chant s’élève de seuil en seuil,
la nuit, à l’heure
où la lune printanière sort du nuage comme l’ouvrier
rasé de
frais sort de chez le coiffeur du quartier,
le samedi soir
c’est la paix.
Lorsque le jour qui
est passé n’est pas un jour qui est perdu
mais une racine qui hisse les
feuilles de la joie dans le soir,
et qu’il s’agit d’un jour de gagné et d’un sommeil légitime,
c’est la paix.
et qu’il s’agit d’un jour de gagné et d’un sommeil légitime,
c’est la paix.
Lorsque la mort tient
peu de place dans le cœur et
que le poète et le prolétaire peuvent pareillement
humer le grand œillet du soir,
c’est la paix.
Sur les rails de mes
vers, le train qui s’en va
vers l’avenir chargé de blé et de roses,
c’est la paix.
c’est la paix.
Mes Frères, au sein de
la paix, le monde entier
avec tous ses rêves respire à pleins poumons.
Joignez vos mains, mes frères.
C’est cela, la paix.
C’est cela, la paix.
Yannis Ritsos (1909 -
1990)
Texte traduit du grec
par l'auteur,
Revue Europe,
août-septembre 1983
in Guerre à la guerre
- Éditions Bruno Doucey - octobre 2014
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