mercredi 25 septembre 2024
Rendre sa
place au Parlement
Plus de trois mois après la dissolution, la session
parlementaire s’ouvre dans une configuration politique inédite qui a donné une
importance particulière à notre journée parlementaire de rentrée.
Le 19 septembre dernier, nous nous sommes en effet réunis avec
nos collègues sénateurs à l’Assemblée pour préparer la rentrée parlementaire.
Nous
le savons, nous sommes attendus par tous les citoyennes et les citoyens qui se
sont mobilisés au cours des élections législatives en faveur du barrage
républicain.
L’ampleur de cette mobilisation, que ni Emmanuel Macron ni les
sondeurs n’avaient anticipée, a permis au Nouveau Front populaire de compter le
plus grand nombre de députés dans l’hémicycle.
Alors qu’il aurait dû nommer Lucie Castets au gouvernement, le
Président de la République ne l’a pas fait.
Et c’est dans l’irrespect le plus absolu des Françaises et des
Français, qu’il a choisi de nommer un Premier ministre issu du parti Les
Républicains.
Après
tant de coups portés à la démocratie, tant d’entorses aux usages, tant de
torsions des réalités, nous avons pris le temps de l’analyse de la situation,
sans nous laisser dicter notre agenda par la pression médiatique.
Nous ne tremblons pas face aux tentatives de déstabilisation
d’où qu’elles viennent. C’est par le projet politique que nous pourrons
transformer les choses en lien avec le mouvement social.
Lors
d’un premier débat, au cours duquel une vingtaine d’élus se sont exprimés, nous
avons analysé les conséquences des choix antidémocratiques opérés par Emmanuel
Macron et déterminé la meilleure façon pour nos deux groupes d’y faire face.
Autre
sujet d’importance mis à l’ordre du jour de cette journée : la crise
institutionnelle en Nouvelle-Calédonie.
La présence des deux parlementaires kanak désormais membres de
nos groupes à l’Assemblée et au Sénat nous permet d’être particulièrement en
pointe sur ce sujet essentiel.
La crise déclenchée par le choix irresponsable d’imposer le
dégel du corps électoral est toujours aussi aiguë, bien que cette actualité
soit passée en arrière-plan des préoccupations médiatiques.
Nos parlementaires ont insisté sur le coup inacceptable porté au
processus de décolonisation qu’ils décrivent comme un symptôme de l’attitude
coloniale du gouvernement.
Nous
ne pouvions aborder cette rentrée sans nous arrêter également sur la baisse du
pouvoir d’achat, l’avancée de la précarité et de la pauvreté.
Nous avons choisi d’aborder ce thème sous l’angle éclairant de
« l’insécurité sociale ».
Le professeur Nicolas Duvoux, intervenant dans le cadre de ce
débat, nous a permis d’élargir notre analyse de la crise sociale.
Une crise qui amène des électeurs toujours plus nombreux à se
tourner vers le Rassemblement national, alors même que ce parti démontre de
façon constante par ses votes sa connivence avec la politique libérale menée
par le gouvernement.
Enfin,
nos travaux se sont achevés par un débat sur la crise institutionnelle et
démocratique au cours duquel Benjamin Morel, professeur de droit public, nous a
livré son analyse de la situation.
Si les solutions à la crise démocratique sont d’ordre politique
et ne peuvent être réduites à des questions d’ordre technique ou
constitutionnel, la perspective, notamment comparative, dans laquelle s’est
inscrit cet échange nous a permis d’approfondir notre analyse et, partant,
d’échafauder des stratégies pour rendre toute leur place au Parlement et aux
forces de gauche qui le composent.
André
Chassaigne
Article
Paru dans CommunisteS n°1011 - 25/09/2024
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